Des étudiants de l’Université Concordia célèbrent la Journée nationale des langues autochtones à l’occasion d’une conférence donnée par la gouverneure générale du Canada

En tant que première gouverneure générale autochtone du Canada, Son Excellence la très honorable Mary Simon s’est donné comme principale mission de promouvoir le dialogue, notamment en raison du sombre passé du pays, marqué par la colonisation et les pensionnats autochtones. Tel est le message qu’elle a adressé aux étudiantes et étudiants de l’Université Concordia lors d’une conférence virtuelle donnée en direct sur Zoom depuis Rideau Hall, à l’occasion de la Journée nationale des langues autochtones, le 31 mars dernier.
Les étudiants ayant assisté à la conférence sont actuellement inscrits à l’un des deux cours donnés ce trimestre par Emanuel Lowi, enseignant à temps partiel : Indigenous Peoples of North America (« peuples autochtones d’Amérique du Nord » – ANTH 204) et Indigenous Resurgence (« résurgence autochtone » – SOCI/ANTH 303).
« Son Excellence a parlé aux étudiants de sujets directement liés à leurs cours et a répondu à leurs questions », relate M. Lowi, qui enseigne aux départements d’histoire, de sociologie et d’anthropologie, de géographie, d’urbanisme et d’environnement ainsi qu’à l’École des affaires publiques et communautaires.
« Ce fut un honneur d’assister à cette conférence de la première gouverneure générale autochtone du Canada », témoigne Poppy Le Blanc, qui comptait parmi les quelque 75 étudiantes et étudiants de premier cycle ayant assisté à la conférence.
« Elle nous a fait part de plusieurs réflexions intéressantes, instructives et révélatrices sur l’autodétermination, la souveraineté et la réconciliation des peuples autochtones. »
« La langue s’épanouit en vous »
Son Excellence a abordé le thème des langues autochtones en évoquant son attachement à l’inuktitut, l’unique langue que parlaient sa mère et sa grand-mère durant sa jeunesse à Kangiqsualujjuaq, au Nunavik. Pour elle, le meilleur moyen de promouvoir une langue est d’en apprendre le plus possible et de mettre immédiatement en pratique les connaissances acquises.
« La langue s’épanouit en vous, déclare Mary Simon. Les enfants autochtones se sont vu interdire de parler leur langue et ont été contraints de s’approprier une identité qui n’était pas la leur. Les conséquences ont été dévastatrices. »
« Les peuples autochtones et leurs langues ne doivent pas simplement survivre, ils doivent prospérer, et le territoire revêt une importance capitale à cet égard », a-t-elle ajouté.
Mary Simon n’a pas hésité à évoquer certaines des atrocités dont sont victimes les peuples autochtones au Canada et qui persistent aujourd’hui, notamment les violences sexistes. Elle a évoqué le cas des femmes autochtones dont les restes ont récemment été retrouvés dans une décharge de Winnipeg, rendant hommage au premier ministre Wab Kinew, lui-même autochtone, pour sa persévérance dans la recherche de ces restes au nom des familles touchées.
Selon Emanuel Lowi, Mary Simon attribue la violence incessante envers les femmes et les filles autochtones à l’héritage des pensionnats autochtones au Canada.
« Le travail est loin d’être terminé »
La gouverneure générale a également souligné la nécessité de favoriser la réconciliation par des actes plutôt que par des paroles, évoquant les 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, un travail qui à ses yeux « est loin d’être terminé ».
Dans le cadre de leurs cours, les étudiantes et étudiants devront prochainement réaliser des exposés oraux en s’inspirant de ces appels à l’action. M. Lowi se réjouit de constater qu’ils ont déjà intégré les propos de Son Excellence dans leur travail. L’enseignant estime d’ailleurs que la présentation et la période de questions auront des retombées durables.
« En tant qu’étudiante autochtone, j’ai été ravie de pouvoir m’adresser à Son Excellence », se réjouit Josephine Matoush Pepabano.
Apprenez-en plus sur le Bureau des directions autochtones de l’Université Concordia.