Axées sur la participation du public, nos conversations réinventent le concept d’« université ». Elles créent au sein des quartiers montréalais des espaces consacrés à l’apprentissage continu, à la réflexion critique et à l’engagement communautaire.
L’université autrement : dans les cafés
Cette série de conversations publiques et bilingues se déroule dans divers cafés et espaces communautaires montréalais.

Nos échanges se déroulent dans le même esprit qu’une discussion en famille ou entre amis. Toutefois, ils réunissent plus de gens et de points de vue et sont légèrement plus structurés.
Grâce à l’appui de nos bénévoles, des propriétaires et responsables de nos lieux de rencontre ainsi que de nos organismes partenaires, le programme est offert gratuitement. Nous vous invitons cordialement à y participer, et ce, quels que soient votre âge, votre origine ou votre niveau de scolarité.
Dans quelle langue se déroulent les conversations? Combien en coûte-t-il pour participer à une activité? Faut-il s’y inscrire à l’avance? Vous trouverez dans cette section des réponses à ces questions et à plusieurs autres.
hivers-printemps 2020: Nos communautés
Heure : 19h à 21h
Lieu : Librairie Racines 2.0, 5118 Rue de Charleroi
En tant que résidents de longue date, nous faisons plus que vivre dans nos quartiers – nous les bâtissons. Mais quels sont les défis uniques auxquels certaines communautés – en particulier les communautés noires et d’autres communautés racialisées – sont confrontées lorsqu’il s’agit de s’approprier un coin de la ville pour en faire son chez-soi? Comment sommes-nous poussés à aller nous installer plus loin lorsque ceux et celles qui ont du pouvoir structurel et économique décident d’emménager? Cette conversation publique examine le déroulement de la lutte pour garder sa place dans les quartiers racialisés. Comment les nouveaux résidents plus fortunés exploitent-ils les systèmes institutionnels, les transformant ainsi en armes, et dans quelle mesure la promotion immobilière, la brutalité policière et le profilage racial sont-ils intensifiés par l’embourgeoisement? Quels obstacles systémiques empêchent les communautés racialisées d’accéder aux ressources urbaines – et comment pouvons-nous lutter contre ces tendances et protéger les quartiers que nous avons construits?
Invités:
Gabriella « Kinté » Garbeau est auteure, militante antiraciste, afroféministe et la fondatrice de la librairie Racines. Après ses études en travail social, elle a œuvré plusieurs années auprès des jeunes de Montréal-Nord et des femmes en difficulté du centre-ville. Par la suite, elle a mis sur pied Racines, une librairie spécialisée, avec la profonde conviction que la représentation des personnes racisé.e.s par la littérature et l’art sous toutes ses formes est plus que nécessaire afin de mettre de l’avant la vie et les luttes de celles-ci. Les tablettes de cette librairie enracinée à Montréal-Nord sont garnies de romans, d’œuvres d’art et d’artisanat créés par des personnes racisé.e.s.
Bochra Manaï est chercheure et professionnelle du milieu communautaire. Coordinatrice Générale de Parole d'excluEs, organisation qui promeut la mobilisation citoyenne à Montréal-Nord à des fins de transformation sociale et territoriale. Auteure de "Les Maghrébins de Montréal" aux PUM, elle s'intéresse aux enjeux d'altérité dans la ville, aux enjeux d'immigration, de cohabitation interethniques et aux dynamiques d'exclusion et d'inclusion dans les quartiers urbains.
Ted Rutland enseigne dans le département de géographie de l’Université Concordia. Ses recherches considèrent l’impact du racisme sur la manière dont les villes sont comprises et gérées, et comment l’injustice raciale fait partie intégrale de nos villes. Son livre, publié en 2018, Displacing Blackness: Planning, Power, and Race in Twentieth Century Halifax, tisse un lien entre le racisme anti-Noir et la planification urbaine d’Halifax. Son travail courant est inspiré d’activistes de Montréal Nord, et examine la guerre contre les soi-disant gangs de rue, à Montréal
Modérateur:
Oumalker Idil Kalif est sociologue et a œuvré pendant plus de dix ans au sein d’organisations des secteurs communautaire, privé et public au Canada. Cette enfant du quartier de la Petite-Bourgogne, à Montréal, est née à Djibouti. Elle est gestionnaire de projet et tutrice, travaillant principalement auprès de la jeunesse racisée montréalaise. Idil vit à Montréal depuis plus de trente ans et dirige principalement son attention vers les enjeux liés au racisme, à l’immigration, à la migration, à l’accès à un enseignement de qualité et aux inégalités. Elle cherche à appuyer les efforts visant une meilleure compréhension du racisme contre les Noirs et l’islamophobie au Québec.
