Exhibition
Fall Fell Felt
Anna Hawkins

EN

Fall Fell Felt begins from an examination of “fail” videos, a popular genre where physical blunders and bloopers are caught on camera and disseminated online. Focusing on an extremely prevalent sub-genre, so-called “girl fails,” this project tests the ability of these images to elicit empathy, while considering the ways that women’s bodies been used throughout the history of moving images to provoke physical and visceral responses from viewers.  

Using techniques of video compositing and multiple strategies of reenactment, artist Anna Hawkins positions her own body in a liminal space situated between the viewer and the subject. The climactic moment of the fail—a bikini-clad body smacking the surface of water, the inevitable collapse after teetering on stiletto heels or an unfortunate tumble from a trampoline— is restaged, relocated, and suspended.  Mimicking the shifting awareness created by the Internet, the artwork’s focus moves constantly from the content of the images being displayed, the glossy surface of the screens that display them (smeared with greasy fingerprints as they often are), and the inherently voyeuristic experience of being a body in front of a screen.

FR

Fall Fell Felt (« tomber, au présent et au passer ») procède de l’examen de bêtisiers. Genre fort populaire, ces vidéos « ratées » diffusées sur Internet font la part belle aux cascades involontaires et à d’autres faux pas captés par caméra. La démarche créative de l’artiste s’articule autour d’un volet extrêmement populaire actuellement : les prétendues « gaffes de filles ». L’œuvre évalue la capacité de telles scènes à susciter l’empathie. Parallèlement, elle analyse l’utilisation du corps féminin dans l’histoire des images animées, et ce, afin de provoquer une réaction viscérale et physique chez le spectateur.

Exploitant plusieurs techniques de composition vidéo et diverses stratégies de reconstitution, Anna Hawkins insère son propre corps dans un espace liminal situé entre sujet et regardeur. Moment culminant, la chute – qu’il s’agisse d’une silhouette en bikini heurtant la surface de l’eau, de l’inévitable dégringolade d’une personne vacillant sur des talons aiguilles ou d’une malheureuse culbute exécutée sur un trampoline – est remise en scène, décontextualisée et suspendue. Imitant cette sensibilisation mouvante qu’engendre Internet, le propos de l’œuvre fluctue constamment entre le contenu des images montrées, la surface brillante (mais, réalisme oblige, marquée de traces de doigts graisseux) des moniteurs où elles défilent et l’expérience fondamentalement voyeuriste qu’inspire l’exposition d’un corps devant un écran.