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L’auteure d’un album platine Ariane Moffatt et la candidate au Prix de musique Polaris Ada Lea partagent leur expertise aux étudiants en musique de Concordia

« Une nouvelle chanson reste un cadeau de la vie »
30 janvier 2024
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Image en diptyque : À gauche, une femme jouant et chantant sur un piano à queue et à droite, une image en noir et blanc d'une femme en train de peindre dans un atelier.
De gauche à droite : Ariane Moffatt et Ada Lea, musiciennes et artistes primées.

Le Département de musique de l’Université Concordia compte deux nouvelles enseignantes dont les noms vous sont sans doute familiers. Ariane Moffatt est une vedette de la scène musicale québécoise et Ada Lea (Alexandra Levy) est une auteure-compositrice-interprète en pleine ascension. Toutes deux se joignent au département ce trimestre pour donner le cours MUSI 263 – Songwriting I.

Ariane Moffatt est une artiste québécoise lauréate de nombreux prix et auteure d’un album certifié platine. De son côté, Mme Levy a vu son album one hand on the steering wheel, the other sewing a garden être mis en nomination pour le Prix de musique Polaris 2022.

Le cours Songwriting I, qu’elles donnent ce trimestre, a été conçu de manière à permettre aux personnes étudiantes d’explorer et de perfectionner leurs compétences par l’écriture de chansons et l’analyse critique d’œuvres existantes. Levy sera l’enseignante principale et Moffatt sera responsable d’un quart de l’enseignement.

« Lorsque nous nous sommes mis à la recherche d’une personne pour enseigner l’écriture de chansons, le nom d’Ariane Moffatt m’est spontanément venu à l’esprit. La bienveillance et le dévouement dont elle a fait preuve lorsqu’elle a été mentore pour nos étudiants et étudiantes dans le cadre de la performance “ CLOrk 22h22 ” au MAC (Musée d’art contemporain), en 2016, ne sont pas passés inaperçus », souligne Eldad Tsabary, nouveau vice-doyen de la recherche et des études supérieures et ancien directeur du Département de musique.

« Tout dernièrement, j’ai aussi eu le grand plaisir de faire la connaissance d’Alexandra (Ada Lea). J’ai été enchanté de découvrir sa détermination à faire éclore le talent de nos étudiants et étudiantes ainsi que sa vive intelligence musicale. C’est un grand bonheur que de pouvoir collaborer avec Ariane et Alexandra », ajoute-t-il. « Leur présence contribue agréablement et positivement à la culture de notre département ».

Les deux musiciennes se disent ravies d’entamer cette collaboration, qui témoigne de l’approche contemporaine et dynamique du département en matière d’enseignement de la musique.

Image en noir et blanc d'une jeune femme souriante aux cheveux courts et foncés, assise à un piano à queue. Ariane Moffatt : « Composer des chansons est un outil formidable pour canaliser positivement cette intensité et pour se découvrir en tant que personne. »

L’inspiration est partout, à tous moments

Quels sont les aspects de vos propres techniques d’écriture que vous comptez aborder avec vos étudiants et étudiantes?

Ariane Moffatt : Même après toutes ces années, une nouvelle chanson reste un cadeau de la vie. La création revêt une part de mystère et il n’y a pas de méthode précise pour trouver une chanson. Il revient à chaque personne de découvrir une manière qui lui est propre.

Dans son livre The Creative Quest, Questlove résume bien cette idée lorsqu’il écrit « Je ne suis pas là pour dire aux gens ce qu’ils doivent faire, mais pour leur dire CE QU’ILS PEUVENT faire. »

Ada Lea : Je serai très heureuse de leur montrer un aspect de ma démarche pour l’écriture de chansons. Il s’agit d’une méthode que je perfectionne depuis quelques années avec mon partenaire et des amis et qui consiste à produire une chanson tous les trois jours pendant un mois et à refaire la même chose quatre fois par année. À la fin de l’année, vous avez 40 chansons. Il faut donc simplement écrire une chanson, qu’elle soit achevée ou pas et qu’elle soit bonne ou pas. En travaillant ainsi, les gens cessent de se casser la tête et prennent l’habitude de créer facilement et de façon soutenue, en s’amusant.

C’est étonnant de voir à quel point cette méthode aide à éveiller le génie créatif des auteurs-compositeurs. Nous espérons pouvoir bientôt publier un livre détaillant cette approche afin de pouvoir aider encore plus de gens dans leur cheminement.

Comment l’écriture de chansons peut-elle aider les étudiants et étudiantes à s’émanciper? 

