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L’Université Concordia prête son soutien à un partenariat entre un réseau communautaire et un organisme gouvernemental visant à mieux répondre aux besoins des familles noires de Montréal

Le Centre SHIFT et la professeure d’études de l’enfant Diane Pesco appuient cette initiative destinée à réduire la proportion de familles noires signalées à la protection de la jeunesse
16 mai 2023
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De jeunes enfants assis autour d'une table et dessinant avec des crayons. Le Centre SHIFT pour la transformation sociale de Concordia contribue à financer la toute nouvelle Alliance pour l’adaptation communautaire.

Le personnel du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal a récemment reconnu la nécessité de mieux servir les familles de son territoire, qui s’étend de LaSalle à Sainte-Anne-de-Bellevue. Il a donc décidé de faire appel au Réseau de développement et de prévention afro-canadien (RDPAC) afin de toucher les familles de la communauté noire anglophone.

Cela a conduit à la création de l’Alliance pour l’adaptation communautaire (AAC), un partenariat novateur destiné à mettre l’expertise communautaire au service d’un organisme gouvernemental. L’AAC veille avant tout à ce que les programmes actuels du CIUSSS soient culturellement adaptés aux communautés noires anglophones avec lesquelles il travaille, afin d’en amplifier les retombées positives pour les familles.

Le Centre SHIFT pour la transformation sociale de Concordia soutient ce partenariat dans le cadre de ses programmes de financement et de soutien. Fruit d’une collaboration entre le programme d’études de l’enfant de Concordia, le RDPAC et le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, le projet financé par le Centre SHIFT permet à l’AAC de concevoir une trousse d’outils et des ressources pour les familles dont les enfants présentent un retard d’apprentissage de la parole ou du langage.

« L’AAC a été mise sur pied afin de soutenir les familles noires anglophones prises en charge par les services de protection de la jeunesse, explique Ushana Houston (B.A. 2020), directrice de la stratégie et des communications du RDPAC. Un grand nombre de ces familles se heurtent à des barrières structurelles engendrées par la pauvreté et le racisme. Nous sommes là pour les accompagner afin qu’elles n’aient pas à les affronter seules. »

La démarche hybride de l’AAC favorise l’établissement de liens de confiance entre l’organisme et les familles, afin que chacune d’elles puisse accéder au soutien et aux services dont elle a besoin. Objectif : réduire la durée de prise en charge des familles par les services de protection de la jeunesse et veiller à ce qu’elles bénéficient du soutien nécessaire, si possible grâce à des ressources communautaires.

Femmes souriantes assises dans une pièce à plusieurs longues tables et faisant face à l'avant, une femme au premier plan levant la main. Ushana Houston : « Un grand nombre de ces familles se heurtent à des barrières structurelles engendrées par la pauvreté et le racisme. Nous sommes là pour les accompagner. » | Photo : Marta Mostardini

Une passerelle culturelle

« Dans le cadre d’une démarche visant le soutien plutôt que la punition, nous veillons à ce que les problèmes de développement des jeunes enfants, y compris ceux liés à l’apprentissage du langage, ne se transforment pas plus tard en problèmes comportementaux », explique Amanda Ruggles, B. Bx-arts 2008, M.A. 2021, agente de liaison au RDPAC.

Diane Pesco, professeure agrégée d’études de l’enfant au Département des sciences de l’éducation de Concordia, soutient le projet financé par le Centre SHIFT en veillant à ce qu’il repose sur des études fondées sur des données probantes. Également spécialiste du langage, la Pre Pesco s’appuie sur une approche de l’apprentissage de celui-ci par les enfants à la fois holistique et fondée sur les atouts. Elle s’est notamment penchée sur l’incidence de la maîtrise de la parole sur la vie de l’enfant.

« Il existe de toute évidence des différences interculturelles dans la manière dont les adultes enseignent aux enfants et dont ces derniers préfèrent apprendre ou devraient le faire, souligne la Pre Pesco. Il existe aussi des différences interculturelles dans la manière dont les adultes et les enfants échangent entre eux. »

Diane Pesco poursuit : « Un enfant exposé chez lui à des croyances, valeurs et pratiques différentes de celles auxquelles il est exposé à l’école risque d’être perçu comme un élève ayant des problèmes de comportement ou d’attention, voire inapte. En réalité, les enfants observent les pratiques culturelles dont ils sont témoins à la maison et au sein de leur communauté. »

En collaboration avec la Pre Pesco, un membre du personnel du RDPAC et plusieurs stagiaires rémunérés de Concordia, l’équipe du projet de l’AAC met au point, à l’intention des familles noires de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, des ressources destinées à favoriser l’établissement d’une passerelle culturelle entre celles-ci et le CIUSSS. En apportant à ses programmes les adaptations culturelles et linguistiques qui s’imposent, elle espère atteindre son objectif : réduire la proportion d’enfants noirs anglophones signalés aux services de protection de la jeunesse.

« Nous apprécions le fait que Concordia soit consciente des prérequis du changement social, précise Mme Ruggles. Il est difficile de transformer le système, mais en attendant qu’il commence à changer, nous pouvons compter sur le soutien du Centre SHIFT. »


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