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Concordia collabore avec Hoodstock pour offrir du soutien aux survivantes de violences sexuelles à Montréal-Nord

L’Institut Simone-De Beauvoir et le Bureau de l’engagement communautaire concentrent leurs efforts sur les femmes noires et racialisées
25 novembre 2020
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Black and white photo of a young, smiling Black woman, with her arms folded.
Selon Marlihan Lopez, les personnes autochtones, noires et de couleur se heurtent à de multiples obstacles quand elles se tournent vers les services grand public pour victimes de violence sexuelle. | Photo : Naska Demini

Quand Marlihan Lopez travaillait comme agente de liaison et coordonnatrice pour la division de l’équité, de la diversité et de l’inclusion du Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel, elle a vite remarqué l’existence de disparités systémiques.

Avec d’autres organisatrices et organisateurs communautaires, elle a passé des années à réclamer davantage de soutien pour les survivantes d’agression sexuelle à Montréal-Nord.

« Le racisme systémique se manifeste également par l’absence de services ou par des obstacles qui ont comme résultat l’exclusion des communautés noires et racialisées, » explique Mme Lopez, aujourd’hui coordonnatrice des programmes et des activités de sensibilisation à l’Institut Simone-De Beauvoir de Concordia.

« À Montréal-Nord, les survivantes de violences sexuelles n’ont pas accès à des services culturellement adaptés et sûrs qui répondent à leurs besoins et tiennent compte de leurs réalités. »

« Les survivantes méritent des services accessibles et sécuritaires centrés sur leurs besoins et leurs réalités. »

En collaboration avec Nathalie Batraville, professeure adjointe en études des femmes à l’Institut Simone-De Beauvoir, Mme Lopez mène un nouveau projet intitulé Agir contre les violences sexuelles : partenariat entre Concordia et Hoodstock à Montréal-Nord. D’autres membres du corps professoral et de l’effectif étudiant participent également à ce projet.

Side profile of young, smiling Black woman, with a yellow top and white-rimmed glasses. Nathalie Batraville, professeure adjointe en études des femmes à l’Institut Simone-De Beauvoir

« Les besoins des victimes sont définis par les personnes qui offrent les services. »

Mme Lopez explique que de nombreuses survivantes de violences sexuelles n’ont pas encore un accès adéquat à des ressources et à des services médicaux et sociaux au Québec, et que les ressources et services offerts ne sont habituellement pas adaptés aux personnes noires, autochtones, LGBTQIA+, handicapées et marginalisées, et excluent ces communautés.

L’objectif du projet est de bâtir l’infrastructure requise pour mettre en place le soutien, les services et les ressources dont ont besoin les femmes de Montréal-Nord ayant subi de la violence à caractère sexuel.

Le projet vise aussi à renforcer la capacité des organismes communautaires à réagir à la violence sexuelle avec des formations et des ateliers, et à mettre sur pied des programmes de prévention dans les écoles secondaires de la région, où il est nécessaire de mieux comprendre le rôle de l’intersectionnalité dans le risque de violence sexuelle que courent les femmes.

« La dynamique de pouvoir qui régit les services conventionnels empêche les centres d’aide pour victimes de viol de bien servir les femmes noires et racialisées, » affirme Lopez.

« Tant que l’infrastructure de soutien ne reconnaîtra pas les inégalités du passé et celles qui persistent, les femmes noires, autochtones et racialisées continueront d’être surreprésentées parmi les victimes de violence à caractère sexuel, et sous-représentées parmi la clientèle des services. »

Young, smiling woman with a black t-shirt in front of a graffiti wall, on which is written "Hoodstock, we rise/on s'élève." Nargess Mustapha : « Ces programmes doivent reposer sur des approches culturellement pertinentes et appropriées. »

Hoodstock, point d’ancrage pour la communauté et berceau du projet à Montréal-Nord

Mmes Lopez et Batraville collaborent avec Hoodstock, un partenaire implanté dans la collectivité.

Nargess Mustapha, organisatrice communautaire, est la cofondatrice de Hoodstock, alors que Kharoll-Ann Souffrant a été embauchée pour participer au projet à titre de chercheuse. Cette dernière poursuit actuellement ses études doctorales en travail social à l’Université d'Ottawa, et sa thèse examine la violence sexuelle subie par les femmes noires au Québec.

Hoodstock a été fondée en 2009 après la mort de Fredy Villanueva, un jeune homme de 18 ans abattu par un policier alors qu’il n’était pas armé. La mission de cette organisation est de combattre les injustices, comme le racisme systémique, en créant des espaces de dialogues et des initiatives mobilisatrices qui éliminent les inégalités systémiques.

Young, smiling Black woman with braids and a black top. Kharoll-Ann Souffrant: "By centring those voices, I do believe that it can become beneficial for society as a whole.”

« Il faut non seulement répondre aux besoins urgents des services de première ligne pour les victimes d’agression sexuelle, mais aussi mettre sur pied des programmes de prévention et des ressources à l’intention des jeunes, affirme Mme Mustapha. Ces programmes doivent reposer sur des approches culturellement pertinentes et appropriées pour la population hautement racialisée et immigrante de Montréal-Nord. »

« Quand les services sont conçus et offerts sans tenir compte des besoins des victimes, dans ce cas-ci des femmes noires et racialisées, ils se transforment en expériences aliénantes et traumatisantes. »

Mme Souffrant abonde dans le même sens : « Plusieurs victimes de violences sexuelles ne sont pas prises au sérieux, mais plus particulièrement les femmes autochtones, noires et de couleur et les membres de la communauté LGBTQ+. Une façon de changer cette réalité est de faire participer ces femmes à la création et à l’offre des services qui leur sont destinés. C’est ce à quoi nous aspirons. Et je suis d’avis que l’ensemble de la société peut bénéficier du fait de donner la parole à ces femmes.

Puisque ces populations vivent au carrefour de diverses formes d’oppression et de marginalisation, elles savent pertinemment comment transformer radicalement la société pour servir le bien commun. »

Financement initial du Bureau de l’engagement communautaire

Le financement de démarrage a été obtenu grâce à une initiative d’apprentissage expérientiel dans la collectivité du Bureau de l’engagement communautaire de Concordia. Andrea Clarke (B. Sc. 2009, M. Sc. 2012, MBA 2016), directrice principale de l’engagement communautaire et de l’impact social, reconnaît l’importance de cette initiative.

« Le financement de Concordia permettra l’exécution de travaux importants par nos partenaires, indique Mme Clark. Nous avons cependant besoin d’un financement à long terme de la part des administrations locales pour établir un centre de ressources permanent à Montréal-Nord. »

Mme Lopez acquiesce : « Trouver un soutien financier durable est crucial pour la longévité de ce projet et pour traiter adéquatement les violences sexuelles à Montréal-Nord.

Nous mettons aussi au point des ressources qui pourraient être utilisées plus tard pour répondre aux besoins des résidentes et résidents de quartiers hautement racialisés et immigrants, comme Parc-Extension et Côte-des-Neiges. »


Pour en savoir plus sur le projet Agir contre les violences sexuelles, pour vous investir ou pour contribuer ou à la rédaction de demandes de financement ou de subvention, communiquez avec Marlihan Lopez à
sexualityadvising@concordia.ca.

Participez aux 16 jours d’activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes de l’ONU, qui se dérouleront du 25 novembre au 10 décembre.

 



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