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Quand bien dormir devient plus difficile

De plus en plus d’études établissent un lien entre le manque de sommeil et la démence
23 avril 2024
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Par Jordan Whitehouse


An analog alarm clock sits atop of a dresser. The image is overlaid with hues of green. Photo: Abdülkadir Vardi, Unsplash

Ce n’est un secret pour personne que la qualité du sommeil diminue avec l’âge, mais, jusqu’à tout récemment, il y avait peu d’études de grande envergure qui portaient sur la relation entre le sommeil des personnes âgées et les troubles cognitifs.

Il y a environ cinq ans, une équipe de chercheuses et chercheurs de Concordia, de l’Université de Montréal et de l’Université McGill s’est penchée sur les données de plus de 26 000 participants à l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement pour mieux déterminer si le manque de sommeil jouait un rôle dans le déclin de la mémoire.

L’équipe a examiné plus précisément trois groupes : les personnes sans troubles de sommeil, les insomniaques chroniques et les personnes présentant des symptômes d’insomnie, mais ne signalant pas de problèmes de fonctionnement pendant la journée. Les résultats, publiés dans la revue SLEEP, montrent que l’insomnie chronique, en particulier, a des conséquences importantes sur la mémoire des personnes de 45 ans et plus.

Cette distinction entre l’insomnie chronique et l’insomnie en général est importante, explique Nathan Cross, l’un des codirecteurs de l’étude, qui était à l’époque chercheur postdoctoral au Laboratoire sommeil, cognition et neuroimagerie de Concordia.

Portrait d'un homme aux cheveux bruns et à la courte barbe brune, arborant un léger sourire et portant un polo noir à boutons blancs. Nathan Cross

« L’insomnie est un trouble du sommeil, mais il s’agit avant tout d’un trouble psychologique dans lequel vous avez l’impression que la mauvaise qualité de votre sommeil vous empêche de bien fonctionner pendant la journée, explique-t-il. Or, nous avons constaté que seules les personnes ayant de telles difficultés durant la journée présentaient des troubles de la mémoire. »

M. Cross a également participé à une étude de suivi publiée dans la revue SLEEP, qui montre que les personnes dont la qualité du sommeil s’est dégradée entre 2019 et 2022 étaient également plus susceptibles de souffrir d’un déclin de la mémoire.

Bien que ces études ne prouvent pas qu’un mauvais sommeil soit l’une des causes de la démence, elles montrent tout de même un lien direct entre l’insomnie chronique et la perte de mémoire, laquelle peut conduire à des affections telles que la maladie d’Alzheimer. Elles s’ajoutent également à un nombre croissant de recherches qui donnent à penser que l’insomnie est associée à un risque important de démence.

Aujourd’hui chercheur à l’Université de Sydney, en Australie, M. Cross signale qu’il reste encore beaucoup à découvrir sur le lien entre le sommeil et la démence. Il est convaincu que les nouvelles améliorations technologiques permettront d’atteindre cet objectif.

« De nombreux biomarqueurs sanguins sont beaucoup plus efficaces pour prédire le risque de déclin cognitif, et je pense que le lien entre ces biomarqueurs et le sommeil sera très important, conclut-il. Même les outils comme l’IRM s’améliorent constamment et je suis d’avis que nous comprendrons bientôt mieux les changements structurels cérébraux liés au sommeil. »

Lisez notre article de couverture « Cerveau et cognition: Face à l’augmentation des cas de démence, de nouvelles recherches sur le cerveau offrent l’espoir grâce à la détection précoce ».

 



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