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La toute première installation artistique créée dans le cadre du programme Célébrer la présence noire à l’Université Concordia sera inaugurée le 27 mai

L’artiste Charles Campbell contribue à la conversation sur le racisme à l’endroit des personnes noires par la création de « portraits de souffles » intimes en lien avec la communauté
1 mai 2025
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Une maquette numérique de Those that pass through, remain, return, qui traduit la vision de Charles Campbell pour l'espace. | Image fournie par l’artiste.
Une maquette numérique de Those that pass through, remain, return, qui traduit la vision de Charles Campbell pour l'espace. | Image fournie par l’artiste.

L’artiste et diplômé Charles Campbell (B. Bx-arts 1992) est le tout premier artiste choisi pour créer une installation dans le cadre du programme d’art public Célébrer la présence noire à l’Université Concordia. L’œuvre qu’il a proposée faisait partie des 21 soumissions reçues à la suite du premier appel de candidatures pancanadien à l’intention des artistes noirs ayant un lien avec l’Université Concordia ou avec les communautés noires de Montréal.

L’installation, intitulée Those that pass through, remain, return, sera dévoilée le 27 mai prochain à l’entrée du pavillon Henry-F.-Hall située sur la rue Bishop, et demeurera exposée à cet endroit pendant trois ans.

Une installation sans précédent

À l’occasion du vernissage, qui coïncide avec les célébrations entourant le 50anniversaire de Concordia, une conversation avec l’artiste est prévue au théâtre Concordia. La causerie, qui sera animée par la commissaire et stratège culturelle Dominique Fontaine, est ouverte aux personnes étudiantes et diplômées ainsi qu’aux membres du corps professoral, du personnel et du public.

Sandra Margolian, responsable de l’art public à Concordia, se dit ravie de voir enfin se déployer cette œuvre visuellement puissante et intime.

« Ce fut un grand plaisir de collaborer avec Charles et divers services de l’Université pour que cette importante installation soit exposée à Concordia. J’ai hâte de voir comment le public interagira avec cette œuvre d’art temporaire, la première du genre, qui est le fruit d’une collaboration entre le programme et le groupe de travail du recteur sur le racisme contre les Noirs. »

Le programme d’art public Célébrer la présence noire à l’Université Concordia vise à mettre en valeur l’histoire, la présence et l’avenir des personnes noires appartenant à la communauté de Concordia en présentant des œuvres d’art public éphémères. Il s’agit d’une des nombreuses mesures concrètes recommandées dans le rapport final du groupe de travail du recteur sur le racisme contre les Noirs.

La signification du souffle des Noirs

Artiste multidisciplinaire, écrivain et commissaire originaire de la Jamaïque, Charles Campbell réside sur les territoires ancestraux lək̓ʷəŋən (nations Songhees et Esquimalt) à Victoria, en Colombie-Britannique. Il utilise la sculpture, la peinture, les installations sonores et la performance pour donner vie à des imaginaires envisageables dans le sillage de l’esclavage et de la colonisation.

Those that pass through, remain, return s’appuie sur la notion de souffle comme vecteur d’expérience et de mémoire. L’artiste a créé sept « portraits de souffles » à partir d’enregistrements sonores de la respiration de personnes noires ayant un lien avec Concordia et Montréal. Ces enregistrements ont ensuite été traduits en des images imposantes et colorées au moyen d’un spectrogramme sonore.

Les sons transformeront en colonnes de couleur les fenêtres et les portes de l’entrée du pavillon Hall située sur la rue Bishop. Charles Campbell souligne que la composante sonore de l’installation met en lumière la signification du souffle des Noirs.

« Il s’agit du son de la respiration, décliné dans différents registres – certains souffles sont discrets et subtils, d’autres plus émotionnels et plus forts, précise-t-il. En fait, J’utilise la respiration pour faire en quelque sorte émerger les souvenirs qui sont enfouis au plus profond de nous. Il peut s’agir de souvenirs de notre propre expérience ou même de souvenirs ancestraux. »

Charles Campbell. | Photo : Lia Crowe Charles Campbell. | Photo : Lia Crowe

« Un espace accueillant »

L’œuvre s’inscrit dans la conversation actuelle sur l’importance de s’attaquer au racisme contre les personnes noires, à Concordia et ailleurs. Centrée sur la présence noire sur le campus du centre-ville de l’Université, l’installation sera située au pavillon Hall, lieu de la plus importante manifestation étudiante du Canada dénonçant le racisme envers les personnes noires.

« L’installation créera un espace accueillant pour les personnes noires dans l’environnement de Concordia. Elle vient contester la persistante notion d’effacement voulant que notre histoire soit constamment passée sous silence, explique Charles Campbell. Elle marque notre présence et, je l’espère, sera un lieu où nous nous sentons reconnus, vus et accueillis. »

L’artiste a collaboré avec le Centre NouLa pour les étudiantes et étudiants noirs de Concordia pour créer l’installation. Il affirme que le centre a soutenu le projet avec enthousiasme.

« NouLa a contribué à susciter l’intérêt des étudiants noirs pour le projet; les membres du centre ont également aidé au processus d’enregistrement sonore en plus de me mettre en contact avec des professeurs et des étudiants noirs. Il est toujours important pour moi de tisser des liens avec la communauté. »

Cette fructueuse collaboration a notamment donné lieu à un atelier animé conjointement en mars dernier par Charles Campbell, NouLa et le Bureau des perspectives noires, intitulé « Le souffle en tant qu’archive et en tant que son ». Ouvert à l’ensemble des membres de la communauté de Concordia, l’atelier a permis aux personnes présentes de découvrir la démarche et l’expérience artistiques de Charles Campbell. Les participantes et participants étaient invités à utiliser leur respiration comme un moyen de voyager dans le temps, de découvrir des souvenirs latents et de réfléchir aux relations avec leurs ancêtres.

Pour créer les portraits de souffles pour Those that pass through, remain, return, Charles Campbell a organisé des méditations individuelles guidées au cours desquelles il invitait les personnes participantes à entrer en contact avec leurs ancêtres. C’est la respiration de ces personnes – enregistrée lors des pauses entrecoupant les consignes de Campbell – qui a été captée pour composer les portraits.

L’artiste fait valoir que cette pratique méditative est au cœur de son travail.

« Les gens ressortent de cette expérience avec des histoires habitées par leurs tantes, leurs grands-parents ou leurs arrière-grands-parents, ou encore par un personnage qu’ils ne connaissent pas vraiment. Chaque personne vit une expérience différente. C’est pour moi une expérience intime et exigeante, et c’est aussi le cas, selon moi, pour les participants. »

« J’espère que les sensations suscitées par cette expérience, ou la présence des personnes qu’elle convoque, transparaîtront dans les portraits. »


Assistez au vernissage et
à la causerie
avec Charles Campbell le 27 mai. Apprenez-en plus sur le programme d’art public Célébrer la présence noire à l’Université Concordia.

 



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