RECHERCHE: Les feuilles d’arbres rustiques n’offrent pas toujours une meilleure protection contre les insectes, selon une recherche réalisée récemment à l’Université Concordia

Selon une nouvelle étude menée par des chercheuses de l’Université Concordia, la rusticité des feuilles n’empêche pas toujours les insectes d’y mordre.
Dans leur recherche publiée dans la revue Canadian Journal of Forest Research, Mahsa Hakimara, doctorante en biologie, et la professeure Emma Despland examinent l’incidence de caractéristiques physiques des feuilles telles que l’épaisseur, la solidité et la pilosité sur l’alimentation des insectes.
Les chercheuses ont étudié deux types d’arbres appartenant à des familles étroitement liées : l’ érable à sucre – dont la feuille orne le drapeau canadien – et l’érable noir, une essence rare et protégée. Les deux arbres sont très répandus dans les forêts du Québec, mais l’érable noir se distingue par ses feuilles légèrement plus coriaces et velues.
L’équipe a recueilli des données dans deux aires forestières du Québec sur une période de trois ans, et examiné les jeunes pousses dans des environnements naturels et urbains. Elle a observé les dommages causés par les insectes sur les feuilles, étudié les types d’insectes se nourrissant des arbres et effectué des tests en laboratoire pour déterminer si les chenilles préféraient un arbre à un autre.
Les résultats ont été étonnants. Bien que les feuilles de l’érable noir soient plus résistantes et présentent davantage de poils de surface (appelés trichomes) – censés entraver la capacité des insectes à mâcher, percer ou digérer –, les chercheuses ont constaté que les insectes avaient causé autant de dégâts sur les deux essences d’arbres.
Les chenilles n’évitent pas les feuilles d’érable noir et survivent tout aussi bien lorsqu’elles s’en nourrissent, ce qui donne à penser que l’ascendance commune ou d’autres facteurs comme les défenses chimiques pourraient jouer un rôle plus important dans les habitudes alimentaires des insectes.
L’étude est financée par une subvention à la découverte du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, l’Institut Kenauk et SERG International.
Lisez l’article cité : Do physical leaf traits predict insect herbivory? Testing bottom-up pressures in two closely related maple trees in a temperate forest in Quebec.
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