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Cinquante ans de découvertes

Comment l’ascension rapide de Concordia en tant que chef de file de la recherche redéfinit l’avenir
2 juin 2025
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Par Howard Bokser, MBA 1985


Un collage de chercheurs et de laboratoires des 50 dernières années de Concordia.

La nouvelle est tombée : Concordia réalise de grands progrès en matière de recherche. Le palmarès 2024 des 50 meilleures universités de recherche au Canada selon Research Infosource a classé Concordia au premier rang au Québec et au cinquième rang au pays parmi les universités généralistes pour la recherche.

C’est un bond remarquable pour un établissement où la recherche n’a pas toujours été au premier plan. Lorsque le Loyola College et la Sir George Williams University ont fusionné pour former Concordia il y a une cinquantaine d’années, l’Université n’a obtenu que 1,6 million de dollars en revenus de recherche subventionnée, ce qui représente environ 8,5 millions de dollars aujourd’hui. En 2013-2014, ce chiffre est passé à 43,9 millions de dollars, soit environ 56,4 millions de dollars aujourd’hui. En 2023-2024, Concordia a atteint un niveau record : 129,1 millions de dollars.

« La croissance de nos revenus de recherche au cours des dix dernières années est tout simplement phénoménale, surtout si l’on tient compte du fait que le paysage de la recherche au Canada est devenu plus intense, et non moins concurrentiel, au cours de cette période », affirme le recteur de Concordia, Graham Carr, qui a été le vice-recteur à la recherche et aux études supérieures de 2012 à 2016.

« Ce succès va de pair avec la croissance de nos programmes de recherche des cycles supérieurs, le travail exceptionnel du corps professoral et les partenariats à forte incidence que nous avons établis dans un large éventail de domaines. Concordia est devenue une vraie force de la recherche au Canada et une référence en matière de performance et d’innovation dans de nombreux domaines et secteurs. »

L’influence des recherches menées actuellement par Concordia est particulièrement évidente dans les domaines de la durabilité et de la cybersécurité. Un bon exemple est la subvention de 123 millions de dollars obtenue par l’Université en 2023 pour le lancement de Volt-Age, le programme de recherche sur l’électrification.

Un autre exemple parmi tant d’autres est son récent partenariat avec l’industrie qui vise à améliorer l’efficacité des centres d’opérations de sécurité.

Pourtant, les recherches de l’Université couvrent un large éventail de sujets dans ses quatre facultés, comme la vocalisation des rennes qui peut servir de signal aux partenaires possibles, les jetons mèmes affiliés à une formation politique qui sont devenus un outil essentiel lors des récentes élections américaines et la musique qui peut inciter les gens à bouger même s’ils n’aiment pas cela.

Comme le souligne M. Carr, la recherche menée à Concordia profite à l’ensemble de la collectivité. « La recherche universitaire stimule l’innovation, résout des problèmes complexes et fait cheminer les connaissances dans toutes les disciplines », indique-t-il.

« Vecteur de formation des futurs dirigeants et de collaboration avec les entreprises et les collectivités, la recherche universitaire contribue au progrès de la société en s’attaquant aux problèmes mondiaux et en améliorant la qualité de vie. »

Des débuts modestes

Photo de Heather Adams-Robinette. « Si nous voulions progresser en tant qu’établissement de recherche, nous avions besoin d’un vice-recteur ou d’une vice-rectrice à la recherche » – Heather Adams-Robinette

Comme l’illustre son financement provenant de sources externes de 1,6 million de dollars en 1975-1976, les premiers efforts de recherche de Concordia étaient limités. « Au début, nous étions plus ou moins un établissement de premier cycle », rappelle Heather Adams-Robinette, directrice principale du Vice-rectorat à la recherche, à l’innovation et au rayonnement de Concordia. Mais après ces débuts modestes, l’Université a commencé à élargir progressivement ses sujets de recherche.

Au début des années 1980, le Département de psychologie a accueilli le Centre de recherche en développement humain et le Groupe de recherche en neurologie comportementale (GRNC).

« À l’époque, le GRNC était le seul centre financé par le Fonds de recherche du Québec – Santé qui ne faisait pas partie d’une faculté de médecine, et il était donc considéré comme un exemple remarquable de réussite en matière de recherche », raconte Mme Adams-Robinette.

Au cours des années qui ont suivi, et plus particulièrement à partir des années 2000, Concordia a élargi son empreinte de recherche en créant un certain nombre de centres et d’instituts. Ces espaces rassemblent des spécialistes exceptionnels de l’Université et d’ailleurs afin de favoriser la collaboration et de faire progresser les connaissances.

Mme Adams-Robinette souligne qu’une autre étape cruciale a été franchie en 2006, lorsque la personne responsable de la recherche est passée du rang de vice-recteur exécutif adjoint à celui de vice-recteur. « Il s’agissait de reconnaître que, si nous voulions progresser en tant qu’établissement de recherche, nous avions besoin d’un vice-recteur ou d’une vice-rectrice à la recherche », précise-t-elle. Cette année-là, Louise Dandurand a été la première à prendre la tête du Vice-rectorat à la recherche et aux études supérieures de l’Université – devenu ensuite le Vice-rectorat à la recherche, à l’innovation et au rayonnement.

