Si l’intelligence artificielle – ou IA en abrégé – est virtuellement susceptible de causer des dommages,
peut-elle en revanche participer à la création d’un monde meilleur?
Pour l’essentiel, les préoccupations portent sur la potentialité que l’IA contribue au déplacement de vastes segments de main-d’œuvre, à l’augmentation du chômage et à l’accroissement des écarts de richesse. Cependant, cette technologie montante suscite beaucoup d’enthousiasme. En effet, elle s’accompagne d’une myriade d’applications qui permettraient de résoudre de nombreux enjeux, liés notamment à l’éducation, à la pauvreté, à la santé et au changement climatique.
Dans le secteur de l’IA, Montréal a su se positionner comme pôle de recherche-développement. Jusqu’à présent, les travaux menés dans la métropole québécoise ont toutefois été principalement axés sur la recherche de solutions à des défis commerciaux; ils n’abordaient pas les grandes questions sociales ou environnementales.
Xavier-Henri Hervé, directeur général du Centre d’innovation et d’entrepreneuriat District 3 de Concordia, et Sydney Swaine-Simon, membre fondateur du centre, coopèrent en vue de modifier le profil de Montréal dans l’univers de l’IA. Par exemple, ils soutiennent activement des projets susceptibles d’améliorer un jour l’existence des personnes les plus vulnérables de la planète.
Récemment, les deux collaborateurs se sont rendus à Genève pour assister à un tout nouvel événement : l’AI for Good Global Summit (« sommet mondial sur les bienfaits de l’IA »). Proposé par les Nations Unies, ce colloque réunissait des représentants de plusieurs États, agences onusiennes, organisations non gouvernementales et entreprises spécialisées. Les participants partageaient le même objectif : développer la capacité de l’IA à répondre à des enjeux en matière d’éducation, de pauvreté, de santé et de changement climatique.
« Les technologies émergentes transforment radicalement notre société »
Comment District 3 contribue-t-il à la progression de la conversation sur l’IA?
Xavier-Henri Hervé : Jusqu’ici, l’assistance apportée à l’industrie dans le règlement de problèmes au moyen de l’IA se trouvait souvent au premier plan. Nous voulons aller plus loin. Nous entendons ainsi proposer l’IA comme outil de résolution de grands enjeux sociaux. Le soutien et les ressources que nous offrons à cette fin favorisent notamment le réseautage et la collaboration de leaders, d’entrepreneurs et de chercheurs innovants.
La vision de District 3 reflète-t-elle les objectifs de développement durable des Nations Unies?
X.-H. H. : Tout à fait. Les technologies émergentes transforment radicalement notre société, et ce, à un rythme sans précédent. Elles révolutionnent également nos vies – personnelles et professionnelles – ainsi que nos interrelations. District 3 s’est fixé pour but de faciliter l’accessibilité à l’IA. Pour ce faire, nous avons développé un pôle multidisciplinaire. Nous mobilisons des leaders et des entrepreneurs du domaine de l’innovation, de même que des acteurs clés des milieux industriel, gouvernemental et universitaire, afin qu’ils collaborent dans la recherche de solutions aux problèmes sociétaux que connaît notre monde.
Quel lien y a-t-il entre District 3 et l’AI for Good Global Summit?
X.-H. H. : Dans l’est du Canada, District 3 est un fier ambassadeur du concours IBM Watson AI XPRIZE (« grand prix d’IA d’IBM Watson »). Les organisateurs de cet événement et ceux du sommet ont travaillé en étroite collaboration.
Au concours IBM Watson AI XPRIZE, il y avait plus d’équipes et plus de projets émanant de District 3 que de tout autre centre d’innovation dans le monde. Dès lors, nous avons été invités, de même que nos équipes montréalaises, à participer au sommet et à contribuer aux discussions sur l’élaboration de politiques.