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L’Université Concordia joue un rôle clé au sein d’une plateforme de soutien aux étudiants en arts et aux établissements d’art ukrainiens

« Nous leur montrons qu’ils ne sont pas seuls »
1 décembre 2022
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Un groupe de jeunes femmes assises dans un espace artistique encombré et regardant un film diffusé à partir d'un projecteur.
Étudiants à l'Académie nationale des arts de Lviv, Ukraine. | Photo : Alina Kindyak

Le Canada compte la deuxième plus grande diaspora ukrainienne au monde. Et la plus grande? Elle se trouve en Russie — le pays qui a envahi l’Ukraine en février et qui ne cesse de la dévaster depuis. À l’instar des gouvernements du monde entier qui s’unissent pour soutenir l’Ukraine, l’Université Concordia appuie fermement une initiative internationale visant à faire reconnaître les artistes ukrainiens.

L’Université est membre de l’European League of Institutes of the Arts (ELIA) depuis longtemps – l’un de ses rares membres non européens. Elle s’est jointe aux partenaires du réseau pour concevoir la plus grande plateforme de soutien aux universités d’art et à leurs étudiants à avoir été lancée dans un pays touché par la guerre.

La plateforme, appelée UAx, vise à concrétiser trois grands pôles au cours des trois prochaines années, soit l’adhésion des établissements ukrainiens au puissant réseau ELIA, le jumelage d’écoles aux fins de partage d’expertise et de mentorat et la remise d’une série de bourses d’urgence aux étudiantes et étudiants en difficulté de l’Ukraine.

Rebecca Duclos, professeure en histoire de l’art à Concordia et professeure invitée à l’Académie estonienne des arts, est membre du conseil de représentants de l’ELIA et responsable du développement de la plateforme.

« Tout est allé très vite, indique-t-elle. L’étincelle de la plateforme Uax a jailli en Estonie, mais elle remonte en fait à des conversations antérieures tenues à Montréal. »

En juin dernier, la Pre Duclos a invité Andrew Woodall, directeur de la vie étudiante de Concordia, à participer à un symposium de l’ELIA sur le leadership qui avait lieu à Tallinn, en Estonie. « Lors de l’événement inaugural, Inna Kocharian et Liubov Morozova, des leaders dans le milieu culturel actif de Kyiv, ont relaté leur expérience de la guerre », poursuit-elle.

« Tout le monde avait les larmes aux yeux. Andrew et moi étions bouleversés. Nous savions qu’il fallait faire quelque chose – et que les écoles d’art devraient intervenir. »

Un bailleur de fonds potentiel a été déniché moins de deux semaines plus tard et une équipe de l’ELIA a passé l’été à rédiger une proposition. La plateforme UAx est désormais financée par un cadeau substantiel de l’Abakanowicz Arts and Culture Charitable Foundation à l’échelle internationale et bénéficie du soutien des écoles sœurs de l’ELIA à l’échelle locale. Jamais cadeau aussi généreux n’avait encore été offert par la fondation.

L’UAx a fait l’objet d’un lancement officiel le 15 novembre au Tate Modern à Londres, ce qui coïncidait avec une grande rétrospective de l’œuvre monumentale de Magdalena Abakanowicz.

« Les efforts de l’ELIA, jumelés à ce cadeau généreux, démontrent combien les étudiants, leurs œuvres et leurs écoles sont essentiels à la survie et à l’avenir de l’identité ukrainienne, souligne Mme Duclos. Nous leur montrons qu’ils ne sont pas seuls et que nous comprenons à quel point leur travail importe, et continuera d’importer, dans le contexte de résistance et de résilience de leur pays. »

Contact et savoir partagé

De nombreuses écoles d’art et institutions culturelles ukrainiennes ont subi des pertes incalculables depuis le printemps dernier.

« Le fait que les grands établissements d’art et les artistes soient pris pour cibles n’a rien du hasard. Cette destruction délibérée des musées, des théâtres, des monuments publics, des écoles d’art et des travailleurs culturels traduit une volonté de gommer l’identité de tout un peuple, dénonce la Pre Duclos. Des tactiques semblables ont d’ailleurs été observées à diverses époques et dans diverses parties du monde dans des contextes d’action à visée colonialiste, politique et militaire. »

Au cours de la phase pilote initiale, cinq écoles ukrainiennes seront jumelées à une école située en Estonie, en Allemagne, en Pologne, aux Pays-Bas ou en Tchéquie. L’ELIA espère réunir près de 30 établissements d’enseignement participants en trois ans, ce qui étendrait la portée de la plateforme à 10 000 étudiantes et étudiants et créerait un écosystème favorisant la continuité de l’enseignement, la solidarité et la résilience.

« Les écoles d’art sont des lieux chargés d’énergie, avec un important pouvoir créateur qui circule sous un même toit, souligne Andrea Braidt, présidente de l’ELIA. Nous nous comprenons les unes les autres et avons conscience de ce lien. Peu importe où elle se trouve, si une école souffre, les autres le ressentent. »

« La plateforme UAx agit comme un commutateur, ajoute Mme Braidt. Elle établit une connexion directe entre les membres de l’ELIA et leurs homologues en Ukraine. Ensemble, nous renforçons l’énergie, l’intégrité et l’intensité de ces jeunes artistes. »

Soutenir la production artistique malgré le chaos

Se trouvant à proximité de l’Ukraine, la Pre Duclos a entendu plusieurs témoignages d’espoir concernant la façon dont le milieu artistique ukrainien s’est serré les coudes durant la guerre. Lorsque certaines écoles ont été bombardées, d’autres ont accueilli à bras ouverts les étudiantes et étudiants de partout au pays dont les écoles avaient été touchées.

« Forte de praticiens de la culture, d’enseignants en arts et d’administrateurs d’établissements d’enseignement supérieur, la plateforme UAx dévoile comment les écoles d’art de partout sur la planète prennent soin les unes des autres. C’est une histoire que nous souhaitons raconter. » conclut-elle.

Le film Creating in Conflict, produit par l’ELIA, décrit les épreuves et les bouleversements vécus par des étudiantes et étudiants en arts de Lviv.

« Avant l’invasion à grande échelle, je ne comprenais pas la responsabilité d’être artiste », explique Vitaliia Chuprovska, une étudiante de 22 ans dont le film présente le témoignage.

« Nous défendons notre identité. Nous défendons notre héritage culturel. Il est donc extrêmement important que nous poursuivions nos travaux. »
 

Pour en savoir plus sur la plateforme UAx, visitez le site Web de l’European League of Institutes of the Arts.

Apprenez-en davantage sur les services de soutien offerts aux membres de la communauté de l’Université Concordia touchés par la guerre en Ukraine.



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