Faire avancer les choses

En janvier, Concordia a accueilli Tim Evans à ce poste. Auparavant, M. Evans a été directeur et vice-doyen de l’École de santé des populations et de santé mondiale de l’Université McGill et directeur général du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19, parmi d’autres postes de haute direction au niveau national et international.

M. Evans reconnaît le potentiel de recherche de l’Université. « Nous nous appuyons sur nos points forts, comme l’excellent travail réalisé dans les domaines de la durabilité et de la santé, déclare-t-il. Je considère que mon rôle consiste à essayer de favoriser et de stimuler cette croissance de manière à ce que l’Université continue de se démarquer clairement en tant qu’établissement d’influence. »

Bien que la découverte reste au cœur de la recherche, M. Evans souligne l’importance du suivi et de la pertinence dans le monde réel. « Je pense qu’il existe à Concordia une forte culture de la prestation et des retombées, qui continuera à nous distinguer des autres universités. »

À titre d’exemple, il cite la recherche sur la mise en œuvre menée par l’Institut des villes nouvelle génération de l’Université, dont les membres collaborent avec les municipalités pour mettre en œuvre des initiatives de développement durable dans les infrastructures urbaines et l’environnement.

« L’institut s’appuie sur la recherche axée sur la découverte s’intéressant à des enjeux comme la ventilation et le chauffage des bâtiments, et travaille avec des responsables clés pour que ces éléments soient intégrés aux codes du bâtiment et aux initiatives afin que nous puissions réellement faire avancer les choses en matière de villes vertes », explique-t-il.

En mettant l’accent sur la mise en œuvre, l’institut contribue à combler ce qu’on appelle le « fossé entre le savoir et l’action », c’est-à-dire « s’assurer que ce que nous savons être efficaces se traduit par des actions dans divers contextes », poursuit M. Evans.

« Bien des gens pensent que la recherche s’arrête à la démonstration que quelque chose fonctionne, comme les vaccins à ARNm, et sous-estiment l’important programme de connaissances associé à l’adoption de ces nouvelles technologies/vaccins par les personnes qui en ont besoin. Il faut donc investir pour mieux comprendre les processus décisionnels, la gestion des chaînes d’approvisionnement et le fonctionnement des systèmes d’approvisionnement, autant de domaines dans lesquels les connaissances facilitent la mise à l’échelle », ajoute-t-il.

« Par rapport à d’autres établissements universitaires, il semble que le système de recherche de Concordia fasse preuve d’une plus grande volonté et d’une plus grande expertise pour faire passer la recherche du stade de la découverte à celui de l’application et des résultats dans le monde réel. »

Faire progresser la santé par la recherche

Photo de Tim Evans. « Je pense qu’il existe à Concordia une forte culture de la prestation et des retombées, qui continuera à nous distinguer des autres universités. » – Tim Evans.

M. Evans, qui a obtenu son diplôme de médecine à l’Université McMaster et a beaucoup travaillé dans les domaines de la recherche et de la politique en matière de santé mondiale, considère également que l’École de la santé, en plein essor, comblera un vide important.

« Il existe de nombreuses écoles qui forment du personnel clinique pour soigner les malades et des spécialistes de la santé publique pour donner des conseils concernant l’hygiène ou les risques de maladies infectieuses, note-t-il. Cependant, dans le domaine de la santé, nous ne disposons pas d’une école qui forme des personnes capables de résoudre efficacement les problèmes grâce à des compétences distinctes leur permettant de gérer et de négocier le changement, qu’il s’agisse de mettre de nouvelles technologies sur le marché, de permettre aux collectivités de vieillir en bonne santé ou d’améliorer la gestion de la main-d’œuvre en santé.

« En comblant cette lacune par la recherche, l’enseignement et les services, l’École de la santé de Concordia apporte un éclairage complémentaire aux écoles classiques de médecine, de sciences infirmières et de santé publique au Québec, au Canada et dans le monde entier. »

Une source inépuisable de connaissances

Si la valeur sociétale de la recherche dans le domaine des STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) – de la santé à la cybersécurité et au-delà – est évidente, M. Evans souligne également l’importance des connaissances acquises dans d’autres domaines.

« Si l’on considère que la recherche est nécessaire pour résoudre les grandes énigmes de l’humanité, il n’existe aucune discipline unique qui puisse fournir une solution miracle, estime-t-il. La diversité des disciplines apporte un avantage certain, et cette diversité provient parfois de sources inattendues. »

Il est particulièrement impressionné, par exemple, par le travail effectué par le Département de thérapies par les arts de Concordia. « Qui aurait pensé que le théâtre, l’art et la musique pouvaient jouer un rôle dans la santé physique et mentale? », illustre-t-il. « En fait, on démontre que ces activités peuvent être utilisées pour aider à gérer le trouble de stress post-traumatique et à réduire le déclin cognitif chez les personnes âgées. »

L’exploitation de l’expertise des quatre facultés de Concordia est essentielle à l’objectif d’accroître le rayonnement de l’Université, selon M. Evans.

« En reconnaissant que la diversité est une source inépuisable de connaissances, nous avançons vers des possibilités illimitées qui transcendent les disciplines, les secteurs et les frontières pour créer des connaissances qui contribuent à notre bien-être économique, environnemental et social », conclut-il.



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