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Une étudiante à Concordia est parvenue à recueillir un financement de démarrage de cinq millions de dollars au profit d’une jeune entreprise technologique

Charlotte Savage, de l’École Gina-Cody, figure sur la liste 2021 des 30 jeunes de moins de 30 ans les plus prometteurs de la revue Forbes
26 février 2021
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Par Elena Parial


Charlotte Savage : « Pendant notre première année à Concordia, on nous demande de démonter un moteur, puis de le réassembler. Pour moi, rien ne vaut l’apprentissage par l’expérience. »

Comment une étudiante de l’École de génie et d’informatique Gina-Cody peut-elle parvenir à recueillir un financement de démarrage de cinq millions de dollars pour une entreprise technologique? Demandez à Charlotte Savage, chef de l’innovation chez HaiLa Technologies, qui décrochera d’ici un an son baccalauréat en génie.

Sa contribution au développement de la technologie radio innovante de HaiLa lui a valu de figurer en cette année 2021 sur la liste des 30 jeunes de moins de 30 ans les plus prometteurs (30 under 30) établie par le magazine Forbes.

Trouver sa voie

Fille d’entrepreneurs montréalais, Charlotte Savage sait ce que c’est que de travailler dur, de faire preuve de discipline et de détermination. Lauréate de concours de danse internationaux à 12 ans, elle a ensuite brillé en water-polo, ce qui lui a valu une bourse étudiants-athlètes qui lui a permis de partir en Californie. Elle espérait ainsi avoir une chance de participer aux Jeux olympiques.

« Malheureusement, peu après mon arrivée sur la côte ouest, j’ai été victime d’une terrible réaction allergique et suis tombée dans le coma, raconte-t-elle. Après un rétablissement difficile, puis quelques blessures, j’ai touché le fond. Mon rêve olympique s’était envolé. »

C’est alors qu’un ami a communiqué avec Charlotte pour lui offrir un poste d’hôtesse et de préposée au bar dans un restaurant montréalais. « Quand j’y repense, je me dis que j’étais magnifiquement résiliente dans ma prime jeunesse », dit-elle.

Elle ajoute que ce passage par le secteur des services l’a aidée à découvrir l’art de comprendre les gens et la vie en société, ainsi qu’à perfectionner ses compétences en communication.

« Je me dis que la vie est un cycle qui consiste à sans cesse apprendre des choses, les mettre en pratique, se perfectionner et enseigner. Ça me permet de progresser constamment et d’absorber de nouvelles informations tout en restant humble. »

Young, blonde woman giving a presentation with a microphone and a board in the background that says, 'Internet of things that matter."

La grande décision

Quand est venu le moment de reprendre ses études, Charlotte a hésité entre deux établissements, dont l’Université Concordia. Trois des atouts indéniables de cette dernière ont été déterminants : diversité, apprentissage par l’expérience et souplesse.

« En entrant à Concordia, on remarque vite qu’il y règne un bel équilibre en matière de diversité, souligne Charlotte. On y est exposé à divers points de vue tout en côtoyant plein de gens différents passionnés de technologie. Personne ne se soucie du statut social ou des origines de chacun. Il suffit de faire preuve d’intelligence. Ça pose un défi intellectuel que j’ai adoré relever. »

Si Charlotte reconnaît que le volet théorique est essentiel à toute formation en génie, rien ne compte plus pour elle que le volet pratique.

« Pendant notre première année à Concordia, on nous demande de démonter un moteur, puis de le réassembler. Ça tombait bien : je voulais pratiquer le génie, pas seulement l’étudier, poursuit-elle. L’apprentissage par l’expérience proposé à Concordia m’a apporté bien plus que ce qu’auraient pu faire les autres programmes que j’avais envisagés. Pour moi, rien ne vaut ce type d’apprentissage. »

Charlotte ne s’est pas immédiatement inscrite à un programme d’études en particulier. « J’ai commencé en tant qu’étudiante libre, explique-t-elle. La possibilité d’opter pour le génie mécanique pendant une année était pour moi le moyen idéal de m’initier à différents aspects du domaine, avant de faire un choix. »

Les femmes dans le domaine du génie

Ce n’est un secret pour personne : dans le domaine du génie, les femmes sont nettement sous-représentées, autant parmi la profession qu’au sein du corps étudiant.

