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Concordia lance un plan pour décoloniser et autochtoniser ses programmes d’études et sa pédagogie

Avec cette initiative quinquennale, l’Université mettra les voix, les récits et les techniques autochtones au cœur de toutes ses pratiques
8 septembre 2023
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The hands of a person holding a large brown feather, wearing a patterned dress and a graduation sash.

Lorsque Concordia a dévoilé son plan d’action sur les directions autochtones en 2019, elle s’est engagée à reconnaître les savoirs autochtones et à les intégrer dans ses programmes d’études et sa pédagogie.

Conformément à la mesure recommandée 2.1, l’objectif est d’élaborer un plan panuniversitaire visant à introduire les points de vue autochtones dans les programmes d’études ainsi qu’à offrir de la formation pour aider les membres du corps professoral à présenter des sujets autochtones et à animer des discussions respectueuses en classe.

Concordia franchit maintenant une étape cruciale de cet engagement en lançant un plan quinquennal pour décoloniser et autochtoniser ses programmes d’études et sa pédagogie.

« Ce plan stratégique, affirme Anne Whitelaw, vice-rectrice exécutive aux affaires académiques, propose une série de mesures concrètes qui changeront les méthodes d’enseignement à Concordia. »

« Ce lancement rappelle qu’il est de notre devoir de réaliser ce travail et nous tient responsables de la suite des choses. Le plan nous amène, comme éducateurs, à sortir de notre zone de confort et à repenser nos programmes d’études de manière respectueuse et constructive. »

Quatre femmes assises autour d'une grande table dans un décor intérieur. De gauche à droite : Anne Whitelaw, Donna Kahérakwas Goodleaf, Manon Tremblay et Sandra Gabriele.

Principes éthiques et priorités stratégiques

Présenté lors d’un événement de lancement tenu à ESPACE 4, le plan repose sur les principes qu’incarne la ceinture wampum à deux rangs, ou Tekani Teiotha’tá:tie Kaswéntah’, un cadre éthique qui régit la conduite des gouvernements coloniaux vivant sur les terres des Rotinonhsión:ni, mieux connus sous le nom de Confédération des Six-Nations Haudenosaunee.

Pour Donna Kahérakwas Goodleaf, directrice de la décolonisation des programmes d’études et de la pédagogie au Centre d’appui à l’enseignement et à l’apprentissage de l’Université, l’intégration des principes de la ceinture wampum à deux rangs dans le plan stratégique crée une orientation où tous sont égaux et où aucune vision du monde n’est supérieure à l’autre.

« Comment pouvons-nous collaborer pour construire ensemble un nouveau parcours d’apprentissage? Pour ce faire, explique Mme Goodleaf, les membres du corps professoral doivent évaluer activement leurs programmes d’études et leurs pratiques pédagogiques en remettant en question les dogmes eurocentriques qu’ils véhiculent et en les décentralisant. Les membres du corps professoral doivent donc saisir les occasions de travailler en collaboration avec des peuples et des communautés autochtones pour valoriser les épistémologies, les récits et les techniques autochtones de manière respectueuse et constructive. »

« Nous devons aider le corps professoral, ajoute-t-elle, en lui fournissant les connaissances et les outils nécessaires pour créer des programmes d’études dans lesquels tous les étudiants reconnaissent l’importance d’en apprendre plus sur les récits, les voix et les points de vue diversifiés des peuples autochtones. »

« Ce travail nécessite aussi que les membres du corps professoral développent leur sens critique, abandonnent leur position privilégiée et s’interrogent sur leur positionnement et les pouvoirs sur lesquels sont fondés les programmes d’études et les pratiques pédagogiques. »

Le plan définit quatre priorités stratégiques pour examiner et remettre en question les façons de penser eurocentriques en replaçant les voix, les récits et les techniques autochtones au cœur des programmes d’études des départements :

  • favoriser une compréhension collective chez les membres du corps professoral du concept de décolonisation autochtone et d’autochtonisation dans le contexte de la décolonisation des programmes d’études et de la pédagogie;
  • fournir aux membres du corps professoral de la formation et de l’aide axées sur les pratiques autochtones et les stratégies d’intervention pour s’attaquer au racisme systémique actuel, aux politiques de pure forme et aux microagressions en classe;
  • élaborer de nouveaux programmes en collaboration avec des communautés autochtones;
  • accroître le nombre de communautés d’apprentissage partagé axées sur le soutien et la collaboration dans les unités des facultés.

« Ce plan stratégique quinquennal fera rayonner Concordia, affirme Mme Goodleaf. Il indique au monde entier ce que nous faisons et comment nous procédons. Il s’agit d’une occasion exceptionnelle. »

Une femme aux cheveux courts et bruns, portant des lunettes et une tunique blanche brodée de violet, assise à une table et parlant dans un microphone. Donna Kahérakwas Goodleaf, directrice de la décolonisation des programmes d’études et de la pédagogie.

Démystifier la décolonisation

Manon Tremblay, directrice principale des directions autochtones de Concordia, indique que l’aspect du lancement qui l’enthousiasme le plus est le fait que Concordia continue de progresser dans sa reconnaissance de la présence autochtone sur ses campus.

Elle reconnaît toutefois que la mise en œuvre du plan apportera son lot de complexités.

« Il faut admettre, concède Mme Tremblay, qu’il existe une réticence face à la décolonisation dans tous les établissements postsecondaires canadiens. Certaines personnes résistent au changement. »

« Les gens ne devraient pas craindre la décolonisation. Il ne s’agit pas de bousculer le monde tel que nous l’avons toujours connu. L’objectif est d’ajouter de la valeur et de déterminer si nos anciennes façons de faire sont toujours adéquates. »

Sandra Gabriele, vice-rectrice exécutive adjointe à l’innovation en enseignement et en apprentissage de Concordia, est du même avis. Elle espère que d’ici 2028, le plan aura réussi à sensibiliser davantage les gens à ce travail.

« Une décolonisation véritable, explique Mme Gabriele, exige que tous les membres de notre communauté acceptent de réfléchir aux systèmes en place depuis des siècles pour appuyer une vision du monde donnée et à la manière dont ces injustices et cette discrimination se sont immiscées dans nos façons de penser et de travailler. »

Elle souligne également qu’avec l’initiative Avenir de l’enseignement et de l’apprentissage, Concordia adopte une approche unifiée pour essayer de s’attaquer à ces problèmes complexes.

« Nous souhaitons évidemment travailler sur le contenu de nos programmes, poursuit Mme Gabriele, mais aussi sur nos façons d’envisager notre enseignement qui, en grande partie, ne sont pas tellement compatibles avec bon nombre des cultures et des manières d’être autochtones. »

« Puisque nous élaborions notre stratégie d’enseignement et d’apprentissage, nous y avons mentionné ce plan stratégique. Les deux initiatives sont très interreliées. »


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Carrefour de décolonisation autochtone.

 



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