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Quatre artistes présélectionnés à l’issue de l’appel de candidatures pour la présentation inaugurale du programme d’art public Célébrer la présence noire

Une initiative connexe recueille des fonds afin d’appuyer le programme et de souligner la contribution des personnes noires à Concordia
18 janvier 2024
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Image en diptyque avec, à gauche, une structure/sculpture en anneau dans une galerie et, à droite, un portrait en noir et blanc d'un homme aux cheveux bruns courts, portant une barbichette et un t-shirt noir ainsi qu'une chemise à col ouvert.
Charles Campbell et son œuvre Breath Cycle 1, 2022. | Photos : À gauche (art), photo de Dennis Ha / À droite (portrait), photo de Lia Crowe

MISE À JOUR DU 24 JANVIER : Charmain Lurch et Anna Jane McIntyre se sont retirées de la compétition.

Un nouveau programme d’art public mettra en valeur l’histoire, la présence et l’avenir des personnes noires appartenant à la communauté de Concordia en présentant des œuvres d’art public éphémères. Le programme Célébrer la présence noire à l’Université Concordia est l’une des nombreuses mesures concrètes prises par l’Université pour mettre en œuvre les dernières recommandations du groupe de travail du recteur sur le racisme contre les Noirs.

L’appel de dossiers visait les artistes noirs ayant des liens avec Concordia ou les communautés noires de Montréal.

« Nous devons examiner de façon soutenue les structures et les pratiques qui nuisent à l’épanouissement des Noirs à Concordia, explique Anne Whitelaw, vice-rectrice exécutive aux affaires académiques de Concordia.

Ce n’est que le début d’un processus continu qui se penchera sur les expériences propres aux membres noirs de la communauté de Concordia. Pour instaurer de vrais changements à l’Université, de l’intérieur vers l’extérieur, nous devons assumer nos responsabilités. Notre engagement doit être inébranlable et mesurable. »

Recueillir des fonds pour « marquer de façon concrète la présence des Noirs »

Le programme sera financé par des dons des membres de la communauté de Concordia et du public. Ces collectes de fonds essentielles permettront de rémunérer les artistes pour leur travail et de payer les frais associés à la réalisation de cette initiative d’envergure.

« Le programme répond à une demande de longue date concernant l’établissement de sites de présence noire à l’université, explique Cynthia Alphonse, coordonnatrice de projets pour le groupe de travail du recteur sur le racisme contre les Noirs. Soutenir cette initiative est l’une des façons pour la communauté universitaire de contribuer à célébrer et à honorer l’apport des Noirs à Concordia. »

Mme Alphonse note que les Noirs se s'ont taillé une place à Concordia bien avant qu’elle ne devienne l’université que nous connaissons aujourd’hui. Ces personnes et ces communautés ont tracé la voie pour les futurs étudiants, les membres du personnel et le corps professoral.

Collage de quatre photos montrant des artistes et leurs œuvres à différents stades. En haut : Anna Jane McIntyre et ses œuvres d’interprétation Le contexte, c’est tout (2021) et Aa is for Afropresentism. En bas : Charmaine Lurch et son œuvre Sycorax Scene II, 2020. | Photos : En haut à gauche : photo par alignements / En haut à droite : photo de Kinga Michalska. En bas à gauche : photo de Vero Diaz / En bas à droite : photo de Hannah Zbitnew.

« L’identité noire n’est pas monolithique; l’identité noire n’est pas ponctuelle »

Le programme offrira plusieurs occasions de création d’œuvres d’art public, car un nouveau concours sera organisé tous les trois ans.

Le premier appel de candidatures pancanadien à l’intention des artistes noirs a donné lieu à 21 propositions, dont trois ont été retenues.

« Les artistes issus des communautés noires étant sous-représentés dans les collections d’art public de Concordia et de Montréal, nous avons laissé les paramètres de l’appel aussi ouverts que possible. De plus, nous avons proposé un choix de lieux pour attirer une diversité d’artistes et de pratiques artistiques », explique Sandra Margolian, responsable de l’art public à Concordia.

Mme Margolian souligne que le caractère éphémère des œuvres est essentiel.

« Nous voulions donner la possibilité d’expérimenter de nouvelles technologies et de nouveaux matériaux. »

Pour Cynthia Alphonse, la flexibilité et l’abondance sont des valeurs qui font partie intégrante du projet. Selon elle, il était important que les artistes trouvent des façons de représenter différents aspects de l’expérience des Noirs, mais aussi de souligner la présence et la contribution continues des communautés noires.

« L’identité noire n’est pas monolithique. Il serait très difficile de représenter l’identité noire dans son intégralité par une seule œuvre d’art, note-t-elle.