« J’étais l’une des rares filles à suivre le cours de Michael Rembacz », raconte Charlotte, faisant référence à l’instructeur en fabrication et en usinage du département. « Il veillait à ce que chacun participe autant que les autres. Il m’a enseigné à construire un gyroscope à partir de morceaux de métal et m’a aidée à prendre confiance en moi comme il le fait pour tous ses étudiants. »

Pour M. Rembacz, l’inclusion importe beaucoup en matière d’enseignement. « Cela génère un environnement sûr, propice aux expériences d’apprentissage », affirme-t-il.

« Mon travail est de procurer à tous les étudiants et étudiantes l’accès aux outils et aux connaissances nécessaires, puis de les laisser explorer. Peu importe leurs caractéristiques, comme leur genre ou leur appartenance ethnique, ce sont leurs progrès et réalisations qui témoignent de leur réussite et qui me montrent que mon approche est la bonne. »

Pour lui, une des qualités de Charlotte sortait du lot. « C’était une formidable communicatrice. Si elle avait un problème ou une difficulté avec un concept, elle prenait les choses en main pour y remédier, pour relever le défi. »

Charlotte Savage

Inspiration et transformation

Lyes Kadem, professeur au Département de génie mécanique, industriel et aérospatial, a également su éveiller la curiosité de Charlotte. « M. Kadem m’a fait comprendre ce qu’était le génie médical de haute volée, ce qui m’a permis de m’investir davantage de manière autonome dans mes travaux de recherche. »

Cela s’est révélé un réel atout lorsque Charlotte a fait connaissance avec le fondateur de NXTSENS Microsystems, une entreprise conceptrice de microtechnologies qui l’a engagée en tant que conceptrice de produits durant ses études. En 2016, Charlotte a aidé NXTSENS à remporter une Coupe Dobson de l’Université McGill, dans le cadre d’un concours de démarrage d’entreprise.

Charlotte a ensuite été approchée par les futurs investisseurs de HaiLa, et en est devenue l’une des fondatrices.

Sa grande idée

Les appareils sans fil consomment une quantité considérable d’énergie quand ils tentent de se connecter par Wi-Fi ou Bluetooth. Charlotte s’est dit qu’il fallait mettre au point une technologie de communication peu énergivore qui réduirait la taille des appareils sans fil utilisés à des fins médicales, comme ceux qui peuvent être implantés ou encore portés à des fins de surveillance cardiaque. 

La technologie Radioless de HaiLa se base sur une technologie de l’Université Stanford, en Californie, utilisée sous licence. Elle permet en quelque sorte aux données des capteurs de surfer sur les ondes existantes, ce qui supprime la nécessité de dispositifs radio énergivores – qui consomment de l’énergie pour émettre les signaux des capteurs afin de transmettre les données). Cela réduit très fortement l’empreinte carbone des capteurs à l’échelle mondiale.

« Si je n’avais pas été exposée à l’univers du génie biomédical grâce au professeur Kadem, je ne suis pas sûre que j’aurais eu cette idée par moi-même, souligne Charlotte. Pour moi, tout l’intérêt des études universitaires est là : pouvoir exercer sa curiosité. »

Et demain...

« Ce qui m’est arrivé en Californie a été une bonne chose. Ça a changé ma vision des choses, modifié mes sources de satisfaction », poursuit-elle.

« Je souhaite un jour créer une communauté inclusive qui permette aux membres des minorités d’explorer des technologies durables sans avoir à se soucier d’inégalités en milieu de travail. »

Charlotte a par ailleurs un bon conseil pour les étudiantes et étudiants qui nourrissent des projets ambitieux :

« Tournez-vous vers les incubateurs universitaires. Entourez-vous de gens qui pensent comme vous, expérimentés et connaisseurs. Pour réussir, il est essentiel de vous joindre à une communauté qui vous nourrit et qui favorise la réalisation de vos idées.


Apprenez-en davantage sur l’
École de génie et d’informatique Gina-Cody de l’Université Concordia.

Découvrez le Département de génie mécanique, industriel et aérospatial.

 



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