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Candidate à la maîtrise ès beaux-arts à l’Université Concordia, Danica Olders s’apprête à entreprendre un séjour de trois mois sur l’île suédoise de Gotland

L’étudiante en sculpture et en céramique est la lauréate 2025 de la bourse et de la résidence d’été en beaux-arts Brucebo
25 avril 2025
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Portrait of young artist in Gallery Portrait de l’artiste et étudiante à la maîtrise Danica Olders, par Maggie Williams

Danica Olders, étudiante à la maîtrise en arts plastiques (sculpture et céramique) à l’Université Concordia, a obtenu la résidence d’été en beaux-arts Brucebo pour l’année 2025.

La bourse finance un séjour de travail de trois mois commençant en juin à la résidence-studio historique Brucebo, dans le village de pêcheurs de Skälsö, situé juste au nord de la ville médiévale hanséatique de Visby, sur l’île suédoise de Gotland.

La résidence comprend une subvention de déplacement et prévoit un accès exclusif à la résidence-studio Brucebo. Dans le cadre du programme, Danica Olders fera don d’une œuvre créée pendant l’été à la collection canadienne du musée Brucebo.

Dans sa pratique artistique, Danica Olders explore des thèmes liés à l’espace, aux objets et à la perception.

Quelle est pour vous la signification de cette bourse, et de quelles façons influera-t-elle sur votre pratique artistique?

Danica Olders : En obtenant la bourse Brucebo, j’ai le sentiment de recevoir un cadeau : on me fait don de temps, d’espace et de confiance, ce qui est rare et valorisant. Cette reconnaissance renforce la valeur que j’accorde aux aspects de ma pratique qui s’appuient sur le calme, la lenteur et la spéculation; cette façon d’aborder la création ne mène pas toujours à des résultats immédiats, mais revêt une importance vitale dans ma démarche. La résidence me permettra de me plonger pleinement dans un processus de création, de recherche et d’observation, et ce, sans pression extérieure, ce qui fait une énorme différence. C’est pour moi une occasion d’approfondir et de pousser plus loin mon travail, dans un contexte qui m’apparaît extraordinairement porteur.

table sculpture céramique Vue de l'exposition Reading Clouds de Danica Olders, Montréal, 2025. Photo de Ian Cameron.

Qu’est-ce qui vous a incitée à présenter une demande de bourse? En quoi la possibilité de séjourner à Själsö s’inscrivait-elle dans vos objectifs artistiques et vos projets actuels?

DO : Mon travail est souvent axé sur l’espace, au sens non seulement d’environnement physique, mais aussi de phénomène vécu, imaginé et relationnel. La possibilité de travailler à Själsö, au bord de la mer Baltique, répondait à mon désir d’explorer la manière dont nous ressentons et habitons l’espace, en particulier dans des lieux qui ne nous sont pas familiers ou qui incitent à adopter des rythmes plus lents et plus propices à l’attention.

La géographie côtière et le climat changeant de Själsö, de même que son histoire où le mouvement et le commerce occupent une place importante, m’offrent de nouvelles façons de réfléchir à la mémoire, à l’accès et à l’orientation. J’ai été particulièrement attirée par l’équilibre entre isolement et intégration qui caractérise le lieu de la résidence, et par la possibilité de passer du temps dans un endroit à la fois inconnu et intimement habité.

Selon vous, en quoi cette résidence influera-t-elle sur vos projets? Y a-t-il des idées ou des thèmes précis que vous avez l’intention d’explorer au cours de votre séjour de trois mois au studio Brucebo?

DO : En préparation à ma soutenance de thèse prévue pour l’automne 2025, je me concentre sur les notions d’espace, de mémoire et d’orientation, que j’aborde surtout à travers le prisme de la sphère conçue à la fois en tant que forme géométrique et que métaphore du confinement, des liens avec autrui et des limites imposées à l’expérience vécue. Je réfléchis à la manière dont les gens s’attachent à des fragments – objets, histoires, émotions – et à la façon dont ces vestiges peuvent forger un sentiment d’identité ou résumer une vie.

La résidence offre un cadre unique pour développer ces idées. Le lieu, une maison côtière dont la conception brouille la frontière entre intérieur et extérieur, fait écho à mon intérêt pour les transitions et les seuils. Pendant mon séjour, je prévois réaliser une série de peintures, de céramiques et d’installations temporaires en interaction avec l’histoire et le paysage de Brucebo.

Comment prévoyez-vous élargir ou approfondir ce champ d’intérêt au cours de la résidence?

DO : Les histoires entourant Gotland et le fait que la résidence se déroulera dans un lieu isolé me donneront le temps de ralentir. En sortant de mon environnement habituel, je serai en mesure de remarquer des détails, des formes et des mouvements différents. J’ai l’intention d’utiliser cette distance pour examiner mon travail – et mes habitudes de création – avec un regard neuf. Je passerai beaucoup de temps à explorer et à peindre des matériaux directement liés au lieu et à faire des expérimentations. Je m’intéresse à la manière dont la lenteur et l’absence de familiarité avec un environnement peuvent contribuer à faire émerger de nouvelles questions sur la manière dont l’espace est vécu et s’inscrit dans la mémoire.

colonnes sculpture Vue de l'exposition Reading Clouds de Danica Olders, Montréal, 2025. Photo de Ian Cameron.

Qu’espérez-vous retirer de cette expérience, sur le plan personnel et professionnel?

DO : Personnellement, j’espère renouer avec une méthode de travail plus intuitive et incarnée. Professionnellement, je veux repartir avec une meilleure compréhension de la manière dont la lenteur et un processus de création réalisé en fonction d’un lieu précis peuvent façonner ma pratique. Je considère également cette expérience comme une occasion de documenter et d’élaborer de nouvelles approches qui pourront ensuite être appliquées dans le cadre d’installations ou d’expositions de plus grande envergure, ancrées dans cette temporalité et ce lieu particuliers.

Avez-vous des buts ou prévoyez-vous entreprendre des projets à votre retour de la résidence Brucebo?

DO : Oui – je compte me préparer en vue de ma soutenance de thèse, dont le sujet se situera dans le prolongement de mes recherches sur l’intimité et la rupture spatiales. J’imagine que le travail réalisé à Brucebo occupera une place centrale dans cette exposition, à la fois émotionnellement et matériellement. J’espère également que le temps passé à Brucebo m’apportera une certaine clarté et un élan qui me permettra de passer à l’étape suivante de ma pratique.

Apprenez-en plus sur la Faculté des beaux-arts de l’Université Concordia ainsi que sur ses possibilités de financement et de bourses.



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