Un passe-temps qui inculque de bonnes habitudes
Mmes Martin-Chang et Kozak ont utilisé un outil développé par M. Mar, le prédicteur de lecture de détente (ou PoLR pour Predictors of Leisure Reading) afin d’enquêter sur les comportements des lecteurs (motivations, obstacles, attitudes et centres d’intérêt). Elles ont étudié la capacité du PoLR à prédire les habiletés linguistiques de 200 étudiantes et étudiants du premier cycle en utilisant des données recueillies à l’Université York.
Les chercheuses notent que le groupe d’âge des sujets de l’étude présente un intérêt particulier. En effet, au début de l’âge adulte, la lecture devient un choix plutôt qu’une obligation, ce qui fait de cette période un moment crucial pour développer ses habitudes de lecture. De plus, cette population est peu étudiée, car les recherches existantes se concentrent davantage sur les enfants.
Les chercheuses ont pris une série de mesures pendant deux séances distinctes de 30 minutes. D’abord, les bénévoles ont répondu aux 48 questions de l’outil PoLR afin de mesurer divers facteurs de lecture. Ils ont ensuite été soumis à un test linguistique semblable à celui du test SAT et à un test évaluant leurs habitudes de lecture appelé Author Recognition Test (test de reconnaissance des auteurs). Dans ce test, les participants devaient sélectionner les noms d’auteurs de fiction et de non-fiction qu’ils connaissaient parmi une liste de vrais noms et de noms fictifs. Il existe une corrélation entre les résultats de ce test et les comportements de lecture et les habiletés verbales des lecteurs. En effet, les participants ayant obtenu les meilleurs résultats lisent plus et ont de meilleures habiletés verbales que ceux ayant obtenu de moins bons résultats.
Après l’analyse de ces données, les chercheuses ont conclu que le plaisir de lire, une attitude positive et des centres d’intérêt bien ancrés sont des signes d’une plus grande habileté verbale et des caractéristiques associées à des lecteurs de fiction plus souvent qu’à des lecteurs de non-fiction.
La lecture : une histoire d’amour
Les nombreux bienfaits de la lecture sont connus depuis longtemps. En plus d’avoir de meilleures habiletés verbales, les lecteurs de longue date sont reconnus comme étant plus compréhensifs, plus emphatiques et plus impartiaux, leur statut socioéconomique est plus élevé, ils vivent plus longtemps et sont en meilleure santé que les gens qui ne lisent pas.
Les enseignants et les parents peuvent transmettre l’amour de la lecture aux plus jeunes en les laissant lire ce qu’ils veulent, sans culpabilité ni honte.
« L’intérêt profond pour la lecture, l’envie de lire et de relire un livre et l’attrait pour une série entière, des personnages ou des auteurs sont des points positifs », conclut Mme Martin-Chang.
Lire l’article cité : « What’s your pleasure? Exploring the predictors of leisure reading for fiction and nonfiction »