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Marlihan Lopez, de l’Université Concordia, est une des 100 personnes d’ascendance africaine de moins de 40 ans les plus influentes du monde

Coordonnatrice à l’Institut Simone-De Beauvoir, elle sera honorée à New York après l’ouverture de la 74e session de l’Assemblée générale des Nations Unies
23 septembre 2019
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Marlihan Lopez a aussi été sélectionnée comme lauréate du Mois de l’histoire des Noirs du Québec en février.
Marlihan Lopez a aussi été sélectionnée comme lauréate du Mois de l’histoire des Noirs du Québec en février.

Marlihan Lopez est entrée à l’Institut Simone-De Beauvoir de l’Université Concordia en 2019 à titre de coordonnatrice des programmes de 1er cycle et des stages pour la majeure en études interdisciplinaires en sexualité, officiellement lancée cette année.

Or, la militante afroféministe et organisatrice communautaire se taille aussi maintenant une place sur la scène internationale : elle a été nommée parmi les 100 personnes d’ascendance africaine de moins de 40 ans les plus influentes (Most Influential People of African Descent ou MIPAD) pour 2019.

« J’étais vraiment surprise d’apprendre que mon nom avait été retenu, relate Marlihan Lopez. Il y a beaucoup de gens qui accomplissent des choses importantes ici, au Québec ».

La liste a été établie en 2017 dans le cadre de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, 2015-2024, proclamée par les Nations Unies. Celle-ci célèbre les personnes qui se sont démarquées par leurs réalisations dans les secteurs public et privé dans le monde entier.

Marlihan Lopez a été nommée dans la catégorie « œuvres humanitaires, militantisme et religion »; les autres catégories sont « politique et gouvernance », « affaires et entrepreneuriat » et « médias et culture ».

Elle rejoindra les autres lauréats le 27 septembre prochain à la cérémonie annuelle de MIPAD, qui se tiendra à New York au même moment que l’ouverture de la 74e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. À cette occasion, Mme Lopez participera à une table ronde organisée par MIPAD où sera soulignée la reconnaissance de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine par le Canada.

« Nous parlerons de discrimination et des obstacles systémiques auxquels font face les communautés noires au Canada. Nous discuterons également de la nécessité pour le gouvernement d’adopter des politiques publiques qui ciblent les problèmes touchant nos communautés », ajoute-t-elle.

Marlihan Lopez se joint à une liste impressionnante de personnalités nommées cette année par MIPAD, dont les Canadiens Sandy Hudson, fondatrice du mouvement Black Lives Matter – Toronto, et le chanteur de R&B et artiste de hip-hop The Weeknd.

Depuis 2017, MIPAD honore des personnes venant de 60 pays. La liste compte notamment des célébrités de la scène musicale comme Drake, Beyoncé et Rihanna, ainsi que des athlètes comme P.K. Subban, Lewis Hamilton et Tiger Woods.

Militante, féministe et bien plus encore

Marlihan Lopez a été sélectionnée par MIPAD pour ses contributions en tant que professionnelle et bénévole.

Elle est vice-présidente de la Fédération des femmes du Québec, où elle travaille depuis 2017. Elle affirme d’ailleurs que « la fédération est historiquement le plus important organisme de femmes du Québec ».

« La fédération rassemble nombre de femmes et de groupes de femmes dont elle défend les droits à travers la province. »

Marlihan Lopez a également été présidente de la Fondation Paroles de femmes, organisme féministe pour les femmes de couleur. « Notre objectif était d’offrir une plateforme pour permettre aux femmes racisées d’exprimer leurs expériences et leurs besoins. »

Mme Lopez a pu jeter des ponts entre son militantisme social et sa vie professionnelle. Avant son embauche à Concordia, elle était agente de liaison et coordonnatrice pour le Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions sexuelles.

« J’ai collaboré avec des organismes communautaires de femmes luttant contre les problèmes de violence à caractère sexuel. Nombre de ces organismes travaillent auprès de populations faisant face à des risques structurels, comme les personnes LGBTQ, les immigrants et les Autochtones », poursuit-elle.

« Avec d’autres groupes communautaires et féministes, j’ai également fait pression pour que soit adoptée une loi en matière de violence à caractère sexuel dans les universités et les cégeps », ajoute-t-elle à propos du projet de loi No 151 : Loi visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur. « J’ai dû travailler en étroite collaboration avec différentes universités du Québec ».

Lorsque son contrat est arrivé à échéance plus tôt en 2019, Marlihan Lopez a appris qu’un poste était offert à l’Institut Simone-De Beauvoir. « Cette fonction nécessitait entre autres de tisser des liens avec des organismes communautaires – ces mêmes organismes avec qui j’avais déjà collaboré dans mes emplois précédents », ce qui lui a permis de se mettre directement au travail à Concordia.

Entre autres responsabilités, elle conseille les étudiantes et étudiants, mène des activités de promotion auprès des organismes communautaires et noue des liens avec les organismes axés sur la sexualité.

« Marlihan Lopez joue un rôle essentiel dans la transformation de l’Institut Simone-De Beauvoir », affirme Kimberley Manning, professeure agrégée de sciences politiques et directrice de l’institut.

« Largement réputée et respectée pour son leadership avant-gardiste, elle donne régulièrement des conférences lors d’événements communautaires et universitaires, et relie l’institut à une multitude d’organismes locaux. Qui plus est, elle contribue à développer la vision d’une université nouvelle génération : ouverte, accessible et axée sur le savoir issu de la communauté ».

Apprentissage par la maternité

Née à Puerto Rico, Marlihan Lopez a grandi sur le continent, aux États-Unis, avant de mettre le cap vers le nord pour faire une maîtrise en études internationales sur le genre et le développement à l’Université de Montréal.

Après avoir obtenu son diplôme, elle a déménagé à Cuba, mais est revenue à Montréal en 2015. « La première fois, je suis venue pour faire des études supérieures. Mais la deuxième fois, j’étais mère seule, alors c’était différent », se souvient-elle.

La maternité n’a fait que renforcer son engagement envers la justice sociale, souligne-t-elle.

« Je suis mère d’un jeune enfant noir atteint d’un trouble du spectre de l’autisme qui a déjà subi beaucoup de discrimination. Je pense que mon expérience de mère est un grand atout et a façonné la façon dont j’aborde mon travail. »


Apprenez-en davantage sur l’Institut Simone-De Beauvoir de Concordia et la nouvelle majeure en études interdisciplinaires en sexualité.

 

 



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