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Des chercheuses et chercheurs de l’Université Concordia discutent de la manière dont les actions locales peuvent changer les mentalités à l’égard des déchets

Le Centre pour la réutilisation créative propose un modèle fonctionnel pour les économies circulaires sur les campus universitaires
18 août 2025
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an abstract image uses symbols to convey themes of recycling and reuse

Les initiatives de réutilisation à petite échelle peuvent entraîner de grands changements en détournant les déchets, en renforçant la communauté et en modifiant les habitudes de consommation. C’est ce que soutiennent des membres du corps professoral et du personnel de l’Université Concordia dans un nouvel article paru dans IEEE Technology and Society Magazine.

Corédigé par Ketra Schmitt, professeure agrégée au Centre Génie et société de l’École de génie et d’informatique Gina-Cody, Anna Timm-Bottos, Faisal Shennib et Arrien Weeks, cet article attire l’attention sur le Centre pour la réutilisation créative de l’Université Concordia.

Cette initiative collecte des matériaux réutilisables sur tout le campus et les met gratuitement à la disposition de quiconque en a besoin. Depuis son lancement en 2017, le centre a ainsi détourné 46 tonnes de matériaux des décharges et permis à ses usagers d’économiser environ 500 000 dollars en coûts évités.

« Le centre est comme le moteur ou le cœur d’un modèle économique circulaire véritablement local », explique Faisal Shennib (M. Ing. 2010), spécialiste de l’environnement au Bureau du développement durable et doctorant au sein du programme d’études individualisées de l’École des études supérieures.

« Il s’agit d’une question d’espace et de communauté : le matériel non désiré doit être entreposé dans un espace, et il faut des gens pour le présenter, le trier et inciter la communauté à envisager ce matériel sous un autre angle. »

Le centre n’accepte que le matériel provenant de Concordia, mais est ouvert à toutes les personnes utilisatrices. Un système d’enregistrement permet de suivre l’impact environnemental et économique du centre tout en appuyant la démarche zéro déchet de l’Université.

Le projet a été cofondé par Anna Timm-Bottos (MA 2017), spécialiste de la programmation de la réutilisation et de la durabilité au Bureau du développement durable, et Arrien Weeks (B. Bx-arts 2006, MA 2022), ancien technicien en durabilité au sein du même bureau.

Dans l’article, les cofondateurs se joignent à Faisal Shennib pour réfléchir à l’évolution du centre et à son potentiel en tant que modèle de réutilisation créative sur d’autres campus.

D’un sous-sol négligé à un carrefour communautaire

Le Centre pour la réutilisation créative a vu le jour dans un entrepôt poussiéreux situé au sous-sol du pavillon Henry-F.-Hall (H), avant d’être transformé en un dépôt accueillant à l’aide de matériaux de récupération. Aujourd’hui, il a trouvé un nouveau foyer au pavillon des Sœurs-Grises (GN).

« Nous avons réussi à transformer cet espace en un lieu qui non seulement propose du matériel que les gens peuvent emporter, mais qui encourage également la réflexion créative dont nous avons besoin pour changer les mentalités et promouvoir le réemploi », explique Anna Timm-Bottos.

« J’adore la façon dont le centre a toujours privilégié le sentiment d’abondance et l’envie de partager ce que nous avons avec tout le monde. »

Le centre est également devenu un terrain d’essai pour l’innovation durable. Des projets connexes ont notamment porté sur la réparation d’appareils électroniques et le recyclage des plastiques sur place. À l’avenir, on pourrait y explorer des outils tels que l’apprentissage automatique pour aider à cataloguer et trier les articles entrants.

Un exemple local aux retombées élargies

L’équipe souligne que l’impact du Centre pour la réutilisation créative va bien au-delà de ce qui peut être mesuré ou quantifié. Il remet en effet en question les approches dominantes en matière de gestion des déchets qui privilégient l’extraction et le recyclage au détriment de la réutilisation et de la réparation, et ce, malgré leur coût environnemental et financier plus élevé.

Bien qu’un changement systémique plus vaste demeure nécessaire, l’article soutient que des projets tels que le centre peuvent s’avérer de puissants catalyseurs, suscitant des discussions et créant une dynamique qui favorise des pratiques institutionnelles et sociétales plus durables.

« Nous avons besoin d’endroits comme celui-ci pour éviter de nouveaux achats et maintenir les articles utilisables en circulation aussi longtemps que possible », conclut Anna Timm-Bottos.

 

Lisez l’article cité : « A Conversation on Waste and Local Action ».



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