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Concordia abritera les archives du journal Hour

L’ancien hebdomadaire alternatif a joué un rôle important dans l’histoire culturelle et médiatique de Montréal
28 février 2022
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Livre noir à couverture rigide ouvert sur une page de garde d'une couverture d'un vieil hebdomadaire d'actualités avec une sculpture de tête et le titre "Bringing art to life".
Hour était l’un des quatre journaux hebdomadaires – anglophones et francophones – à couvrir la florissante scène artistique et musicale alternative et indépendante de Montréal durant plus de deux décennies.

Richard Burnett (B.A. 1988), ancien chroniqueur et journaliste de Hour, rapporte comment les collections spéciales de la Bibliothèque de l’Université Concordia en sont venues à abriter les archives de l’hebdomadaire alternatif.

Durant de nombreuses années, la scène culturelle de Montréal a bénéficié d’une guerre de journaux classique entre les quatre hebdomadaires alternatifs de la ville, où les publications de Québecor, Mirror et Ici, rivalisaient avec celles de Communications Voir, Hour et Voir.

Ces hebdomadaires donnaient voix à la scène artistique et musicale alternative et indépendante qui émergeait alors en ville, et mettait à l’avant-scène divers enjeux sociaux controversés comme les droits civils des personnes LGBTQ. Ils ont également lancé la carrière de maints auteurs et journalistes reconnus.

C’est au journal Hour que j’ai démarré ma chronique « Three Dollar Bill », durant 15 ans seule chronique LGBTQ souscrite de l’histoire des publications canadiennes, dont les archives sont aujourd’hui conservées par The Arquives, à Toronto. Je suis par la suite devenu journaliste sans affectation particulière au journal.

Les quatre hebdomadaires ont depuis longtemps disparu : Ici a cessé de paraître en 2009; Hour et Mirrordont la féroce rivalité était légendaire – ont tous deux rendu les armes en 2012; et après avoir été acheté par le groupe Mishmash Média en 2015, l’emblématique journal francophone Voir a mis fin à son édition papier en 2019 avant que sa version numérique ne connaisse le même sort en 2020.

En juillet 2021, je suis tombé dans les médias sociaux sur une publication de Jean-Hugues Roy, professeur de journalisme à l’Université du Québec à Montréal, qui portait sur son acquisition des archives de Voir pour l’UQAM. Il y écrivait : « Mais on n’a malheureusement pas de place pour celles de Voir Québec, de Voir Gatineau, de Voir Estrie, de Voir Mauricie et de Voir Saguenay [publications sœurs de Voir], ainsi que celles de Hour et du Ottawa Express. »

Sachant que les archives de Hour constituaient la seule collection complète du journal à survivre, j’ai immédiatement envoyé un courriel à Julie Duguay, directrice administrative de Mishmash Média, pour lui demander si l’entreprise pourrait en faire don aux collections spéciales de la Bibliothèque de Concordia. J’ai avancé que l’arrangement serait idéal, Hour offrant un aperçu historique de Montréal du début des années 1990 au début des années 2010, tandis que Concordia abrite l’une des meilleures écoles de journalisme du Canada.

J’ai été ravi lorsque Mme Duguay m’a répondu qu’un autre diplômé en journalisme de Concordia, Peter Wheeland (B.A. 1986) – le journaliste vétéran qui m’avait donné ma chance à Hour en 1995 alors qu’il était rédacteur aux informations du journal – l’avait déjà approchée.

« Paul Gott, professeur de journalisme à l’Université, m’a ensuite fourni un contact à la Bibliothèque de Concordia. Heureusement, cette personne était non seulement intéressée, mais aussi fort enthousiaste à l’idée de recevoir la collection, explique M. Wheeland. Mishmash a transféré la propriété des volumes et Concordia a envoyé un camion les chercher. »

S’étendant de 1993 à 2012, la collection consiste en 72 volumes reliés contenus dans dix boîtes d’archivage. Il ne manque qu’un volume, pour les numéros 18 à 35 de 1994.

Hard-cover black book opened to a spread of a preservation of an aged news weekly cover with woman with woman with arrow in chest headline "All the world's a stage"

« Il était assez évident pour toutes les personnes à qui j’ai parlé que Concordia était l’endroit idéal pour les archives de Hour », affirme Alexandra Mills, archiviste des collections spéciales à la Bibliothèque de Concordia.

« Normalement, les propositions d’acquisitions passent par le comité consultatif des collections spéciales, mais dans ce cas, comme il ne s’agit que de deux titres – Hour et Hour Community – et que nous avions de la place, il n’était pas nécessaire de nous convaincre. Nous étions en effet très heureux d’accepter ce don, car nous reconnaissons l’importance de journaux comme Hour dans la documentation de l’histoire culturelle d’une ville. »

À Mishmash Média, Julie Duguay se réjouit aussi que Hour ait trouvé un foyer permanent « idéal » à Concordia. « Cette collection fera en sorte que les générations futures pourront découvrir et étudier les sujets et les questions qui liaient les jeunes Montréalaises et Montréalais à l’époque », affirme-t-elle.

Si des microfilms et certains exemplaires non reliés se trouvent également à Bibliothèque et Archives nationales du Québec, les volumes reliés de Concordia sont facilement accessibles et disponibles aux fins de consultation.

Le fait que Hour sera préservé pour la postérité s’avère un grand réconfort pour les journalistes vétérans et anciens de l’hebdomadaire tels que moi-même et Peter Wheeland.

« Les journaux alternatifs comme Hour étaient en effet révolutionnaires », précise ce dernier.

« Je n’étais qu’un membre parmi une grande équipe. Nombre de personnes ont apporté des contributions des plus précieuses à Hour tout au long de son existence », ajoute-t-il.

« Nous avons également forcé les quotidiens à s’adapter et à évoluer. Il est triste qu’il n’y ait plus de média imprimé alternatif à Montréal aujourd’hui, mais je suis heureux de savoir que Concordia préservera Hour pour les générations à venir. »

Apprenez-en davantage sur les collections spéciales de la Bibliothèque de Concordia et sur le Département de journalisme de l’Université.



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