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Audace et innovation, pour un avenir meilleur

Pleins feux sur la recherche nouvelle génération à Concordia
20 octobre 2022
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Par Damon Van Der Linde, BA 08


Des chercheuses et chercheurs de Concordia relèvent des défis sociétaux sans précédent et créent de nouvelles possibilités pour demain.

Ces initiatives nouvelle génération sont favorisées par l’accent mis par l’Université sur les domaines émergents, une volonté d’avoir des retombées sur le plan social et une ouverture à la collaboration interdisciplinaire.

Découvrez certains des domaines clés dans lesquels les chercheurs et leurs équipes font progresser l’innovation.

Pragasen Pillay : « Je crois que la jeune génération est profondément attirée par les questions environnementales, et je pense qu’elle veut vraiment changer la donne. »

L’avenir est électrique : bâtir des collectivités décarbonées et durables

Concordia contribue à freiner les changements climatiques et la pollution grâce aux expertises au sein de l’Université qui s’attaquent non seulement aux défis techniques de la durabilité, mais aussi aux aspects politiques, sociaux et financiers.

En 2009, l’École de génie et d’informatique Gina-Cody a recruté Pragasen Pillay, titulaire de la chaire de recherche industrielle principale CRSNG/Hydro-Québec, pour l’aider à améliorer l’efficacité des machines électriques, des véhicules et des applications des énergies renouvelables.

À titre de professeur et de directeur adjoint du Département de génie électrique et informatique, Pragasen Pillay fait avancer ses recherches multidisciplinaires par l’intermédiaire du Groupe de recherche sur l’électronique de puissance et l’énergie, et en tant que directeur du Centre de recherche sur l’énergie urbaine et renouvelable.

À l’École de gestion John-Molson, le professeur Thomas Walker aborde la durabilité d’un point de vue financier et organisationnel. Avant d’enseigner, il travaillait dans les services-conseils et le secteur industriel au sein d’entreprises telles que Mercedes-Benz et KPMG.

Il a également fondé l’Emerging Risks Information Center (ERIC), au sein duquel il occupe le poste de directeur de l’enseignement. L’ERIC publie des recherches sur des sujets liés à la durabilité dans des domaines allant des transports, de l’immobilier et de l’investissement à la gouvernance d’entreprise. Plus récemment, le Pr Walker s’est également vu offrir la direction du Centre des marchés financiers L.-Jacques-Ménard–BMO à Concordia, où il explore notamment comment la technologie financière peut aider les institutions financières et leurs clients à devenir plus durables.

Quel est votre domaine de recherche actuel?

Pragasen Pillay : Lorsque ma chaire a pris fin en 2020, Hydro-Québec nous a demandé si nous voulions déménager une partie du matériel d’essai à Concordia. Nous disposons désormais d’une installation d’essai à l’échelle industrielle et nous avons conclu un contrat important avec Hydro-Québec ainsi qu’avec l’industrie locale. Je travaille également avec Hua Ge, professeure au Département de génie du bâtiment, civil et environnemental, sur une maison solaire et sur la manière dont nous pouvons utiliser les véhicules électriques pour alimenter des bâtiments en électricité en cas d’urgence.

 

Thomas Walker : L’un de mes principaux domaines d’intérêt est l’écoblanchiment. Les entreprises ne peuvent pas se contenter de dire qu’elles sont durables. Elles doivent le démontrer. Je mène des recherches sur la façon d’inciter les entreprises à devenir plus durables, sur la façon d’encourager les investisseurs à financer des entreprises plus durables, mais aussi comment les réglementations peuvent aller dans la bonne direction et comment orienter l’argent vers des utilisateurs durables.

Thomas Walker

Je concentre également mes recherches sur les fonds de pension et les autres investisseurs institutionnels à long terme qui ont une certaine responsabilité envers leurs propres actionnaires et qui ne cherchent pas seulement à faire de l’argent – ils peuvent faire pression sur les entreprises pour qu’elles opèrent des changements.

Quels sont les aspects interdisciplinaires de votre travail?

P. P. : En ce qui concerne nos travaux sur les énergies renouvelables, et même sur les transports électriques, nous collaborons étroitement avec des personnes extérieures à notre groupe immédiat par l’intermédiaire de l’Institut des villes nouvelle génération de Concordia.

