Aller au contenu principal

Grande Concordienne : Rabia Khan, fondatrice et chef de la direction de Serna Bio

« Sortir des sentiers battus est plus risqué, mais incroyablement gratifiant. »
23 juillet 2025
|
Par Ian Harrison, B. Comm. 2001


Une photo de Rabia en noir et blanc. Elle a de longs cheveux noirs et porte un T-shirt noir à col en V « Si vous avez l’impression de ne pas correspondre au moule traditionnel, fiez-vous à votre instinct et suivez vos passions. »

Rabia Khan, Cert. 2e cycle 2010, MBA 2013, s’est donné pour mission de redéfinir l’avenir de la découverte de médicaments. Fondatrice et chef de la direction de Serna Bio, elle mène la charge dans l’exploitation de l’IA pour libérer le potentiel des thérapies à base d’ARN, une approche qui pourrait révolutionner le traitement des maladies pour lesquelles il n’existe que peu ou pas d’options.

Originaire du Pakistan, Mme Khan est animée par une passion pour la science et l’innovation qui l’a propulsée à l’avant-garde de l’industrie biotechnologique. Titulaire d’un doctorat en immunogénétique de l’Université McGill et d’un MBA de l’Université Concordia, elle a su allier une expertise scientifique approfondie à un sens aigu des affaires pour se forger une carrière au croisement de la santé et de la technologie.

Avant de lancer Serna Bio, elle a occupé des postes de direction chez Sensyne Health, BenevolentAI et Meta, où elle a contribué à développer des initiatives de recherche biomédicale basées sur l’IA et à conclure d’importants partenariats pharmaceutiques.

Chez Serna Bio, Mme Khan et son équipe se penchent sur le développement de petites molécules qui ciblent sélectivement les structures de l’ARN, une approche qui pourrait ouvrir la voie à des classes de médicaments entièrement nouvelles. Contrairement à la découverte classique de médicaments, qui se concentre principalement sur les protéines, la plateforme d’IA générative de Serna Bio cartographie le « transcriptome médicamenteux », un champ biologique largement inexploité qui représente 70 % de l’expression génétique.

Mme Khan estime que ce changement de paradigme pourrait transformer les règles du jeu. « Nous avons mis en place une plateforme unique en son genre pour découvrir une nouvelle classe de petites molécules, les activateurs transcriptionnels, et nous l’utilisons pour accélérer le développement de traitements contre des maladies pour lesquelles il n’existe actuellement aucun remède », a-t-elle déclaré dans un communiqué d’entreprise publié au début de l’année. « La force de notre plateforme et de notre propriété intellectuelle nous a permis de nous entourer de spécialistes chevronnés dans les domaines de la biologie de l’ARN, de la recherche préclinique, du développement clinique et de la commercialisation des médicaments. »

Au-delà de son travail dans le domaine des biotechnologies, Mme Khan s’attache à mettre la science au service du bien commun. Elle est membre du conseil d’administration de l’UK Dementia Research Institute ainsi que de l’association Age UK Camden, qui vient en aide à des milliers de personnes âgées en leur offrant une vaste gamme de services.

Fervente défenseure de l’enseignement des STIM, cette Grande Concordienne nourrit une vision à long terme visant à élargir l’accès aux traitements en santé mentale, en particulier pour les femmes des régions défavorisées telles que le Pakistan, où la stigmatisation et les barrières économiques empêchent souvent les personnes de recevoir les soins dont elles ont besoin.

Qu’est-ce qui vous vient spontanément à l’esprit quand vous repensez à vos études à Concordia?

Rabia Khan : La capacité à explorer et à expérimenter de nouvelles idées, ainsi que l’accent mis sur les applications pratiques et les concours d’études de cas. Bien qu’un MBA soit un diplôme structuré, je me suis toujours passionnée pour l’entrepreneuriat social et j’ai toujours aimé explorer les façons de redéfinir les modèles d’affaires classiques. Entourée de personnes qui éprouvaient la même curiosité, j’ai aidé à organiser le concours inaugural d’entrepreneuriat social de l’École de gestion John-Molson.

Et bien sûr, j’ai rencontré des personnes formidables à Concordia, dont certaines sont devenues des amis proches. Les professeurs étaient d’un grand soutien et très créatifs. Dans l’ensemble, Concordia m’a encouragée à cultiver ma curiosité, mon sens pratique et mon esprit communautaire, des qualités qui ont joué un rôle déterminant dans mon parcours.

Pouvez-vous énumérer certains des facteurs qui ont contribué à votre réussite?

RK : Ma formation interdisciplinaire a été déterminante. L’intersection de la biologie et des affaires a été constante tout au long de mon parcours universitaire. J’ai d’abord obtenu des diplômes de premier cycle en biologie et en économie; j’ai ensuite étudié à temps partiel pour obtenir mon MBA tout en poursuivant mon doctorat. Cette formation interdisciplinaire m’a été utile à chaque étape de ma carrière.

Par ailleurs, en travaillant dans de jeunes entreprises spécialisées dans les technologies, j’ai façonné ma carrière au croisement de l’IA, de la découverte de médicaments et des affaires. La capacité à passer de discussions techniques, notamment sur l’apprentissage automatique ou les produits pharmaceutiques, à des conversations stratégiques sur des modèles d’affaires s’est avérée extrêmement précieuse. Cette approche interdisciplinaire m’a ouvert des possibilités uniques et m’a permis de sortir des sentiers battus.

Quels conseils donneriez-vous aux étudiantes et étudiants qui souhaiteraient suivre vos traces?

RK : Ne suivez pas ma voie – tracez votre propre chemin. Le cheminement de carrière classique ne convient pas à tout le monde. Si vous avez l’impression de ne pas correspondre au moule traditionnel, fiez-vous à votre instinct et suivez vos passions.

À Concordia, j’ai toujours participé à des activités hors programme. J’avais une envie naturelle de construire et de créer, et j’aimais mettre à profit des occasions en développant des projets. Si vous ressentez la même envie, que ce soit dans les affaires, la recherche ou un autre domaine, foncez. Sortir des sentiers battus comporte plus de risques; votre carrière ne sera pas linéaire, et les promotions ne viendront pas de la manière habituelle. Mais l’apprentissage, la croissance et l’enthousiasme liés au fait de paver votre propre chemin rendent cette expérience incroyablement enrichissante.

Quel effet cela vous fait-il d’avoir été nommée Grande Concordienne?

RK : C’est une grande leçon d’humilité et un immense honneur – et je ne m’y attendais pas du tout. Une décennie s’est écoulée depuis que j’ai obtenu mon diplôme, et j’ai maintenant hâte de voir ce que les dix prochaines années me réservent. Plus que tout, j’ai hâte de trouver des façons de redonner à l’Université et de soutenir la prochaine génération.

Tirez fierté de nos Grandes Concordiennes et Grands Concordiens !



Retour en haut de page

© Université Concordia