Co-organisé avec la Librairie Racines 2.0
Heure : 19h à 21h
Lieu : Centre Récréatif, Culturel et Sportif St-Zotique, 75 square Sir-Georges-Étienne-Cartier
L’interaction des résidents avec leur cadre bâti est un grand enjeu de l’urbanisme. Mais à qui revient-il de concevoir nos paysages, et dans quelle mesure cette activité prive-t-elle les résidents de moyens d’action au lieu de leur en procurer? Cette conversation publique examine les rapports de pouvoir d’un processus décisionnel descendant qui sert de vecteur pour la violence systémique. Comment un vernis de neutralité institutionnelle dans le domaine du développement urbain favorise-t-il l’inégalité des classes? Dans quelle mesure les bonnes paroles à l’égard de la participation des résidents masquent-elles une réalité où le contrôle bureaucratique et le capital social ostracisent celles et ceux qui sont le plus concernés? Comment pouvons-nous préserver nos collectivités en nous réappropriant notre rôle dans leur façonnement?
Invités:
Gonzalo Lizarralde s’intéresse à la compréhension des processus de projet, ainsi qu’à l’analyse des risques, des logements sociaux et de l’informalité en milieu urbain. Il est titulaire de la Chaire Fayolle-Magil Construction en architecture, bâtiment et durabilité. Il est également directeur du groupe de recherche IF (grif) et de l’Observatoire universitaire de la vulnérabilité, la résilience et la la reconstruction durable (Oeuvre durable). Il est l’un des fondateurs de l’i-Rec, un réseau international de spécialistes de la réduction des risques et de la reconstruction post-catastrophe. Il a dirigé ou participé à des projets de recherche d’envergure, dépassant un budget global de plus de huit millions de dollars canadiens. Il est l’auteur du livre The Invisible Houses et co-auteur du livre Rebuilding After Disasters. Depuis 2016, Gonzalo est membre du Collège de nouveaux chercheurs et créateurs en art et en science de la Société royale du Canada, la plus importante reconnaissance du leadership intellectuel émergent du pays.
Shannon Franssen évolue dans le milieu communautaire depuis 1996. Outre d’avoir œuvré en première ligne pour des organismes d’aide au logement et de lutte à l’itinérance, elle a siégé à de nombreux conseils d’administration d’organismes communautaires et d’économie sociale montréalais. Elle s’est jointe à l’équipe de la Corporation de développement communautaire Solidarité Saint-Henri en tant que coordonnatrice en 2010. Elle se passionne pour la conception et la mise en œuvre de processus décisionnels inclusifs et démocratiques, ainsi que d’outils destinés à promouvoir l’engagement communautaire et l’autonomisation collective.
Jocelyne Bernier est citoyenne du quartier Pointe-Saint-Charles et membre de l'Opération populaire d'aménagement (OPA). Elle fut récipiendaire du prix 3M du leadership en santé 2013.
Modératrice:
Passionnée de culture numérique, de politique et d’éducation populaire, Élise Ross-Nadié est membre de collectifs autogérés tout en étant active dans le milieu communautaire et féministe au Québec et ailleurs depuis une dizaine d'années. Elle collabore plus récemment avec des membres du milieu académique dans le cadre d'une maîtrise en études médiatiques. Elle s'intéresse plus spécifiquement à la violence dans les applications de rencontre en ligne, à l'intelligence artificielle, ainsi qu'à l'affordance des interfaces.
Co-organisé avec la CDC Solidarité St-Henri
Heure : 19h à 21h
Lieu : Librairie Racines 2.0, 5118 Rue de Charleroi
Bien que le syndicalisme ait favorisé l’amélioration des conditions de travail et fourni un modèle pour l’action communautaire, nombre de travailleuses et de travailleurs, surtout ceux qui sont racialisés, continuent de peiner dans des situations d’emploi précaires. Comment pouvons-nous élargir la portée des efforts de défense des droits des travailleurs à Montréal afin de mieux inclure les personnes qui n’ont pas profité de cette amélioration? Cette conversation publique examine en quoi la défense des droits des travailleurs doit être plus inclusive si elle souhaite faire face aux injustices qui règnent dans le monde du travail à l’heure actuelle, surtout celles auxquelles sont confrontées les personnes migrantes et les autres travailleurs racialisés. Dans quelle mesure avons-nous négligé de tenir compte des obstacles, notamment culturels, auxquels se heurtent certains travailleurs, et avons-nous ainsi, en pratique, exclu ces personnes des efforts coordonnés mis en œuvre pour améliorer les conditions de travail? Comment l’identité raciale renforce-t-elle la culture syndicale, et comment pouvons-nous transcender un point de vue limité pour plaider la cause de tous les travailleurs?
