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Le programme d’études en jazz de l’Université Concordia célèbre son 40e anniversaire et salue le départ d’un professeur de longue date

« Concordia a été à l'avant-garde d'une nouvelle pédagogie du jazz au sein du monde universitaire »
29 avril 2024
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Homme d'un certain âge - musicien de jazz - avec des lunettes, un costume gris et jouant de la trompette lors d'un concert.
Charles Ellison : « On ne peut pas parler exclusivement de jazz et de musique instrumentale. Il faut enseigner l'histoire et la sociologie en même temps. »

L’année 2024 comporte plusieurs événements marquants.

Non seulement est-ce l’année du 50e anniversaire de Concordia, mais le réputé programme d’études en jazz de l’Université – le premier programme de niveau universitaire offert dans cette discipline au Canada –  célèbre sa 40année d’existence.

De plus, en juin prochain, le Département de musique soulignera un autre événement spécial : le départ à la retraite de l’estimé professeur agrégé et trompettiste Charles Ellison.

Depuis l’inauguration du programme d’études en jazz, en 1984, Ellison en a été l’une des figures de proue : il a enseigné un cours sur le langage Jazz (Jazz 200) et la trompette, en plus de diriger un grand nombre des ensembles musicaux de l’Université.

Ellison est d’avis que le programme de jazz de Concordia se distingue depuis longtemps des autres programmes universitaires dans le même domaine. « Notre programme a été le premier à accepter des instruments comme la basse électrique, la batterie, les tambours d’acier et l’accordéon », fait-il remarquer.

« Nous avons également eu trois grands ensembles, un ensemble de guitares et un autre de flûtes, ainsi qu’un groupe de chant jazz. »

Joshua Rager, professeur agrégé et directeur par intérim du Département de musique, souligne que le programme était le premier du genre. « Le programme d’études en jazz de Concordia a précédé tous les autres programmes universitaires en jazz du pays et a été le fer de lance d’une nouvelle approche de l’enseignement du jazz à l’université », affirme-t-il.

« La reconnaissance de la culture noire américaine en tant que ferment de la transmission de cette musique constitue depuis le départ la pierre angulaire du programme. »

Un programme avant-gardiste

Rager explique que dans le programme avant-gardiste d’études en jazz, les éléments de théorie et d’harmonie ne constituent qu’une partie de la matière enseignée. « Les étudiants doivent aussi apprendre et absorber la culture et l’histoire pour être en mesure de se découvrir une voix authentique en tant que musiciennes et musiciens de jazz. »

C’est cette approche holistique que Charles Ellison a intégrée à sa pratique pédagogique.

« Lorsque nous enseignons la performance jazz, nous partons d’une perspective vocale et instrumentale, mais nous ne pouvons pas nous y limiter, ajoute Charles Ellison. Il faut enseigner en même temps l’histoire et la sociologie. Nous nous intéressons par conséquent au père de la musique et du chant jazz, Louis Armstrong. Nous examinons sous un angle sociologique ce qui, dans les circonstances de sa vie et la situation de l’époque à la Nouvelle-Orléans, a contribué à façonner son parcours. »

Ellison fait état de l’offre unique du programme et des nombreux invités de marque qui ont fait des exposés et ont présenté des interprétations musicales au fil des ans dans le cadre des cours de Jazz 200. Il mentionne des noms tels que celui d’Ethel Bruneau, surnommée la reine des claquettes de Montréal, parmi une longue liste de prestigieux danseurs, chanteurs et musiciens qui ont marqué les étudiants.

Rager affirme que le programme continue de s’inspirer et de promouvoir la communauté, l’humanité et la démocratie tout en enseignant les connaissances et les compétences instrumentales nécessaires à la réussite des étudiants.

Il ajoute que le programme offre un environnement accueillant et non compétitif ouvert aux personnes de tous horizons.

Charles Ellison, trompettiste et éducateur reconnu 

La carrière de Charles Ellison en tant que trompettiste chevronné et son amour du jazz sont la résultante de ses années formatrices au Tennessee et, plus, tard, en Indiana.

Lorsqu’il se remémore ses premières inspirations musicales, Charles Ellison revient sur une expérience survenue au cours de l’été précédant sa huitième année scolaire à Trenton, au Tennessee. « Je me suis rendu à la répétition d’un groupe musical en compagnie de quelques-uns de mes meilleurs amis, et on m’a invité à prendre place dans la section des trompettistes », relate-t-il.

« Le chef d’orchestre a commencé à diriger et soudain, j’ai été enveloppé par de superbes harmonies. Les personnes présentes ne faisaient plus qu’un, s’exprimant d’une seule voix, leur souffle et leur cœur palpitant à l’unisson. C’était tout simplement magnifique. »

À partir de ce moment, la musique a fait partie intégrante de la vie de Charles Ellison.

Il s’est joint à la fanfare de son école secondaire, ce type de formation musicale étant, explique-t-il, une tradition profondément ancrée dans la culture afro-américaine du Sud. Le professeur de musique de l’école, John McLennan, est devenu l’un de ses premiers mentors.

« Notre professeur était le genre de personne qui faisait des arrangements des œuvres de Bach, de Chopin et d’Ellington pour les étudiants de la première année du secondaire », dit-il.

L’année suivante, la famille de Charles Ellison a déménagé à South Bend, en Indiana, où le jeune homme a poursuivi sa passion pour le jazz, pour ensuite obtenir un baccalauréat en musique et une maîtrise en philosophie de l’Université de l’Indiana à Bloomington. Au cours de ses études universitaires, il a été mentoré par le réputé éducateur et musicien de jazz David Baker.

La vie a mené Ellison à Montréal, où il a enseigné la musique à l’Université McGill à la fin des années 1970. En 1978, il est entré à Concordia à titre d’enseignant à temps partiel, pour ensuite accéder au poste de professeur à temps plein au Département de musique en 1980.

Rager souligne que Charles Ellison a été une présence constante à l’Université durant les 43 dernières années. « Charles a éduqué et mentoré des générations d’étudiants, dont un grand nombre ont ensuite mené une brillante carrière en tant que musiciens de jazz et éducateurs. »

« Il a élaboré des programmes et des cours qui étaient des apports novateurs à l’art d’enseigner le jazz. »

Outre les réalisations de Charles Ellison au chapitre de l’enseignement, Rager souligne son influence en tant que musicien reconnu dans le milieu du jazz montréalais. « En tant que trompettiste, leader de groupe et compositeur, Charles continue de laisser une marque indélébile dans le paysage jazzistique canadien », déclare-t-il.

« Nous tenons à féliciter le professeur Ellison, qui a consacré sa vie à l’enseignement et au mentorat de jeunes musiciennes et musiciens, tant à Concordia que dans la communauté jazz de Montréal. »

Lorsqu’il revient sur son rôle d’éducateur, Ellison parle de vocation. « Les enseignants peuvent être formés, mais être appelé signifie que vous vous souciez de l'élève. Vous faites tout pour l'élève et chaque enfant à qui vous enseignez est un membre de votre famille. »

« Toutes les personnes à qui j’ai enseigné à Concordia font partie de ma famille. »


Apprenez-en davantage sur le programme d’
études en jazz et le Département de musique de l’Université Concordia.

 



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