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Suivi détaillé sur le budget de 2023-2024

Lisez un message de Denis Cossette, chef de la direction financière, et Anne Whitelaw, vice-rectrice exécutive aux affaires académiques
23 novembre 2023
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Par Denis Cossette et Anne Whitelaw


Chères Concordiennes,
Chers Concordiens,

Comme le communiquait récemment le recteur Graham Carr, Concordia se trouve dans une situation financière difficile qui exige une action collective immédiate. C’est pourquoi nous désirons aujourd’hui vous donner une image claire de l’état du budget de l’Université et vous présenter les mesures qu’il nous faut mettre en œuvre maintenant et durant les mois à venir pour contrôler nos coûts et limiter notre déficit au montant que nous nous étions initialement engagés à respecter auprès du conseil d’administration. Nous vous indiquerons également les prochaines étapes nécessaires pour assurer la viabilité financière de nos activités dans les années à venir.

Situation actuelle

Au printemps dernier, le conseil d’administration de Concordia a approuvé un budget assorti d’un déficit de 19,4 millions de dollars pour l’exercice 2023-2024. Dans le cadre de cette entente, nous avons établi un plan d’atténuation afin de maintenir le déficit à ce niveau gérable. Malheureusement, bien que nous appliquions les mesures d’atténuation prévues depuis le début de l’année financière, le déficit a continué d’augmenter, et ce, pour plusieurs raisons, la plus importante étant un déclin soutenu des inscriptions. Laissez-nous vous expliquer.

Comme pour la plupart des universités, la majeure partie des revenus de fonctionnement de Concordia provient des droits de scolarité des étudiants ainsi que des subventions gouvernementales qui s’y rattachent. En fait, à Concordia, la fraction des revenus de fonctionnement issue des droits de scolarité et des subventions connexes se situe à 87 pour cent. Or, malheureusement, après environ 10 ans de forte croissance, les inscriptions ont chuté de 2,4 pour cent en 2021-2022, puis d’encore 2,1 pour cent en 2022-2023. Bien que le déclin global se soit stabilisé en 2023-2024, la diminution cumulative a une incidence considérable sur nos revenus.

En raison de cette baisse de revenus, Concordia ne peut régler ses coûts fixes, principalement constitués des salaires et des coûts des activités quotidiennes qui appuient l’enseignement, la recherche et la vie étudiante. L’inflation, qui touche le coût des biens et des services, ainsi que la hausse des taux d’intérêt, des avantages sociaux et des salaires ont également eu un important effet sur les dépenses de l’Université. Figurent en outre dans le calcul du déficit les vacances accumulées, les crédits cumulés et d’autres passifs. Tous ces éléments nous ont obligés à réviser nos projections financières précédentes.

Maintenant, si nous nous fondons sur nos résultats finaux prévus pour 2022-2023 afin d’établir des prévisions concernant les années à venir – en prenant en compte les hausses salariales et notre capacité limitée à prévoir une augmentation des effectifs étudiants – nous estimons que le défi structurel futur de Concordia se situera bientôt entre 65 millions et 75 millions de dollars. Autrement dit, nos dépenses pourraient dépasser nos revenus de ce montant approximatif si nous n’adoptons pas immédiatement des mesures supplémentaires de contrôle des coûts.

Comment en sommes-nous arrivés là?

Les membres de la communauté de Concordia ont raison de nous demander ce que nous savions au sujet du déficit structurel de l’Université et comment il a pu croître si rapidement.

D’abord, selon les experts, le financement des universités au Québec accuse un manque à gagner annuel d’au moins 1,4 milliard de dollars par rapport à celui de leurs établissements pairs du reste du Canada. Les personnes qui sont à Concordia depuis un certain nombre d’années se souviendront également qu’en 2013, le gouvernement du Québec avait réduit le budget de l’Université de 26,4 millions. Concordia avait géré cette compression en soumettant et mettant en œuvre un plan officiel de redressement entre 2015 et 2020. Le fait que Concordia se retrouve de nouveau en situation de déficit malgré les efforts qu’elle déploie depuis dix ans pour contrôler ses coûts témoigne de la fragilité générale du système d’enseignement supérieur au Québec.

