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Réussite ou échec? Deux membres de la communauté de Concordia dressent le bilan des conférences des Nations Unies sur les changements climatiques et la biodiversité de l’an dernier

Des avis partagés pour les représentants de l’Université ayant participé aux conférences
31 janvier 2023
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Giant green, red, blue and beige letter and numbers spell out the word COP15, with glass walled city buildings in the background.

La dernière année a été marquante pour les politiques sur le climat et la biodiversité.

En novembre, plus de 35 000 participantes et participants du monde entier se sont réunis à Charm el-Cheikh, en Égypte, à l’occasion de la 27e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27). Un mois plus tard, Montréal a accueilli environ 20 000 personnes lors de la 15e Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15).

Lors de ces deux événements, d’éminents chercheurs et chercheures de Concordia et d’autres représentants de l’Université sont venus écouter les discussions politiques et découvrir les plus récentes recherches sur le climat et la biodiversité.

Ils fondaient de grands espoirs pour que les dirigeants mondiaux y prennent des engagements contraignants, mais à leur retour, les membres de la communauté de Concordia ont eu des avis partagés sur l’efficacité des conférences.

Michael Bossert : « La classe politique et les pays créent les politiques, mais ce sont les administrations locales qui passent à l’action et les mettent en œuvre. » Michael Bossert : « La classe politique et les pays créent les politiques, mais ce sont les administrations locales qui passent à l’action et les mettent en œuvre. »

Déception à la COP27

Michael Bossert, chef de l’innovation en recherche et du développement des affaires à l’Institut des villes nouvelle génération de Concordia, a dirigé la délégation de l’Université à la COP27 en Égypte. À son avis, la conférence n’a pas été à la hauteur des attentes.

« Les négociateurs n’ont pas pu s’entendre sur un cadre de suivi approprié qui inciterait les pays à rendre compte de leurs effets sur le climat, déplore M. Bossert. L’industrie pétrolière et quelques pays ont réussi à bloquer ces décisions. C’est vraiment triste, je trouve. »

M. Bossert reconnaît que la conférence sur les changements climatiques a franchi un grand pas avec l’approbation de la création d’un fonds d’aide pour les pays pauvres les plus touchés par les changements climatiques, mais il estime qu’il faudra en faire plus pour s’affranchir des combustibles fossiles.

Il est également déçu que les jeunes, la société civile, les peuples autochtones, les universitaires, les artistes et les manifestants aient été totalement exclus des négociations officielles de la COP27. Seuls les délégués et les personnes accréditées étaient autorisés à accéder au site principal de la conférence, tandis que les membres du public étaient relégués à la « zone verte », à environ 15 minutes de là.

« Ils ont été mis à l’écart parce qu’ils étaient considérés comme des agitateurs potentiels », explique M. Bossert.

À son avis, il appartiendra aux villes, et non aux négociations mondiales, de déterminer l’avenir des actions climatiques.

« La classe politique et les pays créent les politiques, mais ce sont les administrations locales qui passent à l’action et les mettent en œuvre. Ce sont elles qui appliquent les solutions pratiques », affirme-t-il.

« Les villes élaborent des objectifs ambitieux et trouvent des solutions aux problèmes beaucoup plus vite que ne le font les pays. C’est une accélération nécessaire pour passer à l’action collectivement. »

Réalisations à la COP15

À l’inverse, beaucoup considèrent que la conférence des Nations Unies sur la biodiversité a été une réussite.

Emma Despland, professeure de biologie à la Faculté des arts et des sciences, se réjouit de l’issue de la COP15.

« J’ai été impressionnée par le respect pour la science, par la reconnaissance des données probantes sur la perte de la biodiversité, par l’engagement, le professionnalisme et les attitudes constructives dont j’ai été témoin lors des négociations », souligne la Pre Despland.

« Malgré certains passages édulcorés et les inquiétudes sur le financement, cet accord sur la protection de la nature est le plus contraignant à ce jour. »

En décembre, les négociateurs ont mis la dernière touche à un cadre comprenant plusieurs cibles, dont la conservation d’au moins 30 % des terres et des océans d’ici 2030, tout en respectant les territoires autochtones et traditionnels lors de la création de nouvelles aires protégées.

Ils se sont également engagés à réduire d’au moins 500 milliards de dollars américains par an [IDT1] d’ici 2030 les subventions néfastes pour la nature.

« À mon avis, la vraie question est de savoir s’il existe une volonté politique d’atteindre ces objectifs, ajoute Emma Despland. Des objectifs donnés pour 2020 lors de la conférence de 2010 à Aichi, au Japon, seulement six ont été respectés partiellement et aucun n’a été pleinement atteint. »

Le rôle des universités dans la lutte contre les changements climatiques et la perte de la biodiversité

Emma Despland et Michael Bossert croient que les universités comme Concordia ont un rôle important à jouer dans la mise en œuvre des engagements énoncés dans les accords des Nations Unies sur le climat et la biodiversité.

La Pre Despland soulève que le cadre finalement adopté à la COP15 réclame « la participation de l’ensemble de la société, afin d’arrêter et d’inverser la perte de biodiversité », ce qui comprend les universités.

« Bon nombre d’universités sont de grands propriétaires terriens et doivent revoir la gestion de leurs campus selon des méthodes respectueuses de la nature. »

Concordia est déjà un chef de file du développement durable. L’Université a récemment lancé Sustainability in the Digital Age (« durabilité à l’ère numérique »), un groupe de réflexion qui réunit des expertes et experts du domaine qui se pencheront sur l’apport potentiel de l’innovation numérique dans l’atteinte des objectifs de développement durable des Nations Unies.

Concordia s’est engagée à soutenir les objectifs de développement durable des Nations Unies en 2020. Elle s’est depuis classée parmi les 100 meilleures universités du monde au palmarès Impact 2022 de Times Higher Education, qui suit les progrès du milieu de l’enseignement supérieur international en vue de l’atteinte des objectifs de développement durable des Nations Unies.

M. Bossert réitère que les universités ont un rôle important à jouer dans la lutte contre les changements climatiques. En effet, elles ont souvent une vision plus neutre et à long terme que la classe politique, orientée vers les prochaines élections, et l’industrie, motivée par le prochain rapport trimestriel. Ces dernières sont donc moins en mesure de s’attaquer aux problèmes dans la durée.

« Les universités forment la nouvelle génération, dit-il. Elles contribuent à éduquer les gens qui porteront le changement et prendront les décisions de demain. »


Apprenez-en plus sur l’
engagement de Concordia envers les objectifs de développement durable des Nations Unies.

 



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