T. W. : Mon groupe de recherche a reçu une subvention conséquente accordée conjointement par les agences de financement du Québec et du Luxembourg pour étudier la pollution de l’eau au-delà des frontières. Il arrive qu’une société mère d’un pays possède des usines dans un autre pays où les restrictions sont plus souples, ce qui revient à « déplacer les émissions ».

Comment envisagez-vous l’avenir des énergies renouvelables?

P. P. : Je suis très optimiste quant aux solutions techniques, mais l’adoption des technologies est également une question de politique, un domaine dans lequel des efforts supplémentaires sont requis pour une adoption généralisée. Je crois que la jeune génération est profondément attirée par les questions environnementales, et je pense qu’elle veut vraiment changer la donne. Une fois par an, je donne un cours sur les énergies renouvelables. Ce dernier attire chaque fois plus d’une centaine d’étudiants, et la liste d’attente est longue.

Vieillissement actif : s’épanouir à toutes les étapes de la vie

En 2021, le nombre de personnes de plus de 65 ans au Canada a dépassé les sept millions, un chiffre qui ne cessera d’augmenter dans les années à venir. Par ailleurs, les confinements liés à l’épidémie de COVID-19 ont exacerbé les inégalités sociales et l’isolement existants, soulignant le besoin urgent de trouver de meilleures manières pour les personnes d’âge mûr de bien vieillir, à leur façon.

Meghan Joy

Des experts en vieillissement de l’ensemble des facultés de Concordia se sont réunis sous l’égide d’engAGE – Centre de recherche sur le vieillissement afin de se concentrer sur les dimensions sociales, sanitaires et technologiques du vieillissement.

Meghan Joy est directrice par intérim d’engAGE et professeure agrégée au sein du Département de science politique. Ses recherches portent sur la pratique et les politiques relatives au vieillissement de la population et sur l’évolution des relations entre les gouvernements et les organisations sans but lucratif.

Kim Sawchuk est professeure au Département de communication. Depuis les années 1990, elle étudie l’intersection entre le vieillissement et les technologies de communication. Elle collabore également avec engAGE et dirige le projet ACT (Ageing + Communication + Technologies), qui rassemble des chercheuses et chercheurs et des partenaires communautaires afin d’étudier de nouvelles formes de communication dans les sociétés réseautées.

Qu’est-ce que le vieillissement actif signifie pour vous?

Kim Sawchuk : Il y a beaucoup d’injonctions pour que les personnes d’âge mûr soient actives, et beaucoup de travaux sur le vieillissement en santé et positif, ce qui est bien sûr important. Pour vieillir de façon active, il faut que les gens communiquent leurs expériences – bonnes et mauvaises – non seulement en tant que corps nécessitant une attention biomédicale, mais également en tant que membres actifs de la société à toutes les étapes de la vie.

Kim Sawchuk

Meghan Joy : Vieillir de façon active signifie que les individus maîtrisent leur expérience. Cela signifie surtout que les personnes d’âge mûr ayant vécu des expériences diverses ont le contrôle sur ce que le bien-être signifie pour eux à mesure qu’ils vieillissent, de même que sur les programmes et le soutien accessibles.

La perception du vieillissement par le grand public a-t-elle évolué?

K. S. : Je pense que la pandémie a été un choc pour les gens en ce qui concerne les types de conditions que nous avons créées et la façon dont nous avons abandonné les personnes d’âge mûr. D’une certaine manière, c’est le principal changement que j’ai pu observer, parce que tout à coup, nous avons reconnu le fait que nous avions vraiment fait un mauvais travail de réflexion à propos des soins de longue durée.

Avant la pandémie, je devais me battre pour expliquer aux gens pourquoi je menais des recherches sur le vieillissement et les technologies, axées non pas sur les dispositifs d’assistance à des fins médicales, mais sur les pratiques numériques quotidiennes.

Pourquoi les organisations communautaires sont-elles si importantes pour le vieillissement actif?

M. J. : Les organisations communautaires sans but lucratif offrent des services de soutien personnels essentiels, axés sur l’être humain et profondément éclairés par les besoins et les voix de diverses personnes d’âge mûr. Ces organismes prennent des nouvelles des gens, offrent des occasions de tisser des liens sociaux et comblent de plus en plus les lacunes des programmes gouvernementaux, par exemple en conduisant des personnes à leurs rendez-vous. C’est pourquoi engAGE rassemble non seulement des chercheuses et chercheurs de l’Université, mais le centre est également très ancré dans la communauté.

