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La professeure Dajana Vuckovic reçoit le prix Fred-Beamish 2023 de la Société canadienne de chimie

Cette distinction témoigne de l’essor de l’Université Concordia sur le plan de la recherche en bioanalytique et en métabolomique à l’échelle nationale
27 janvier 2023
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« C’est pour moi un honneur de servir de modèle aux nouvelles générations de femmes scientifiques en chimie analytique », déclare Dajana Vuckovic.
« C’est pour moi un honneur de servir de modèle aux nouvelles générations de femmes scientifiques en chimie analytique », déclare Dajana Vuckovic.

La professeure Dajana Vuckovic de l’Université Concordia s’est récemment vu remettre le prestigieux prix Fred-Beamish 2023, présenté par la division de chimie analytique de la Société canadienne de chimie. La Pre Vuckovic a été honorée pour ses nombreuses contributions importantes au domaine de la chimie analytique.

Cette récompense est remise chaque année à de jeunes chercheuses et chercheurs qui font preuve d’innovation et dont on estime que les travaux pourraient avoir d’importantes applications pratiques.

Professeure agrégée de chimie et de biochimie et directrice du Centre d’applications biologiques de spectrométrie de masse, Dajana Vuckovic est la première à remporter cet honneur parmi les membres du corps professoral de Concordia.

« Recevoir ce prix est très enthousiasmant. Cette distinction témoigne de l’essor de Concordia sur le plan de la recherche en bioanalytique et en métabolomique à l’échelle nationale », affirme la Pre Vuckovic. « Les femmes qui ont remporté ce prix sont peu nombreuses. C’est donc un honneur pour moi de servir de modèle aux nouvelles générations de femmes scientifiques en chimie analytique. »

Explorer le lien entre l’inflammation et les maladies cardiovasculaires

Dajana Vuckovic est titulaire de la chaire de recherche de l’Université Concordia sur la métabolomique clinique et le biomarquage. Elle s’applique actuellement à mettre au point de nouvelles façons de mesurer d’infimes quantités de biomarqueurs dans des échantillons biologiques, notamment de sang, d’urine et de tissu.

En 2019, le laboratoire de la Pre Vuckovic a publié un article à propos d’une nouvelle méthode d’échantillonnage et de mesure d’un certain groupe de biomarqueurs – les oxylipines – dans les tissus et le sang.

Naturellement présentes dans le corps humain, les oxylipines peuvent autant promouvoir le processus inflammatoire que l’atténuer. Elles sont liées à de nombreuses maladies cardiovasculaires, ainsi qu’à l’Alzheimer.

Selon la Pre Vuckovic, les oxylipines sont particulièrement difficiles à mesurer.

« Il s’agit d’une famille de composés très complexes », explique-t-elle. « Nous avons élaboré nos propres méthodes de chromatographie en phase liquide et de spectrométrie de masse pour nous permettre de détecter de très faibles concentrations d’oxylipines et de distinguer un composé d’un autre. »

D’une part, la chromatographie en phase liquide permet aux chercheuses et chercheurs du laboratoire de Dajana Vuckovic de séparer les composés qui les intéressent des autres substances présentes dans le sang et les tissus. D’autre part, la spectrométrie de masse leur offre la possibilité de mesurer d’infinitésimales quantités de molécules – un milliardième de gramme d’un médicament pharmaceutique, par exemple – issues d’un échantillon de sang ou d’urine.

La Pre Vuckovic soutient que ces méthodes de mesure innovantes permettront aux scientifiques de faire progresser la recherche sur les oxylipines, notamment sur les façons dont celles-ci pourraient contribuer à la formation de la plaque dans les artères.

Évaluer l’exposition de la population canadienne aux toxines

Dans un article publié en 2018, l’équipe de la Pre Vuckovic faisait état d’une façon d’évaluer l’exposition de la population canadienne aux mycotoxines. Produites par des champignons, ces toxines sont fréquemment détectées dans la chaîne alimentaire au Canada.

La nourriture devient contaminée lorsque des moisissures s’y développent. Présentes dans une multitude d’aliments, des fruits séchés aux grains, en passant par les produits d’origine animale, les mycotoxines sont liées à plusieurs effets délétères sur la santé, tels que l’affaiblissement de la fonction immunitaire et le cancer.

Les scientifiques du laboratoire de la Pre Vuckovic ont mis au point une méthode de mesure des mycotoxines dans l’urine et le sang. Ils se sont également penchés sur la manière dont ces composés sont métabolisés et dégradés en de nouvelles substances dans l’organisme. Ils ont découvert plus de 200 de ces métabolites – dont une centaine étaient jusqu’alors inconnus.

Améliorer la qualité des données

Cette récompense reconnaît par ailleurs l’apport considérable de Dajana Vuckovic au domaine émergent de la métabolomique. Outre ses travaux de recherche visant à mettre au point de nouvelles méthodes de mesure, la Pre Vuckovic codirige le groupe de travail sur les pratiques exemplaires en matière d’assurance et de contrôle de la qualité en métabolomique du mQACC (Metabolomics Quality Assurance and Quality Control Consortium) – un organisme international qui se consacre à l’amélioration des processus de contrôle dans le domaine.

La métabolomique est une science qui consiste à mesurer des centaines, voire des milliers de métabolites dans un échantillon biologique, et ce, en une seule analyse », précise la scientifique.

Alors que la génomique – un domaine apparenté – explore la constitution génétique de systèmes biologiques en vue d’établir une sorte de plan maître de l’organisme, la métabolomique examine ce qui se passe à l’intérieur d’un système particulier, à un moment précis, alors que toutes ses composantes sont en action.

Étant donné que la métabolomique est une discipline relativement jeune, les chercheuses et chercheurs sont encore à déterminer les meilleures méthodes pour mesurer le métabolome et évaluer la qualité des données. Le consortium dont fait partie la Pre Vuckovic s’applique d’ailleurs à instaurer des normes de mesure et des lignes directrices dans le domaine.


Apprenez-en plus sur le
Centre d’applications biologiques de spectrométrie de masse de l’Université Concordia.

 



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