Invités:
Ramatoulaye Diallo est technicienne en administration au sein de l'équipe d'acquisition de talents au CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal et est trésorière du Comité exécutif du Conseil central du Montréal Métropolitain de la Confédération des syndicats nationaux. Elle a fait des études en en communication à l’Université Concordia et au HEC Montréal.
Frantz Délice travaille auprès des personnes vulnérables depuis 25 ans. Il est originaire d’Haïti et a grandi seul dans le quartier de Saint-Michel à Montréal. Il est un représentant légitime de sa diaspora au Canada dans le cadre d’un regroupement de défenseurs des intérêts de la diaspora haïtienne. Il est directeur général de l’IDENH et député des diasporas pour l’Amérique du Nord. Il a complété une formation multidisciplinaire à l’Université Laval.
Marc-Édouard Joubert a immigré à Montréal en 1966 et a été confronté à un très jeune âge à l’apprentissage de la différence et du poids qu’elle représente parfois. Il fut engagé chez Postes Canada où il a profité de l’exemple de plusieurs délégués syndicaux d’expérience. Il fût élu par acclamation président du Conseil régional FTQ Montréal métropolitain en 2016 et en 2019. Ses nombreuses fonctions syndicales lui ont appris que la défense des intérêts du grand nombre ne doit jamais se faire en mettant de côté les préoccupations des membres les plus vulnérables ou les moins nombreux au sein de l’unité syndicale. Les rapports que les humains entretiennent entre eux et les rapports de domination qui se perpétuent constituent ses sujets de réflexion favoris.
Modérateur:
Rémy Twahirwa est un chercheur et organisateur communautaire vivant et travaillant à Tiohtiá:ke, actif au sein des mouvements antiraciste, décolonial et de justice migrante, notamment avec le comité anti-détention de Solidarité sans frontières. Il est fondateur du collectif Lectures radicales Montréal. Depuis 2019, il siège sur le conseil d’administration de l’organisation de solidarité Alternatives.
Co-organisé avec la Librairie Racines 2.0
Heure : 19h à 21h
Lieu : Centre Récréatif, Culturel et Sportif St-Zotique, 75 square Sir-Georges-Étienne-Cartier
Bien que la gauche urbaine ait tendance à épouser la cause des résidents pauvres, dans quelle mesure ses priorités ont-elles véritablement pour effet de cibler les habitants les plus vulnérables de la ville? Comment les choix concernant la planification et le développement urbains bannissent-ils dans la pratique les personnes dont les vies sont les plus profondément ancrées dans l’espace public? Cette conversation publique examine dans quelle mesure les efforts consacrés à l’animation des espaces publics peuvent avoir pour effet de rendre ces lieux moins – et non pas plus – inclusifs. Comment le fait d’attirer des résidents plus riches se traduit-il par une augmentation de la surveillance policière, et quels sont les autres obstacles à la participation érigés au nom de la transformation de nos espaces publics? Comment pouvons-nous considérer tant les espaces urbains que les stratégies d'interventions policiaires, afin d'assurer le plein respect de ceux qui sont affectés par la pauvreté?
Invitée:
Andreane Desilets travaille au sein du mouvement communautaire depuis 1997, à titre de travailleuse de rue et d’intervenante jeunesse dans divers milieux au Québec et en Ontario. Elle fut impliquée au travers des années sur divers CA dont l’ADDS, l’ADO-Jeunes et à titre de partenaire sur le conseil d'administration de La Clinique Droits Devant et du RAPSIM. Depuis 2016, elle agit comme directrice générale de La Maison Benoit Labre, organisme œuvrant avec une population itinérante ou à risque dans le quartier du Sud-Ouest de Montréal.
Modératrice:
Shannon Franssen évolue dans le milieu communautaire depuis 1996. Outre d’avoir œuvré en première ligne pour des organismes d’aide au logement et de lutte à l’itinérance, elle a siégé à de nombreux conseils d’administration d’organismes communautaires et d’économie sociale montréalais. Elle s’est jointe à l’équipe de la Corporation de développement communautaire Solidarité Saint-Henri en tant que coordonnatrice en 2010. Elle se passionne pour la conception et la mise en œuvre de processus décisionnels inclusifs et démocratiques, ainsi que d’outils destinés à promouvoir l’engagement communautaire et l’autonomisation collective.
