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Des chercheurs de Concordia reçoivent 500 000 $ en subventions du fédéral pour promouvoir des études « à haut risque et à haut rendement »

Le fonds Nouvelles frontières en recherche appuie des projets interdisciplinaires transformateurs ayant cours au Canada
26 avril 2023
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Un fond abstrait bleu avec des lignes et des points Image : Conny Schneider, Unsplash

Deux projets de recherche en santé menés à l’Université Concordia ont reçu un appui financier d’un demi-million de dollars au total de la part du gouvernement du Canada. Une des études subventionnées vise à atténuer une complication propre au traitement du cancer du sein; l’autre porte sur la COVID longue.

Le volet Exploration du fonds Nouvelles frontières en recherche (FNFR-E) se destine au financement de projets interdisciplinaires transformateurs « à haut risque et à haut rendement » qui ont cours au Canada. Comme le mentionne la page Web consacrée au fonds, les équipes de recherche doivent avoir la capacité d’explorer de nouvelles avenues, qui pourraient déboucher sur un échec, mais qui ont le potentiel d’avoir un impact important. Or, c’est exactement ce que leur offre le FNFR.

Améliorer le traitement du cancer du sein

Professeur agrégé et titulaire de la chaire de recherche de l’Université Concordia en génie électrique et informatique, Hassan Rivaz, s’est vu consentir 250 000 $ pour mettre au point des techniques diagnostiques précises et accessibles du lymphœdème lié au cancer du sein.

Cette affection se traduit par une enflure anormale du bras ou de la main du côté où des ganglions ont été endommagés lors du traitement d’un cancer du sein. Ce trouble invalidant cause souvent de la douleur qui entrave les activités et les tâches quotidiennes.

S’il est diagnostiqué tôt, le lymphœdème peut être pris en charge efficacement. Toutefois, les méthodes diagnostiques actuelles ne permettent pas de détecter l’affection à ses débuts. Qui plus est, ces méthodes sont subjectives et inaccessibles.

« Le taux de survie à la suite d’un cancer du sein est à la hausse; ce qui signifie que de plus en plus de gens souffrent de lymphœdème après un traitement », explique le Pr Rivaz, qui est aussi chercheur principal de l’étude.

« Il devient donc urgent de mettre au point des techniques précises et accessibles qui permettront un diagnostic précoce et une stadification objective du lymphœdème lié au cancer du sein », poursuit-il.

L’équipe d’Hassan Rivaz accueille en outre Francesca Scala, professeure de science politique à Concordia, et Robert Kilgour, professeur au Département de santé, de kinésiologie et de physiologie appliquée. Anna Towers, professeure agrégée d’oncologie et de médecine familiale à l’Université McGill, agit comme cochercheuse principale du projet.

Plus précisément, l’équipe de recherche se penche sur la façon dont l’échographie au point d’intervention et l’intelligence artificielle (IA) peuvent améliorer l’accès aux soins dans les cas de lymphœdème lié à un cancer du sein.

À l’inverse des échographes montés sur chariot, les dispositifs au point d’intervention permettent au personnel de soins de santé de mener les examens au chevet même de la patiente ou du patient dans le cadre d’un diagnostic rapide. Offerts à moindre coût, les échographes au point d’intervention sont largement accessibles et peuvent être utilisés dans de petites cliniques, voire en régions éloignées.

Les chercheurs feront également appel à l’apprentissage profond, un type d’IA qui enseigne aux ordinateurs comment traiter des données en adoptant une démarche qui s’inspire du cerveau humain. Il en résulte une meilleure qualité de l’image produite par les dispositifs au point d’intervention. Cette approche permet en outre de sélectionner et d’analyser automatiquement les images échographiques qui présentent la meilleure qualité, ce qui évite de recourir systématiquement à des spécialistes cliniciens.

« En combinant ces avancées, l’étude proposée rend possibles une stadification précise et un diagnostic précoce du lymphœdème. Simples et peu coûteux, ces examens peuvent être réalisés même dans les régions les plus isolées du Canada », explique Hassan Rivaz.

Le projet permettra en outre aux chercheurs d’évaluer l’expérience quotidienne des personnes atteintes d’un lymphœdème, afin de mieux comprendre ce qui favorise ou, au contraire, empêche la prestation des soins de santé. L’équipe cherchera par ailleurs à déterminer comment améliorer la confiance envers les diagnostics guidés par l’IA.

Rivaz tient à remercier la Fondation Dr. Louis G. Johnson pour son don qui lui a permis, ainsi qu'à son équipe, d'acheter l'équipement nécessaire à la réalisation de ce projet.

Explorer et mieux faire connaître la COVID longue

Une autre équipe de recherche de Concordia, celle-ci dirigée par Ré Mansbach et Claudine Gauthier du Département de physique, s’est également vu accorder un financement de 250 000 $. Son projet porte sur les changements neurologiques associés à la COVID longue.

L’équipe entend mettre au point des stratégies de transposition des résultats scientifiques plus inclusives, afin de mieux faire connaître la maladie auprès du grand public et des personnes qui en souffrent. VK Preston, qui enseigne au Département d’histoire, et Aphrodite Salas, professeure adjointe de journalisme, collaborent également aux travaux.

Chez un pourcentage important de personnes, la COVID-19 peut causer des symptômes ou des complications qui persistent des mois, voire des années, après l’infection initiale. On parle alors de COVID longue. Différents symptômes tels que la fatigue, l’essoufflement et les difficultés cognitives caractérisent cet état pathologique. Or, les scientifiques demeurent perplexes devant la nature des changements neurologiques derrière le phénomène.

Le projet de recherche vise principalement à cerner les changements neurologiques associés à la COVID longue. Pour ce faire, les scientifiques entendent procéder à des examens d’IRM chez des personnes adultes atteintes de COVID longue et chez d’autres qui ont contracté le virus, mais n’ont plus de symptômes.

La Pre Mansbach se chargera ensuite de générer des modèles d’apprentissage profond afin d’identifier des biomarqueurs de la maladie.

Des spécialistes du journalisme et des sciences humaines prendront part au projet dès ses débuts, aux côtés des scientifiques. Cette fusion des disciplines permettra à différents chercheurs et chercheuses de participer au processus et de documenter les résultats scientifiques en toute transparence.

Des adjoints de recherche filmeront les entrevues menées auprès des personnes participantes, du personnel de recherche et du grand public. L’équipe utilisera ensuite cette documentation pour étoffer son interprétation des résultats scientifiques.

Le projet de recherche a pour objectif de susciter une interrogation critique à propos d’importantes méthodes de recherche propres à diverses disciplines, de favoriser le dialogue interdisciplinaire et de stimuler la discussion au sujet des différents moyens d’acquisition du savoir.

Enfin, Ré Mansbach et son équipe présenteront les résultats de leurs recherches en ligne, ainsi que dans le cadre d’une exposition. Cet événement grand public prévoit un volet qui abordera les diverses représentations du cerveau dans l’histoire, afin d’en montrer l’évolution à travers le temps.

« Cette subvention permettra une exploration plus vaste des idées, afin de voir comment nous pouvons faire les choses autrement. D’un point de vue scientifique, la COVID longue demeure un problème assez grave », affirme Ré Mansbach.

« C’est toutefois une occasion de repenser la signification du “succès” en science. Nous pouvons estomper les limites entre des disciplines traditionnellement distinctes, d’une manière qui – je crois – a le potentiel de rendre le processus scientifique plus transparent et plus ancré dans l’approche participative. »

Renseignez-vous sur la recherche à l’Université Concordia.

 



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