AL : Je pense que l’émancipation est une démarche de découverte lente et enrichissante qui s’enracine dans la vulnérabilité. Il faut rompre avec l’image que nous croyons que les autres se font de nous ou avec celle que nous tentons désespérément de projeter. Qu’il s’agisse de musique, de peinture, de dessin, de photographie ou de cinéma, l’artiste est souvent lui-même le principal obstacle au processus créatif. Bien qu’Ariane et moi souhaitions enseigner certaines techniques, je crois que l’émancipation passe tout bonnement par l’action. On y parvient en s’efforçant d’explorer, en étant curieux et ouvert d’esprit et en ne craignant pas de se mettre éventuellement dans l’embarras.

AM : Écrire des chansons continue d’avoir un effet thérapeutique sur moi, et ça demeure le meilleur moyen que je connaisse pour entrer en contact avec les autres – un besoin auquel j’avais une urgence de répondre quand j’avais l’âge de mes étudiants et étudiantes! Tellement de choses se passait émotionnellement! Composer des chansons est un outil formidable pour canaliser positivement cette intensité et pour se découvrir en tant que personne.

Quels enseignements espérez-vous transmettre aux aspirants chanteurs et auteurs-compositeurs?

AM : Dès que nous nous sommes rencontrées, Alexandra et moi, nous avons constaté que nous souhaitions toutes deux aider les étudiants et étudiantes à dédramatiser l’acte d’écrire et les amener à accepter que ce ne doit pas nécessairement être compliqué ou difficile. Il faut prendre l’habitude d’écrire sans porter de jugement sur soi et se laisser porter par notre créativité au lieu de laisser des pensées obsédantes ou négatives nous bloquer. Fondamentalement il s’agit d’écrire beaucoup, en regardant toujours vers l’avenir et non en arrière.

Image en diptyque d'une jeune femme aux longs cheveux noirs. « Je pense que c’est une démarche de découverte lente et enrichissante qui s’enracine dans la vulnérabilité. Il faut rompre avec l’image que nous croyons que les autres se font de nous ou avec celle que nous tentons désespérément de projeter. » – Ada Lea

Lorsque vous songez à votre parcours universitaire, quelles sont les leçons ou expériences qui se sont avérées les plus précieuses ou les plus influentes dans vos carrières d’auteures-compositrices-interprètes?

AM : Là comme dans d’autres disciplines, il ne faut jamais perdre la balle de vue!

Vous devez vous consacrer totalement à votre objectif et chercher à bien vous entourer. L’écriture peut être un processus solitaire. Néanmoins, dans un contexte universitaire, la compagnie des autres devient un avantage, car elle vous permet de fraterniser, de maximiser votre apprentissage et de dépasser les limites de vos pensées!

Quelles sont vos principales sources d’inspiration en tant qu’auteures-compositrices-interprètes? 

AM : L’inspiration se trouve partout autour de nous. Pour écrire une chanson, vous devez chercher à faire le lien entre vos observations quotidiennes et votre sensibilité, en mettant à profit votre moi véritable pour ouvrir un dialogue entre votre monde intérieur et celui qui vous entoure. C’est comme un jeu, une manière d’explorer la beauté et la complexité de la vie, et c’est quelque chose qui m’intrigue et me passionne toujours autant!              

Mme Levy, vous avez dit que Montréal vous inspirait. Quelle place la ville prend-elle dans vos chansons et comment ce sentiment d’appartenance se transposera-t-il dans votre enseignement?

AL : Le charme de Montréal est indéniable : c’est facile d’être charmé par elle! Personnellement, j’aime les chansons qui prennent racine dans leur milieu, et c’est donc ce que je cherche naturellement à faire dans mes propres compositions.

Les étudiants et étudiantes pourraient avoir à composer avec certaines contraintes géographiques au cours du trimestre. Cela dit, ils devraient pouvoir voir rapidement ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas pour eux. Comme je le dis toujours, « Si ça a marché pour Leonard Cohen, ça peut marcher pour vous aussi. » Je blague : je n’ai jamais dit ça!

Plus vous serez précis en tant qu’auteur, plus l’auditeur se sentira respecté et vous fera confiance. Et plus ses propres expériences et émotions recouperont les vôtres.

Quels sont les aspects de votre enseignement qui, selon vous, plairont le plus aux personnes étudiantes ou qui les inspireront le plus dans leur cheminement créatif?

AM : J’espère que les étudiants et étudiantes comprendront que, pour moi, le fait d’être une artiste est intimement lié à mon profond attachement et à ma curiosité pour les êtres humains. Je souhaite aussi qu’ils aient confiance en ma capacité à les voir tels qu’ils sont, sans porter de jugement, et qu’ils croient que je pourrai humblement les accompagner dans leur cheminement créatif.


Apprenez-en davantage sur le
Département de musique de l’Université Concordia.

 



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