Co-organisé avec la CDC Solidarité St-Henri
Heure : 19h à 21h
Lieu : Librairie Racines 2.0, 5118 Rue de Charleroi
À quoi ressemble un contexte où les personnes qui travaillent dans le domaine du développement économique communautaire ne ressemblent pas aux collectivités qu’elles cherchent à influencer, et comment cette présence étouffe-t-elle les entrepreneurs communautaires? Le mouvement coopératif est lié à une nécessité historique de trouver des solutions de rechange aux obstacles systémiques que rencontrent certaines communautés ethnoculturelles. Comment certains de ces mêmes défis continuent-ils de contrecarrer les efforts visant à mettre en œuvre des solutions reposant sur l’entrepreneuriat communautaire? Cette conversation publique examine les obstacles systémiques auxquels font face les communautés racialisées, surtout les communautés noires de Montréal, tandis que leurs membres essayent d’exécuter des projets entrepreneuriaux ancrés dans une compréhension vécue des contextes communautaires. Quel rôle joue l’accès au crédit, et comment les obstacles d’aujourd’hui reflètent-ils un passé où les instruments financiers étaient utilisés comme outils de domination sociale? Comment pouvons-nous chercher à créer de l’espace pour l’entrepreneuriat communautaire en libérant des capitaux et en assurant une représentation réelle – plutôt que symbolique – au sein des sièges du pouvoir?
Invité:
Thierry Lindor est un entrepreneur en série de Montréal qui, en 2019, s’est classé au palmarès des 100 personnes d’ascendance africaine les plus influentes. En 2014, il est devenu la plus jeune personne et le premier entrepreneur Noir à détenir une franchise Remax au Québec. Il compte parmi les fondateurs d’Influence ORBIS.
Dimitri Espérance est titulaire d'un baccalauréat en science politique de l'Université du Québec à Montréal (UQAM). Il poursuit ses études à la maîtrise en gestion de l'innovation sociale de HEC Montréal. À mi-parcours, il décide de quitter les bancs d'école afin d'acquérir des expériences de travail concrètes dans des organisations qui oeuvrent en innovation sociale. Après un début de carrière en consultation et en gestion de projet, Dimitri se tourne vers l'entrepreneuriat social. Depuis, il concentre son action sur son quartier d'adoption, Saint-Henri, tout en travaillant comme consultant indépendant.
Co-organisé avec la Librairie Racines 2.0
Heure : 19h à 21h
Lieu : Centre Récréatif, Culturel et Sportif St-Zotique, 75 square Sir-Georges-Étienne-Cartier
Des stratégies d’innovation sociale sont de plus en plus souvent mises en place dans une volonté apparente de relever les défis communautaires, mais dans quelle mesure ces démarches rejettent-elles les connaissances locales? Par quel processus ces instruments éveillent-ils l’intérêt de bailleurs de fonds qui exercent un pouvoir extraordinaire, mais possèdent une compréhension très limitée de ce qui se passe au niveau local? Cette conversation publique examine dans quelle mesure l’organisation communautaire ancrée dans des contextes locaux est fragilisée par le désir obsessionnel de réponses faciles que manifestent les institutions. Comment cette tendance réduit-elle l’autonomie locale en privilégiant les mots à la mode et les idées abstraites aux dépens des expériences vécues? Comment détourne-t-elle le financement vers des initiatives étrangères aux véritables besoins des collectivités, ou le fait-elle dépendre d’un consentement à l’usage de la communauté comme laboratoire? Dans quelle mesure l’innovation sociale est-elle non seulement peut-être inefficace, mais aussi une menace pour la souveraineté, et l'esprit innovateur, de nos quartiers?
Invités:
Ancienne présidente-directrice générale du Chantier de l’économie sociale (1996-2015), Nancy Neamtan est actuellement conseillère stratégique pour le Chantier et pour TIESS, un centre panquébécois de liaison et de transfert des connaissances en innovation sociale. Elle possède plus de trente ans d’expérience dans le domaine de l’économie sociale, de la finance sociale et du développement économique communautaire. Reconnue à l’échelle nationale et internationale pour son expérience en la matière, elle est récipiendaire de deux doctorats honorifiques ainsi que de l’Ordre du Canada et de l’Ordre du Québec.
Originaire de la Nouvelle-Écosse, Kody Crowell se passionne pour la recherche et le rôle qu’elle joue dans le militantisme. Il a fait des études dans les domaines de l’épidémiologie, de la santé publique ainsi que des politiques sociales et de santé. Il s’intéresse aux questions d’éthique entourant les données et la justice épistémique. Dans ses temps libres, il aime écrire et lire.
Co-organisé avec la CDC Solidarité St-Henri
Conversations antérieures

Depuis sa création en 2003, L’université autrement : dans les cafés a proposé plus de 400 conversations publiques! Les thèmes que nous abordons dans ce programme communautaire évoluent et reviennent parfois, selon l’actualité et ce qui retient l’attention des participants. Pour vous faire une idée des sujets que nous explorons, consultez la liste des conversations que nous avons tenues ces douze dernières années.