Les révolutions détruisent le « temps homogène et vide » de la continuité historique. Plutôt que d’être comprises suivant une séquence chronologique, elles devraient être interprétées comme des éruptions collectives qui détruisent l’ordre établi, brisent la linéarité du temps et ouvrent de nouveaux horizons d’attente. Le concept de révolution est une clé pour comprendre notre modernité, non seulement ses structures sociales et politiques, mais aussi ses idées et imaginaires collectifs, et ce jusqu’à ses formes esthétiques. Il s’agit d’en appréhender les dimensions intellectuelles, voire émotionnelles, qui s’inscrivent dans un paysage historique riche en « images dialectiques » : locomotives, corps, barricades, drapeaux, rituels, sites matériels, peintures, affiches et repères symboliques. Le travail sur le passé est essentiel pour naviguer dans les eaux agitées du présent et alimenter un nouvel imaginaire politique pour le XXIe siècle.