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Une collaboration entre l’Université Concordia et la Kahnawake Survival School inspire la nouvelle génération de journalistes

Piloté par Kristy Snell, l’Institut du journalisme d’enquête inclusif et innovant vise à assurer l’avenir de l’industrie
7 mars 2023
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Kristy Snell enseigne aux étudiants de Concordia. | Photo : Robin Della Corte
Kristy Snell enseigne aux étudiants de Concordia. | Photo : Robin Della Corte

Un partenariat entre le Département de journalisme de l’Université Concordia et la Kahnawake Survival School (KSS) entend inspirer les étudiantes et étudiants autochtones à envisager une carrière dans les médias.

Cette collaboration, qu’abrite l’Institut du journalisme d’enquête inclusif et innovant (I3J) au sein du département, voit les étudiants de l’Université endosser le rôle de mentors. L’objectif est d’aider les élèves de cinquième secondaire de la KSS à produire des reportages sur leur communauté aux fins de publication.

Le projet est piloté par Kristy Snell, nouvellement nommée journaliste en résidence à Concordia. Journaliste primée, Mme Snell présente les bulletins de nouvelles du matin à CBC Radio depuis plus d’une décennie à Montréal.

À ses yeux, le partenariat est une question d’autonomisation. « L’idée est que les élèves de la KSS s’occupent de tout, tandis que les étudiantes et étudiants de Concordia agissent comme des mentors », explique Kristy Snell, qui est membre de la Première nation Dakota de Standing Buffalo, en Saskatchewan.

« Les élèves ont trouvé des sujets de reportage, mené des entrevues, choisi des citations et rédigé des articles. Les étudiants leur ont servi de mentors, en répondant à leurs questions, en leur offrant des solutions et en les motivant lorsqu’ils rencontraient des obstacles. »

CBC Montreal participe à la collaboration. Le diffuseur a en effet accepté d’accorder une place aux reportages réalisés sur son site Web et ses ondes.

« Le but est de donner aux jeunes élèves le goût du journalisme et l’occasion de raconter des histoires qui les passionnent, et de leur montrer que oui, ils peuvent le faire », ajoute Mme Snell.

« Quant aux étudiants de Concordia, je souhaite qu’ils saisissent l’importance de tisser des liens lorsqu’ils travaillent sur des reportages touchant les Autochtones, afin de gagner en confiance et de comprendre leurs responsabilités dans quelques années quand ils visiteront les communautés à titre de journalistes professionnels. »

Dans le sens des aiguilles d'une montre à partir du haut à gauche :  Concordia students Talia Kliot, Elisabeth Ndeffo, Evan Lindsay et Kaitlynn Rodney. Dans le sens des aiguilles d'une montre à partir du haut à gauche : Concordia students Talia Kliot, Elisabeth Ndeffo, Evan Lindsay et Kaitlynn Rodney.

Pleins feux sur l’apprentissage expérientiel

Wahsontanoron Jamie Diabo est l’une des étudiantes et étudiants de la KSS qui ont pris part au projet. Son reportage, publié sur le site Web de CBC Montreal, était un profil de la créatrice de mode kanien'kehá:ka Karoniénhawe Diabo. Celle-ci a notamment présenté sa marque, She Holds The Sky Designs, lors de la New York Fashion Week.

« Au début, je ne savais même pas quel sujet aborder et j’étais assez nerveuse à l’idée de commencer le projet », explique Mme Diabo.

« Après avoir progressé et effectué les entrevues, j’ai réalisé que j’allais réellement écrire un article. Lorsqu’il a été publié, j’étais très fière d’avoir accompli ce projet, car j’avais l’impression que je ne pourrais jamais le mener à bien. »

Talia Kliot est l’une des étudiantes et étudiants en journalisme à Concordia qui ont servi de mentors à Wahsontanoron Jamie Diabo.

« Collaborer avec la KSS s’est avéré une expérience aussi amusante qu’importante, affirme Mme Kliot. J’ai beaucoup appris sur la manière de rendre le journalisme plus inclusif à la fois en théorie et, après notre collaboration, en pratique. »

Talia Kliot espère que de tels projets « contribueront à tisser des liens constructifs entre les communautés autochtones et les journalistes après des décennies de représentation inexacte et injuste, et à favoriser des pratiques journalistiques responsables et compatissantes chez les étudiantes et étudiants de Concordia. »

Ce trimestre, les élèves de la KSS travaillent à produire des segments audio qui devraient être diffusés sur CBC Radio Noon au printemps.

« Je suis absolument ravie de voir les projets prendre forme, commente Kristy Snell. Je rêve de voir certains des élèves de la KSS avec qui nous collaborons aujourd’hui étudier au Département de journalisme de Concordia dans quelques années. »

Si ce projet revêt une dimension locale, la journaliste aimerait voir plus d’étudiantes et étudiants autochtones dans les départements de journalisme partout au pays.

L’institut mène d’ailleurs une étude auprès des programmes de journalisme canadiens en vue d’analyser leurs effectifs et de réfléchir aux moyens d’aider les écoles à mieux recruter et servir les étudiants autochtones.

« Il faut s’engager pour apporter un changement positif, et tout commence par les programmes de journalisme. Si nous pouvons éliminer certains des obstacles qui restreignent les voix des Autochtones et d’autres communautés sous-représentées, le journalisme ne s’en portera que mieux », conclut Kristy Snell, qui poursuit elle-même une maîtrise en éducation spécialisée en culture autochtone à l’Université de la Colombie-Britannique.

« J’ai la chance de participer à cette initiative de Concordia. Si je peux contribuer à améliorer les choses de quelque façon que ce soit, alors je suis reconnaissante. »


Apprenez-en davantage sur le
Département de journalisme et l’Institut du journalisme d’enquête inclusif et innovant de l’Université Concordia.

 



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