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Le CRSH accorde 2,5 millions de dollars à une recherche collaborative menée par Concordia sur la désindustrialisation et la montée du populisme

Le professeur d’histoire Steven High dirigera l’enquête transnationale sur les conséquences de la perte d’emplois ouvriers en Occident
3 juin 2020
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Photo : Aditya Chinchure, Unsplash
Photo : Aditya Chinchure, Unsplash

Vingt-quatre chercheuses et chercheurs ainsi que des dizaines d’organismes partenaires collaboreront à une enquête sur la désindustrialisation et ses conséquences politiques.

Intitulé Deindustrialization and the Politics of our Time (« désindustrialisation et politiques de notre temps »), le projet sera basé au Centre d’histoire orale et de récits numérisés de l’Université Concordia et dirigé par Steven High, professeur au Département d’histoire et fondateur du centre.

Dans le cadre d’une subvention de partenariat, le groupe a reçu un soutien financier considérable du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) en vue de mener à bien le projet d’une durée de sept ans.

« Steven High a rassemblé des experts mondiaux en histoire, en art et en désindustrialisation pour réaliser ce projet », souligne Paula Wood-Adams, vice-rectrice intérimaire à la recherche et aux études supérieures.

« Les travaux du groupe jetteront un éclairage nouveau sur des questions d’une importance critique pour le public et nous aideront à comprendre la situation dans laquelle se trouve le monde. »

La classe ouvrière dans un monde postindustriel

Au cours des dernières décennies, des millions d’emplois manufacturiers et industriels ont disparu au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans d’autres grands pays industrialisés.

En conséquence, beaucoup de communautés ouvrières vivent un abandon économique dans un monde en rapide mutation.

En parallèle, ceux qui travaillaient dans l’industrie sont souvent caricaturés comme étant des hommes blancs peu instruits, amers et incapables ou refusant de s’adapter à une nouvelle réalité. Ces clichés masquent toutefois une grande part des vrais problèmes qu’entraîne la désindustrialisation.

Steven High s’inquiète d’ailleurs des réalités que dissimulent ces stéréotypes.

« Je crains parfois que nos idées érudites sur les “villes intelligentes” et les “avenirs urbains” n’aient marginalisé davantage nombre de communautés ouvrières et racialisées, affirme le chercheur. L’enthousiasme pour l’avenir peut en effet nous faire oublier ceux et celles qui ne profitent pas des changements économiques. »

De plus, si les minorités raciales qui font partie de la classe ouvrière peuvent être laissées pour compte par l’économie, elles peuvent aussi souffrir des conséquences politiques de la désindustrialisation.

« Le Brexit, l’élection de Donald Trump et la montée du populisme de droite sont liés à la désindustrialisation et aux changements économiques, explique le chercheur. L’un des principaux objectifs du projet est donc d’étudier la manière dont la race, le genre et la classe s’entremêlent inextricablement à ces développements économiques et politiques. »

Comme la désindustrialisation est un processus qui s’étend sur des décennies, la recherche présentera une utilité immédiate en plus de servir à composer avec un monde changeant dans les années à venir.

Un effort de recherche multinational

La désindustrialisation étant un processus complexe aux multiples facettes, l’enquête exigera un effort de recherche multinational. Si les études de cas particuliers ou locaux s’avèrent instructives, les membres du groupe souhaitent conjuguer leurs efforts pour acquérir une perspective approfondie, mais aussi globale, de cet enjeu.

La majeure partie de la recherche se concentrera sur les récits oraux. Cette approche permettra aux chercheuses et chercheurs d’envisager la désindustrialisation à travers le regard des personnes et des communautés mêmes qui en subissent les conséquences.

« D’une durée de sept ans, le projet donnera lieu à des ateliers transnationaux, à un institut d’été, à plusieurs publications et à un recueil. La subvention financera par ailleurs de généreuses bourses de recherche qui permettront de recruter des boursiers postdoctoraux et des étudiants aux cycles supérieurs d’exception à Concordia », souligne Steven High.

« Une fois la pandémie terminée, nos étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs auront la possibilité de prendre part à un institut d’été annuel en compagnie d’universitaires émergents du monde entier. Cette occasion élargira considérablement leurs horizons et les aidera à bâtir une cohorte transnationale de chercheuses et de chercheurs. »

De plus, le groupe mettra en commun ses données de recherche, qui seront stockées en ligne pour permettre aux chercheurs de demain de tirer parti des renseignements et des récits recueillis.

« Concordia s’attache à étudier les villes où nous vivons, affirme le Pr High. Notre projet fera de l’Université le centre mondial de la recherche sur la désindustrialisation. »

Concordia montre la voie en sciences humaines

En comptant la subvention, le corps professoral de Concordia s’est vu octroyer plus de six millions de dollars en fonds de recherche du CRSH cette année. Cette somme comprend 22 subventions Savoir, d’une valeur de 3,6 millions, cinq subventions Connexion, une subvention de développement de partenariat, une subvention de synthèse des connaissances et une subvention d’engagement partenarial.

Le projet aborde un éventail de sujets dans des domaines tels que les communications, l’histoire, le design, les affaires et la psychologie.

« Nous sommes très fiers du Pr High et de tous les bénéficiaires de subventions du CRSH », affirme Paula Wood-Adams.

« Ce financement constitue un investissement dans un type de recherche transdisciplinaire collaborative qui comporte des avantages considérables pour la société. Il représente en outre un engagement à l’égard des valeurs qui orientent le Plan de recherche stratégique de Concordia. »


Renseignez-vous sur le
Centre d’histoire orale et de récits numérisés de l’Université Concordia.

 



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