Aérospatiale durable, intelligente et résiliente : l’avenir du vol

Le secteur aérospatial contribue largement aux changements climatiques, étant à l’origine de plus de deux pour cent des émissions mondiales de dioxyde de carbone. Ce constat force l’industrie à construire des avions plus efficaces tout en veillant à la progression des vols à propulsion électrique et hybride-électrique. Les installations aérospatiales de Concordia comprennent des technologies de pointe, et les équipes de recherche peuvent y développer leurs projets nouvelle génération.

Christian Moreau : « Le Canada est un chef de file mondial en matière de projection thermique, et c’est parce que nous jouissons d’une industrie aérospatiale très forte, en plus de celles de l’exploitation minière et des énergies renouvelables – des secteurs pouvant tous bénéficier des avantages des revêtements par pulvérisation. »

Titulaire de la chaire de recherche du Canada sur la projection thermique et l’ingénierie des surfaces, Christian Moreau met au point des matériaux de pointe pour protéger les composants vitaux des avions et optimiser leur efficacité. Il enseigne également au Département de génie mécanique, industriel et aérospatial.

Susan Liscouët-Hanke est professeure agrégée au département et travaille à l’élaboration d’outils et de méthodes pour la conception des futurs avions, notamment pour les rendre plus respectueux de l’environnement en faisant en sorte qu’ils consomment moins de carburant ou en mettant en œuvre des technologies qui permettent de réduire leur empreinte carbone.

Comment vos recherches contribuent-elles à rendre l’industrie aérospatiale plus durable?

Christian Moreau : L’utilisation de nouveaux matériaux peut alléger les moteurs, mais il importe aussi qu’ils puissent fonctionner à des températures plus élevées. De cette façon, l’efficacité peut être bien supérieure, ce qui permet d’économiser du carburant et de réduire les émissions. Appliquer des revêtements sur la surface est un moyen d’obtenir le meilleur des deux mondes. Le Canada est un chef de file mondial en matière de projection thermique, et c’est parce que nous jouissons d’une industrie aérospatiale très forte, en plus de celles de l’exploitation minière et des énergies renouvelables – des secteurs pouvant tous bénéficier des avantages des revêtements par pulvérisation.

Susan Liscouët-Hanke

Susan Liscouët-Hanke : Mes recherches sont davantage axées sur ce que vous ne voyez pas – l’ensemble des systèmes à l’intérieur de l’avion qui lui permettent de fonctionner. Il s’agit notamment des commandes de vol, ainsi que des systèmes environnementaux qui contribuent à la protection contre la glace ou au confort des passagers.

Nous commençons un projet d’avion hybride-électrique avec une combinaison de moteurs classiques alimentés en carburant, ainsi qu’un système de batteries pour différentes phases de vol. De nombreux systèmes complexes doivent pouvoir être intégrés dans l’espace restreint de l’avion et ils doivent être très légers.

Pourquoi l’Université Concordia constitue-t-elle l’endroit idéal pour la recherche aérospatiale?

C. M. : Montréal est le troisième pôle mondial de la recherche aérospatiale, après Seattle et Toulouse. Si nous ne prenons pas les devants, nous deviendrons des suiveurs, et beaucoup d’autres villes dans le monde sont en concurrence pour occuper davantage de place dans l’industrie aérospatiale. Nous voyons beaucoup de nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle, l’électrification et l’hydrogène, qui changent la donne pour rendre l’aérospatiale plus respectueuse de l’environnement, mais elles nécessitent beaucoup de recherche et développement dans les années à venir.

Comment collaborez-vous avec des spécialistes d’autres disciplines?

S. L-H. : Nous travaillons sur un projet basé en Europe qui s’appelle AGILE 4.0. Nous mettons au point des méthodes et des outils pour permettre la collaboration entre différents centres de recherche et entreprises situés en Europe, au Canada et au Brésil. Ce qui est intéressant dans la conception d’avions, c’est sa multidisciplinarité : les technologies du futur ne peuvent émerger des travaux d’une seule personne.



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