Dans le passé, Concordia pouvait toujours compter sur la hausse des inscriptions pour compenser la croissance des coûts. Or, comme nous l’avons indiqué plus haut, ce n’est plus le cas. Notre défi aujourd’hui est que dans tous les secteurs de l’Université, la majeure partie des dépenses relève d’ententes contractuelles concernant par exemple les salaires, les services publics, l’entretien et la sécurité. Ces coûts sont difficiles à réduire en peu de temps. Et malheureusement, en raison des répercussions sociales et économiques continues de la pandémie de COVID-19, les revenus ont fluctué et décliné beaucoup plus rapidement que la vitesse à laquelle nous pouvons rajuster nos dépenses, vu les engagements à moyen et à long terme inscrits dans notre budget de fonctionnement. Il ne nous est simplement pas possible de couper à un rythme aussi rapide que celui auquel nos revenus ont diminué dans les trois derniers exercices.

Mesures immédiates

À l’approche du milieu de l’année financière, nous avons réussi à contenir notre déficit actuel à environ 35 millions de dollars. Cependant, il ne fait aucun doute que nous devons poursuivre nos efforts pour nous conformer au budget approuvé par le conseil d’administration. Dans ce contexte, nous avons mis en place les mesures suivantes :

  • gel des salaires du recteur et des membres de son équipe de direction;
  • maintien du gel d’embauche de personnel non enseignant, sauf pour les postes essentiels à la mission, jusqu’à la fin de l’exercice;
  • utilisation stratégique exceptionnelle de plusieurs fonds de réserve aux fins d’une réduction du déficit de l’année en cours d’un montant de 9,4 millions;
  • application des 4,1 millions du fonds de transformation du recteur, approuvé par le conseil d’administration en mai dernier, au déficit global de l’Université;
  • au besoin, arrêt des transferts de fonds de fonctionnement vers des projets d’investissement, et limitation provisoire des nouvelles initiatives en matière de TI et d’installations, sauf celles faisant l’objet d’un financement réservé du gouvernement (cette mesure ne sera appliquée qu’en dernier recours, car il est important que l’Université puisse continuer d’investir en infrastructure).

Un déficit de 35 millions dénote un progrès, mais ce chiffre reste supérieur au déficit de 19,4 millions approuvé par le conseil d’administration, même après l’utilisation de 9,4 millions des fonds de réserve. Pour atteindre notre cible au cours du présent exercice, nous devons essayer de comprimer les dépenses globales de l’Université de 7,8 pour cent. Nous en sommes donc arrivés à une étape où chaque secteur doit examiner ses dépenses actuelles et déterminer comment il réduira son budget pour réaliser les économies nécessaires. La nature de ces ajustements variera selon les secteurs, mais la réduction budgétaire globale doit être répartie équitablement.

Si certaines des mesures de réduction du déficit – comme l’utilisation exceptionnelle de fonds de réserve – ne sont pas des solutions à long terme, elles nous ont donné le temps de préparer le plan de redressement que nous devons soumettre au gouvernement du Québec après trois budgets déficitaires consécutifs. Pendant que nous mettons la dernière main à ce plan, nous continuerons de travailler avec les unités dans toute l’Université afin de transformer nos approches de recrutement tout en rationalisant nos activités et en réévaluant nos priorités.

Tout au long de ce vaste changement, notre but premier consiste à soutenir la mission d’enseignement et de recherche de l’Université : offrir des cours et une supervision des études aux cycles supérieurs de grande qualité, fournir à notre effectif étudiant des services adaptés à leurs besoins, et poursuivre nos activités de recherche à fort impact, lesquelles ont connu une croissance exponentielle ces dernières années.

Regard vers l’avenir

En vertu des politiques qu’elle fait approuver par son conseil d’administration, Concordia est tenue de modifier son cadre financier si, à la lumière des tendances, il est estimé que la viabilité financière à long terme de l’établissement est à risque. Par conséquent, outre le plan de redressement exigé par le gouvernement, nous élaborerons et mettrons en œuvre une stratégie budgétaire globale qui nous permettra d’équilibrer notre budget dans les cinq prochaines années.

L’exercice de planification budgétaire que nous entreprenons est nécessaire, mais il nous donne aussi l’occasion de mener une réflexion approfondie sur la façon dont nous pouvons élaborer des structures et des activités qui cadrent avec nos priorités et nos ambitions. Ce processus nous permettra de jeter les bases d’une conception d’avenir pour Concordia.

Nous vous remercions de votre compréhension et de votre soutien continu. Dans les prochaines semaines, nous organiserons des conversations sur le budget avec la communauté afin de discuter plus en détail de la situation et des prochaines étapes.

Denis Cossette
Chef de la direction financière
Coprésident du groupe de travail sur l’examen du budget

Anne Whitelaw
Vice-rectrice exécutive aux affaires académiques
Coprésident du groupe de travail sur l’examen du budget




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