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Les premiers vaccins se sont révélés très efficaces pour limiter les conséquences néfastes de la COVID-19, selon une nouvelle étude de l’Université Concordia

Malgré leur succès initial, ces vaccins n’ont toutefois pas permis de contrer efficacement l’émergence du variant omicron, selon Simon Bacon
12 avril 2023
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Main gantée tenant le vaccin COVID

Selon une nouvelle étude menée à l’Université Concordia, les premiers vaccins contre la COVID-19 se sont avérés efficaces pour prévenir les infections, les hospitalisations et les décès. Cependant, cette même recherche révèle aussi que leur efficacité a faibli au cours des mois subséquents, passant même sous les seuils acceptables après l’apparition du variant Omicron.

Publiée dans la revue The Lancet Respiratory Medicine, l’étude se fonde sur des données provenant de 68 travaux de recherche distincts publiés jusqu’au 1er décembre 2022. L’article est issu d’une série de rapports mensuels produits par une équipe de recherche du Centre de médecine comportementale de Montréal et commandés par l’Agence de la santé publique du Canada et le réseau COVID-END. À l’aide de trois modèles méta-analytiques à trois niveaux, l’équipe a évalué les quatre vaccins distribués au Canada, soit ceux mis au point par AstraZeneca/Oxford, Janssen, Moderna et Pfizer-BioNTech, respectivement. L’étude n’a pas examiné les effets des doses de rappel de vaccins bivalents, lesquels ont été produits ultérieurement.

« Les premiers vaccins produits se sont révélés très efficaces contre toutes les souches, sauf Omicron, affirme Simon Bacon, professeur au Département de santé, de kinésiologie et de physiologie appliquée et auteur source de l’article. Et leur efficacité s’est maintenue pendant une longue période. Malgré une certaine baisse, le niveau de protection offert est demeuré conforme aux lignes directrices de l’OMS », soit d’environ 75 %.

L’étude a été dirigée par Nana Wu et Keven Joyal-Desmarais, tous deux boursiers postdoctoraux à l’Université Concordia. Au nombre de leurs collaborateurs figurent Ariany Marques Vieira et Comfort Sanuade, doctorantes à l’Université, Jovana Stojanovic, anciennement postdoctorante à Concordia, ainsi que les attachées de recherche Paula Ribeiro et Doro Yip.

Portait of Simon Bacon Simon Bacon: « Si nous souhaitons réellement venir à bout de la pandémie et prévenir la recrudescence des cas, le vaccin à lui seul n’est probablement pas suffisant. »

Des résultats initiaux prometteurs

L’équipe de recherche a établi que les vaccins produits avant l’émergence du variant Omicron offraient une protection efficace à 83 pour cent contre les infections durant la période de référence, soit dans les 14 à 42 jours suivant l’administration du vaccin. Ce chiffre baissait ensuite à 62 pour cent dans les 112 à 139 jours suivants (de 16 à 20 semaines), pour finalement chuter à seulement 47 pour cent après une période de 280 jours (40 semaines).

En ce qui concerne les risques d’hospitalisation, le niveau de protection vaccinale s’élevait à 92 % durant la période de référence, puis diminuait à 79 pour cent après 224 à 251 jours (soit de 32 à 36 semaines).

Pour ce qui est des risques de décès, les vaccins se sont révélés efficaces à 91 % durant la période de référence, puis à 86 % au bout de 168 à 195 jours (de 24 à 28 semaines).

Les doses de rappel ont assuré une protection assez stable à long terme contre les risques d’hospitalisation et de décès; or, on a constaté que leur efficacité déclinait à une vitesse semblable à celle des premières doses de vaccin. En fait de prévention des infections, les doses de rappel ont affiché une efficacité moindre, soit légèrement en deçà du seuil prescrit par l’OMS pour la période de référence.

L’équipe de recherche a également noté que les vaccins à ARN messager conçus par Moderna et Pfizer-BioNTech étaient plus efficaces que les vaccins d’adénovirus élaborés par AstraZeneca/Oxford et Janssen, les deux types de vaccins ayant toutefois procuré des niveaux de protection similaires contre les risques d’hospitalisation et de mortalité.

Or, l’apparition du variant Omicron en 2021 a brouillé ces chiffres, soutient le Pr Bacon. L’efficacité de la protection de base contre les infections a diminué à 67 %, pour ensuite chuter rapidement. Cela dit, les premiers vaccins se sont avérés plus efficaces en fait de protection contre les risques d’hospitalisation et de décès, selon le chercheur.

« Si nous souhaitons réellement venir à bout de la pandémie et prévenir la recrudescence des cas, le vaccin à lui seul n’est probablement pas suffisant. » Le Pr Bacon indique que le port du masque et la distanciation sociale demeurent les meilleurs moyens de réduire le nombre d’infections et d’empêcher la transmission du virus.

Les mesures d’hygiène demeurent toujours aussi importantes

Le Pr Bacon fait remarquer que les gouvernements locaux et la société en général ont abandonné en grande partie les mesures préventives mises en place au début de la pandémie, et que ces politiques ne seront probablement pas réintroduites à moins d’une flambée des cas d’infection. Or, ce n’est pas le moment de cesser de penser à la COVID-19 ou de négliger l’ensemble des mesures de santé publique, prévient le chercheur.

« Si vous disposez d’une protection vaccinale adéquate et présentez un faible niveau de risque, il est peu probable que vous nécessitiez une hospitalisation ou que vous succombiez à la COVID-19, observe-t-il. En revanche, il faut garder à l’esprit que certaines personnes sont plus à risque, et nous devons en tenir compte dans nos interactions avec celles-ci. Si vous présentez un faible risque et que vous contractez le virus, vous vous en tirerez probablement bien. Mais le vaccin à lui seul ne vous empêche pas de transmettre le virus à une personne plus vulnérable susceptible d’avoir de graves complications. »

L’étude a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada et l’Agence de la santé publique du Canada.

Lisez l’article cité (en anglais) : "Long-term effectiveness of COVID-19 vaccines against infections, hospitalisations, and mortality in adults: findings from a rapid living systematic evidence synthesis and meta-analysis up to December, 2022"



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