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La diplômée en beaux-arts Émilie Goulet fait partie de l’équipe lauréate d’un oscar pour Âme

L’animatrice infographiste aide à donner vie aux histoires chez Pixar
21 mai 2021
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Par Ursula Leonowicz, BA 97


« Mon amour pour le cinéma ne faisait que croître, alors j’ai commencé à suivre des cours techniques axés sur le cinéma d’animation. Petit à petit, projet après projet, j’ai fini par entrer à Pixar » , affirme Émilie Goulet.

Diffusé à l’origine par Walt Disney en 1940 pour aider à populariser le personnage de Mickey Mouse, le film Fantasia a non seulement changé le cours du cinéma d’animation, mais a aussi inspiré toute une génération d’artistes, dont Émilie Goulet, B. Bx-arts 2001 (cinéma d’animation).

Celle-ci, qui travaille actuellement comme animatrice infographiste aux studios Pixar, en Californie, souligne que Fantasia et L’homme qui plantait des arbres comptent parmi ses films d’animation préférés.

« Je me souviens encore de l’impact que ces films ont eu sur moi, du point de vue de mon amour pour l’animation, le cinéma et les histoires en général. »

En avril, la diplômée de la Faculté des beaux-arts s’est vue récompensée pour son travail sur le film Âme (en anglais, Soul) de Pixar. Celui-ci relate le parcours d’un pianiste de jazz souhaitant réunir son âme et son corps dans l’au-delà, après une expérience de mort imminente. Émilie Goulet fait partie de l’équipe qui a raflé l’oscar du meilleur long-métrage animé lors de la 93e cérémonie des Oscars. Le film a également reçu l’oscar de la meilleure chanson originale, en plus de remporter le prix du meilleur film d’animation lors de la cérémonie des Golden Globes en février.

« On se sent toujours reconnaissant quand un film sur lequel on a travaillé est récompensé. Travailler sur Âme a été une expérience très spéciale, et pour de nombreuses raisons », affirme Émilie Goulet. Âme présentait en effet la toute première distribution essentiellement noire du studio.

Le film était vraiment important à cette période et transmettait un message très profond sur le sens de la vie. De plus, il m’a aidée à comprendre une chose essentielle : savoir ce qu’on veut quand on travaille à ce type de projet.

Des jeux vidéo au grand écran

Émilie Goulet a entamé sa carrière dans l’industrie des jeux vidéo en tant qu’animatrice infographiste à Montréal, où elle a travaillé pendant huit ans. C’est à cette époque, entre 2002 et 2010, aux studios Behaviour Interactif et EA Montreal, qu’elle a acquis le sens du respect des échéances et les compétences en travail d’équipe et en communication qui l’ont aidée à réussir dans l’industrie cinématographique.

« Même si le cinéma et les jeux vidéo sont deux mondes complètement différents du point de vue de l’art narratif, j’ai beaucoup appris durant ces années, témoigne-t-elle. C’est intéressant, car je ne m’étais jamais vue comme une joueuse, ni même comme étant douée dans les jeux, mais j’ai vraiment aimé découvrir et explorer ce monde. »

Photo tirée d’une scène animée par Émilie Goulet pour le film Âme (2020), qui a récemment remporté les oscars du meilleur long-métrage d’animation et de la meilleure chanson originale. | Photo: Pixar Studios

Un programme unique

En tant qu’artiste, Émilie Goulet a toujours placé l’apprentissage et l’exploration au cœur de ses activités. Avant de s’inscrire à l’Université Concordia, elle avait étudié les beaux-arts – notamment le dessin, la peinture et la sculpture – au Cégep du Vieux-Montréal.

« Toutes les autres branches des beaux-arts étaient offertes, sauf l’animation, se souvient-elle. C’est ce qui a rendu Concordia si unique à mes yeux. À l’époque, c’était la seule université montréalaise à proposer un programme spécifiquement axé sur le cinéma d’animation. »

Pour Émilie Goulet – qui adorait dessiner, vivait en banlieue et n’avait jamais côtoyé d’autres animateurs cinématographiques en puissance –, le programme lui ouvrait de nouveaux horizons.

« Je me souviens de mon premier jour, car j’avais tellement hâte d’être entourée de gens qui partagent mes champs d’intérêt. Je me sentais presque comme en thérapie de groupe. »

Des cours comme Animation I, II et III comptaient parmi ses favoris du programme, de même que ceux qui portaient sur le dessin d’après nature et l’histoire du cinéma.

Durant ses études à Concordia, Émilie Goulet a également travaillé pour Cinar et CinéGroupe à titre de maquettiste. Malgré cette expérience, elle est allée dans le domaine des jeux vidéo, avant de revenir à son premier amour, le cinéma. « Quand j’ai obtenu mon diplôme en 2001, l’animation 2D – ou animation à la main – était en train de disparaître au profit des jeux vidéo, et c’est donc dans ce secteur qu’il y avait de l’emploi », explique-t-elle.

« Mais mon amour pour le cinéma ne faisait que croître, alors j’ai commencé à suivre des cours techniques axés sur le cinéma d’animation. Petit à petit, projet après projet, j’ai fini par entrer à Pixar. »

Après avoir occupé des emplois pour Walt Disney Animation Studios, Reel FX et Sony Pictures Imageworks, entre autres, Émilie Goulet a finalement été embauchée par Pixar en 2016. Elle y a depuis travaillé sur des superproductions comme Histoire de jouets 4 et Âme. Elle travaille maintenant au film Lightyear, suite de la série Histoire de jouets qui raconte l’origine du personnage Buzz Lightyear et dont la sortie en salle est prévue à l’été 2022.

Vivant aux États-Unis depuis quelques années, Émilie Goulet se dit reconnaissante de pouvoir œuvrer à la réalisation de films qui reflètent la culture et ont un impact positif sur la société – une inspiration semblable à celle que lui ont procurée ses films préférés, il y a des années. Pour elle, la reconnaissance obtenue par Âme est particulièrement gratifiante.

« C’est pour moi très spécial, car nous savons tous et toutes à quel point il reste du travail à faire pour honorer l’histoire des populations sous-représentées. Je suis ravie de ces prix – cela me rend encore plus heureuse de faire partie du milieu de la production cinématographique. »



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