Nous voulons faire rayonner le plus grand nombre d’artistes possible. L’identité noire n’est pas ponctuelle. »

Histoires des Noirs à Concordia

Pour le finaliste Charles Campbell (B. Bx-arts 1992), la représentation est importante. Même si son expérience à Concordia lui a ouvert les yeux sur les possibilités de l’art contemporain, il se rappelle s’être parfois senti isolé pendant ses études de premier cycle. Charles Campbell était l’un des rares étudiants noirs en arts visuels. À l’époque, le département ne comptait qu’un professeur noir.

« Personne ne parlait de l’histoire du militantisme noir ni de l’occupation de la Sir George Williams University. Comme tant d’autres histoires des Noirs, elle était en train de s’effacer », explique-t-il.

L’affaire Sir George Williams, aussi appelée la manifestation du centre informatique, est au cœur de l’œuvre de Charmaine Lurch, dont la proposition en duo fait partie de cette présélection. Pendant des années, elle a mené des recherches et donné des présentations sur le sujet partout dans le monde. Elle a même animé un atelier dans le cadre de la série d’activités Manifestations et pédagogie de Concordia, organisée pour marquer le 50e anniversaire de l’incident.

Sa collaboratrice, Anna Jane McIntyre, est diplômée du programme d’arts plastiques de Concordia (M. Bx-arts 2010). Dans sa pratique, McIntyre combine l’art et le micromilitantisme pour explorer les nombreux moyens que les gens utilisent pour déchiffrer l’expérience, créer un sentiment d’appartenance et maintenir la culture et le sens de soi. Le duo se dit déterminé à soutenir « la construction d’une communauté noire joyeuse et festive au Canada ».

Image en diptyque avec, à gauche, un portrait en noir et blanc d'un homme portant un chapeau de type fedora et vêtu d'un haut noir à manches longues et, à droite, une photo d'une personne debout sur la rive d'une rivière et tenant ce qui semble être une longue photo rectangulaire à la hauteur de la tête. Dawit L. Petros et son œuvre Untitled (Epilogue VIII), Longueuil, Quebec, 2021. Impression pigmentaire de qualité archives. | Photos : Dawit L. Petros

Assez d’espace pour respirer

Le travail de Dawit L. Petros réunit l’art, le design, l’architecture et l’histoire. Il examine la manière dont l’héritage du colonialisme est imbriqué dans l’actualité. Petros explique qu’en intégrant des photographies au sein d’installations filmiques, sonores et sculpturales, il cherche à provoquer des rencontres « nuancées, durables et infléchies par de multiples fréquences ».

« Mon mode principal d’investigation est la photographie, dont le langage formel est parfois poétiquement abstrait, parfois figuratif, et souvent les deux à la fois. » 

Les plus récents travaux de Charles Campbell sont aussi axés sur l’actualité. Sa pratique artistique s’intéresse au souffle – à celui des Noirs en particulier.

« Il s’agit d’une réponse à l’été 2020, un été vital sur le plan politique et absolument effroyable. »

« Chaque respiration incarne notre état présent, mais contient également les traces de toutes nos expériences. Elle nous entraîne dans un passé plus profond, nous transporte au royaume de nos ancêtres et nous relie aux premières cellules qui ont osé transformer la lumière du soleil et le CO2 en oxygène et en nourriture.

« Je cherche un antidote à l’instrumentalisation des corps noirs et aux voies habituelles de validation : la réussite, l’excellence, la souffrance et la résilience, explique-t-il.

« Pouvons-nous avoir un espace où respirer est suffisant ? »

Tous les artistes se disent très honorés d’avoir été présélectionnés. Ils ont également salué la volonté de l’Université de reconnaître l’histoire des Noirs et de donner suite aux recommandations du groupe de travail. Toutefois, comme le fait remarquer Charles Campbell, il reste encore du travail à faire.

« Dans un monde idéal, nous serions en train de collaborer et non de nous faire concurrence. »

Avant le printemps, lorsque les juges évalueront les œuvres, chaque proposition fera l’objet d’un examen technique. Ce processus permettra de s’assurer que les artistes respectent les normes de sécurité ainsi que les contraintes spatiales et budgétaires.

Cherry Marshall, vice-rectrice adjointe au développement, souligne que les personnes qui souhaitent mettre en valeur la présence et la contribution des communautés et des personnes étudiantes noires à l’Université peuvent faire un don au programme Célébrer la présence noire à l’Université Concordia.

« Qu’il soit de 5 $ ou de 500 $, chaque don contribuera à renforcer le sentiment d’appartenance des étudiants et étudiantes, du personnel et des membres du corps professoral noirs sur le campus. En plus de contribuer à faire découvrir des œuvres d’art incroyables, le programme cherche à soutenir une identité saine et un développement positif, en particulier pour la communauté étudiante. »

L’installation choisie sera dévoilée l’année prochaine. L’événement devrait coïncider avec le 50e anniversaire de Concordia en 2024-2025.


Apprenez-en davantage sur
le groupe de travail du recteur sur le racisme contre les Noirs à Concordia.

Apprenez-en davantage sur le Programme d’art public Célébrer la présence noire à l’Université Concordia.

 



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