La refonte du programme de danse de l’Université Concordia met la conscience politique et l’inclusion sur le devant de la scène

Le Département de danse contemporaine de l’Université Concordia a entièrement repensé son curriculum afin de mieux l’adapter aux réalités actuelles du milieu de la danse. Au cœur de cette refonte réside un engagement envers l’inclusion, l’apprentissage interdisciplinaire et une compréhension approfondie de la danse en tant que force artistique et politique.
« Nous sommes ravis d’avoir adapté l’ensemble du programme d’études à la réalité du 21e siècle », s’enthousiasme Jens Richard Giersdorf, professeur et directeur du département.
« Nous nous sommes appuyés sur nos solides bases en chorégraphie et en processus créatifs pour favoriser une compréhension du potentiel politique de la danse dans la société. Ce virage permet aux étudiantes et étudiants de pratiquer leur art dans un contexte social contemporain plutôt que dans un cadre scolaire isolé. »
La refonte du programme s’accompagne également d’une nouvelle structure d’admission qui valorise non seulement les compétences techniques, mais aussi les approches innovantes en matière de mouvement. Cette évolution favorise une plus grande diversité chez les étudiantes et étudiants, qui présentent des parcours variés dans le domaine de la danse et des arts du mouvement. Une fois admis, les étudiants suivent des séminaires qui valorisent leur histoire personnelle en matière de mouvement tout en encourageant l’expérimentation et la croissance collectives.
« Les étudiantes et étudiants créent des œuvres les uns pour les autres et travaillent en groupe, précise Giersdorf. Ils diversifient leurs compétences hors des studios – dans des espaces publics comme la galerie FOFA, les tunnels de Concordia ou la bibliothèque –, et s’ouvrent à d’autres disciplines. Ils explorent également l’anatomie au-delà des modèles occidentaux et réfléchissent aux dimensions politiques de leurs choix chorégraphiques. »
Le remaniement du programme fait déjà évoluer la façon dont les étudiantes et étudiants conçoivent la danse. Giersdorf donne l’exemple d’un cours donné au premier trimestre, dans lequel les étudiants avancés encadrent les étudiants de première année, échangent avec eux sur les processus créatifs et leur fournissent une rétroaction.
« Cette approche donne aux nouveaux étudiants une idée de ce à quoi ils peuvent aspirer, tout en rappelant aux étudiants en fin de programme leur responsabilité de soutenir la communauté », fait valoir celui-ci.

« Le fait d’être ensemble constitue une force vitale pour bâtir la société que nous voulons »
La collaboration interdisciplinaire est un autre volet essentiel de cette évolution. Par exemple, un cours d’improvisation offert conjointement avec les départements de théâtre et de musique réunit des étudiantes et étudiants de différentes disciplines artistiques, créant ainsi un espace propice à de nouvelles perspectives et un croisement fécond d’idées.
« Grâce à ces méthodes, les étudiantes et étudiants approfondissent et élargissent leur compréhension de la danse, ce qui leur permet de faire leur chemin dans le paysage diversifié et en constante évolution du monde de la danse après l’obtention de leur diplôme », souligne le professeur.
Cette évolution des pratiques pédagogiques trouve d’ailleurs un écho au-delà de l’Université. Marie Claire Forté, enseignante à temps partiel et récemment artiste en résidence, considère ces changements comme essentiels.
« Le fait d’être ensemble constitue une force vitale pour bâtir la société que nous voulons, et la danse et la chorégraphie, au-delà de leur aspect divertissant, sont des pratiques fondamentales à cet égard, estime Forté. Le programme invite les artistes à se positionner, à s’engager dans des pratiques décoloniales, à collaborer et à réfléchir à la dimension politique de la danse et du vivre-ensemble incarné. »
En tant que danseuse professionnelle, Forté remarque que le monde de la danse en général est également confronté à des questions d’éthique, d’accessibilité et de communauté. « Notre programme de danse nous aide à réfléchir à des questions cruciales de notre époque, comme : comment créer une chorégraphie avec et pour des personnes différentes de moi? Dans quels autres contextes la danse et la chorégraphie peuvent-elles exister et s’épanouir? »
Pour les finissantes et finissants comme Santiago Alzate Lopez, qui termine son programme cette année, cette influence se fait sentir concrètement. « Ce que j’ai le plus aimé, c’est la possibilité d’expérimenter différents types de performances : des numéros improvisés, des spectacles en groupe, des solos ou encore de la danse dans des galeries ou dans des lieux publics », énumère-t-il.
« Le nouveau cursus nous met au défi dans tous les aspects de notre pratique. Il nous permet de devenir des artistes plus terre-à-terre, en phase avec les enjeux actuels de la scène chorégraphique. »
Bien que le programme soit en pleine transformation, son objectif reste clair : préparer les étudiantes et étudiants non seulement à une carrière dans la danse, mais aussi à cultiver un sentiment d’appartenance et un esprit critique, qualités qu’ils sauront mettre à profit dans le milieu artistique et au-delà.
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