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La bourse d’Envergure Nadia-Chaudhri récompense la prochaine génération de leaders scientifiques à l’Université Concordia

« La bourse d’envergure Nadia-Chaudhri est sa manière de laisser sa marque malgré son diagnostic de phase terminale, un héritage qui bénéficiera concrètement aux carrières des chercheurs émergents issus de divers horizons »
31 mai 2021
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Par Ursula Leonowicz, BA 97


« Grâce à cette bourse, les étudiantes et étudiants qui se heurtent à des obstacles systémiques dus à diverses formes de préjugés auront un coup de pouce s’ils souhaitent poursuivre des études supérieures en neurosciences comportementales », explique Nadia Chaudhri sur une photo prise par son fils de six ans.

À 42 ans, et au sommet de sa carrière scientifique, Nadia Chaudhri a reçu en 2020 un diagnostic de cancer en phase terminale qui a transformé le cours de sa vie.

« Quand j’ai réalisé que le diagnostic de cancer avancé de l’ovaire signifiait que je devais fermer mon laboratoire, j’ai été anéantie », raconte la professeure agrégée du Département de psychologie.

« Ne pas pouvoir participer à la recherche dans mon domaine a été un coup dur. Mais je venais aussi de prendre conscience de ce que cela signifiait d’être issu d’un milieu diversifié ou sous-représenté dans mon domaine. »

Au lieu de s’attarder sur les aspects négatifs de sa situation, la professeure Chaudhri – qui était également membre du comité sur l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) de son département – a concentré son énergie sur la création de la bourse d’envergure Nadia-Chaudhri, en utilisant la plateforme de sociofinancement FundOne de l’Université.

« Grâce à cette bourse, les étudiantes et étudiants qui se heurtent à des obstacles systémiques dus à diverses formes de préjugés auront un coup de pouce s’ils souhaitent poursuivre des études supérieures en neurosciences comportementales », explique Mme Chaudhri, dont les recherches portent sur l’abus de drogues et d’alcool et la dépendance.

Inégalité des chances

Les hommes dominent généralement le domaine des neurosciences, et les femmes continuent de se heurter à des obstacles lorsqu’elles tentent de publier des recherches ou de demander des subventions de recherche. Les scientifiques qui s’identifient comme membres de groupes sous-représentés, tels que les personnes autochtones, noires et de couleur (PANDC), se heurtent à d’autres défis. Mme Chaudhri espère que la bourse aidera les étudiantes et étudiants qui ne pourraient peut-être pas accéder à ce domaine autrement.

« Des études ont montré que les personnes issues de groupes marginalisés sont moins susceptibles de poursuivre des études scientifiques, explique Aaron Johnson, professeur agrégé et directeur du Département de psychologie. Souvent, elles s’en abstiennent en raison de contraintes financières et de l’impossibilité de passer du temps dans un laboratoire de recherche parce qu’elles occupent un emploi pour payer leurs études ou soutenir leur famille. »

« La professeure Chaudhri est une directrice de recherche exceptionnelle et une mentore qui s’est donné beaucoup de mal pour promouvoir et aider les étudiants issus de milieux divers à surmonter certains des obstacles qu’elle a elle-même rencontrés comme stagiaire. »

Le long chemin vers la recherche

Nadia Chaudhri mariage Mme Chaudhri (deuxième à gauche), avec ses mentors de recherche lors de son mariage en 2009.

Native de Karachi, au Pakistan, où elle a grandi, Nadia Chaudhri s’est inscrite au Franklin & Marshall College en Pennsylvanie à l’âge de 17 ans. L’établissement a envoyé son doyen de l’admission au Pakistan pour faire passer des entretiens aux candidats, parmi lesquels Nadia Chaudhri pour son baccalauréat ès sciences.

Elle s’est vu offrir une bourse complète qui l’a aidée à payer les frais annuels de scolarité, de logement et de pension de 31 000 $ US à cet établissement. Lorsqu’elle a obtenu son diplôme, Nadia Chaudhri est devenue la première femme à recevoir la médaille Williamson, décernée à une étudiante ou un étudiant en dernière année pour ses excellents résultats scolaires et extrascolaires.

Plus tard, Nadia Chaudhri a obtenu un doctorat à l’Université de Pittsburgh et est devenue boursière postdoctorale à l’Université de la Californie à San Francisco.

« Pendant mes exposés ou mes présentations, les gens faisaient souvent des commentaires sur mon accent plutôt que sur mes connaissances scientifiques », se souvient Mme Chaudhri à propos de son expérience en tant qu’étudiante aux cycles supérieurs.

« Lorsque je me suis percé le nez, ce que j’ai fait pour célébrer mon identité pakistanaise, une femme membre de la haute direction de la faculté m’a indiqué que le piercing m’empêcherait d’obtenir un poste de professeur. »

Mme Chaudhri s’est jointe à la Faculté des arts et des sciences de Concordia en 2010, où elle a dirigé un laboratoire de recherche dynamique alimenté par le mentorat d’étudiants. « Or, les conférenciers invités, invariablement des hommes blancs plus âgés, me demandaient qui dirigeait mon laboratoire », raconte-t-elle.

« Les effets cumulatifs de devoir défendre le droit d’être là où vous êtes peuvent être démoralisants. La contrainte de devoir faire cela en permanence est l’une des raisons pour lesquelles les femmes abandonnent la science et le monde universitaire. »

La bourse d’Envergure Nadia-Chaudhri

Défenseure des jeunes chercheuses et chercheurs issus de milieux divers, la professeure Chaudhri a récemment lancé avec succès une collecte de fonds GoFundMe pour permettre à de jeunes scientifiques de participer à la conférence annuelle de la Research Society on Alcoholism. À ce jour, le fonds a obtenu 193 000 $ US.

« Malgré toutes les difficultés liées à son diagnostic et à son traitement, Nadia a continué à être une source d’inspiration pour beaucoup de personnes », déclare Krista Byers-Heinlein, une collègue du Département de psychologie.

Ensemble, les professeures Chaudhri et Byers-Heinlein ont lancé PsycHacks, un espace permettant aux étudiants de discuter de sujets tels que l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, la santé mentale et le développement de carrière.

« La bourse d’envergure Nadia-Chaudhri est sa manière de laisser sa marque malgré son diagnostic de phase terminale, un héritage qui bénéficiera concrètement aux carrières des chercheurs émergents issus de divers horizons et qui veulent étudier les neurosciences comportementales à Concordia. »

Depuis qu’elle a reçu son diagnostic, Nadia Chaudhri a entrepris de raconter son expérience sur Twitter, notamment lorsqu’elle a annoncé à son fils de six ans qu’elle était en train de mourir du cancer. Ses microbillets lui ont valu énormément de soutien sur la plateforme de média social, où le nombre de ses abonnés dépasse 44,700.

Plus de 50 donatrices et donateurs ont déjà versé 7 000 $ au profit de la bourse Envergure Nadia-Chaudhri.

Pour donner votre appui à la vision de Nadia Chaudhri, visitez : concordia.ca/wingspanaward.

 

 



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