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Une professeure de Concordia étudie l’efficacité des pratiques industrielles dans l’atteinte des objectifs de durabilité mondiaux

Shannon Lloyd applique une démarche holistique à sa recherche interdisciplinaire pour mesurer les retombées des initiatives environnementales des entreprises
12 juillet 2021
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Par Howard Bokser


Shannon Lloyd : « On ne peut pas prendre ces décisions en vase clos ou en examinant un problème précis. Il faut tenir compte du système dans son ensemble. »

Cet article s’inscrit dans une série sur l’engagement de Concordia envers les objectifs de développement durable des Nations Unies et fait partie de l’examen interne volontaire (le Voluntary University Review).

Shannon Lloyd croit que l’évaluation des progrès accomplis par l’industrie vers l’atteinte des objectifs de développement durable des Nations Unies requiert un examen complet.

Mme Lloyd est professeure adjointe en gestion à l’École de gestion John-Molson, membre associée de génie industriel à l’École de génie et d’informatique Gina-Cody et attachée de recherche au Centre de recherche Loyola sur la durabilité. Elle s’intéresse aux répercussions environnementales des systèmes industriels utilisés pour produire les biens et les services.

« Mes travaux visent principalement à comprendre les retombées sur l’environnement des changements apportés aux systèmes industriels, et ce, tout au long du cycle de vie des produits », dit-elle. L’évaluation complète du cycle de vie tient compte des répercussions liées à l’extraction et à la transformation des ressources naturelles ainsi qu’à la fabrication, à l’assemblage, à l’expédition, à la vente, à l’utilisation et à la mise au rebut des produits.

Les travaux de recherche interdisciplinaire de Mme Lloyd illustrent l’engagement de l’Université envers les objectifs de développement durable des Nations Unies. Ils visent à établir un lien entre ces objectifs mondiaux et les initiatives et pratiques de durabilité mises en œuvre par les entreprises.

Voilà plus de 30 ans que les entreprises déploient des mesures pour la protection de l’environnement. Cette période est suffisamment longue pour que des résultats puissent être observés. « Les initiatives ont été lancées au début des années 1990, mais les conséquences néfastes des activités industrielles sur l’environnement augmentent inexorablement. J’ai voulu réorienter mes recherches récemment pour tenter de comprendre ce qui fonctionne vraiment », affirme Mme Lloyd.

« Quels types de changements ont été apportés par les entreprises qui ont adopté des pratiques durables? Certaines utilisent leurs ressources plus efficacement ou cherchent à atténuer un problème environnemental précis. Ceci est évidemment important, mais il faut aussi tenir compte des retombées de ces changements à l’échelle systémique pour évaluer leur incidence globale sur l’environnement et la société. »

Prenons l’exemple des biocarburants. Ils génèrent moins d’émissions de gaz à effet de serre que les combustibles fossiles, mais sont dérivés de plantes et nécessitent des terres agricoles.

« Les cultures utilisées pour produire du biocarburant livrent une concurrence directe à la production alimentaire, explique Mme Lloyd. Ceci peut avoir une incidence sur le prix des aliments et, par conséquent, sur la société, surtout les personnes pauvres. Les biocarburants augmentent l’utilisation des terres agricoles, des pesticides et des fertilisants. Ils peuvent aussi aggraver d’autres problèmes environnementaux comme la déforestation et la pollution de l’eau. »

Autrement dit, les décisions liées aux biocarburants doivent tenir compte des effets nets sur l’ensemble du système socioécologique.

« L’idée, c’est qu’on ne peut pas prendre ces décisions en vase clos ou en examinant un problème précis. Il faut tenir compte du système dans son ensemble, indique Mme Lloyd. Que se passe-t-il dans le système lorsqu’on y apporte un changement? »

Autres travaux

Outre ses travaux de recherche, Mme Lloyd supervise plusieurs étudiants et étudiantes aux cycles supérieurs et au postdoctorat qui mènent des recherches sur des sujets connexes.

« Je supervise par exemple une recherche postdoctorale qui vise à déterminer si les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fondés sur les données scientifiques sont conformes aux mesures demandées aux entreprises dans l’Accord de Paris », affirme-t-elle.

Mme Lloyd aborde également le sujet des objectifs de développement durable dans deux des cours sur la durabilité qu’elle donne à l’École de gestion John-Molson (MANA 369 et MANA 374). « Par exemple, au dernier trimestre, j’ai demandé à mes étudiants et étudiantes d’analyser un objectif de développement durable et ses cibles connexes, puis de comparer le rendement de deux entreprises dans l’atteinte de cet objectif. »

Parmi ses nombreuses collaborations interdisciplinaires, Mme Lloyd travaille avec des chercheurs d’autres universités et organisations pour élaborer des méthodes permettant d’inclure la santé et la sécurité au travail dans l’évaluation du cycle de vie des produits. Ces travaux font partie du projet Global Guidance on Life Cycle Impact Assessment Methods, qui s’inscrit dans l’Initiative « Cycle de vie » du Programme des Nations Unies pour l’environnement.

Mme Lloyd participe aussi au réseau en éco-ingénierie des surfaces pour la fabrication de pointe, établi à Concordia. « Notre objectif est d’orienter l’élaboration de solutions d’ingénierie des surfaces pour favoriser un faible impact environnemental. »


Apprenez-en davantage sur le
Département de management de Concordia et l’engagement de l’Université envers les objectifs de développement durable des Nations Unies.

 

 



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