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Le chercheur engagé Louis Lazure approfondit l’étude du comportement animal

Le doctorant en biologie examine actuellement les interactions entre l’homme et le raton laveur dans les zones protégées du Québec
19 novembre 2021
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Homme souriant avec la bouche fermée portant un blazer bleu foncé, devant une vitrine avec une rue de la ville en arrière-plan flou
« Notre rapport aux mammifères qui nous sont familiers comme les chauves-souris et les ratons laveurs s’apparente à un dialogue », affirme Louis Lazure.

Si vous vous êtes déjà demandé ce que c’est que de se frayer un chemin dans une montagne d’excréments de chauves-souris tandis que des milliers de ces créatures s’abattent sur vous, posez la question à Louis Lazure.

Membre de la cohorte 2021 de chercheuses et chercheurs engagés, le doctorant en biologie a voyagé dans le monde entier pour étudier les animaux au sein de leurs écosystèmes. Et il n’a pas peur de se salir les mains pour l’amour de la recherche.

Fort de son parcours en écologie, en zoologie et en études du comportement animal, Louis Lazure a croisé diverses créatures – certaines sympathiques et d’autres, moins – sur presque chaque continent de la planète.

À présent sous la supervision de Robert Weladji, professeur de biologie à l’Université Concordia, M. Lazure se concentre sur une espèce commune en Amérique du Nord : le raton laveur. En l’étudiant, il espère en apprendre davantage sur les interactions entre l’homme et la faune dans les zones protégées.

« Notre rapport aux mammifères qui nous sont familiers comme les chauves-souris et les ratons laveurs s’apparente à un dialogue, affirme-t-il. Ils nous façonnent tout autant que nous les façonnons. »

« Les ratons laveurs jouissent d’une incroyable souplesse comportementale »

Qu’est-ce qui a suscité votre intérêt pour la biologie et l’étude du comportement animal?

​Louis Lazure : Je m’intéressais aux animaux étant enfant. Je me rappelle que j’achetais un magazine sur le sujet chaque semaine durant quelques années et que j’ai voulu être vétérinaire pendant un certain temps. Mais ce n’est qu’au cégep que j’ai décidé de faire des études en biologie.

Un voyage au Costa Rica dans le cadre d’un cours d’introduction à l’écologie tropicale a tout changé pour moi. La passion du professeur était contagieuse, et j’étais fasciné par la forêt tropicale qui grouillait de vie.

Vous vous concentrez sur les interactions entre l’homme et le raton laveur dans les zones protégées. Pouvez-vous nous donner des exemples de ces zones et expliquer comment vous observez ces interactions?

LL : Je collabore avec la Sépaq [Société des établissements de plein air du Québec] pour mes recherches. Jusqu’à présent, j’ai mené des expériences dans quatre parcs du Sud de la province.

Mes travaux sur le terrain requièrent trois sources de données : les enregistrements vidéo d’animaux interagissant avec des dispositifs expérimentaux comme des casse-tête, les photos provenant de pièges photographiques placés dans les campements, et les occurrences consignées par les employés du parc.

Je compare les individus et les groupes de ratons laveurs en fonction de certaines variables. Je m’attache principalement à comparer les individus vivant dans les campements avec ceux vivant dans les parties plus « sauvages » des parcs.

En général, assistons-nous maintenant à plus de conflits entre l’homme et la faune dans le monde?

LL : Il y a probablement plus d’espèces en conflit aujourd’hui qu’il y a quelques décennies.

Comme nous occupons de plus en plus d’espace et extrayons davantage de ressources, il semble logique qu’il y ait moins d’espace et de ressources pour la faune, ce qui entraîne plus d’interactions.

Nous interagissons donc davantage avec la faune, et ce, au-delà du milieu urbain. L’extraction des ressources peut en effet avoir un impact considérable sur la faune, tout comme l’ensemble des infrastructures : routes, voies ferrées, lignes électriques, etc.

À moindre échelle, les activités récréatives peuvent déranger les animaux dans des habitats vierges ou même protégés.

Vous avez travaillé sur le terrain dans des écosystèmes du monde entier et étudié différentes espèces comme les chauves-souris et les pécaris. Quelles sont certaines des espèces et des régions que vous préférez étudier?

LL : Je vais ici faire preuve de retenue et ne mentionner que quelques exemples de mes moments préférés : ramper dans le guano de chauves-souris tandis que des milliers d’entre elles papillonnaient tout autour en Floride; visiter une station de recherche étudiant les loris lents en Indonésie, et voir un colugo lors du même voyage; partir en mission autonome de 10 à 12 jours en Côte d’Ivoire à la recherche de chimpanzés, d’éléphants et de léopards; rester assis seul dans le noir dans un parc national de Taïwan en espérant enregistrer les sons d’écholocalisation qu’émettent les chauves-souris; et caresser un tapir étonnamment sympathique – contrairement aux pécaris! – dans la forêt tropicale atlantique du Brésil

Je dois dire que, comparativement aux espèces plus exotiques, nos ratons laveurs ne sont pas en reste puisqu’ils jouissent d’une incroyable souplesse comportementale.

Pouvez-vous nous parler un peu de l’équipe provinciale de rétablissement des chauves-souris dont vous faites partie?

LL : Lorsqu’une espèce ou un groupe d’espèces s’ajoutent au nombre des espèces menacées à l’échelle provinciale, le gouvernement peut mettre sur pied une équipe de rétablissement. En 2015, une telle équipe consacrée aux chauves-souris a vu le jour. Elle compte une quinzaine d’experts qui représentent le gouvernement, les chercheurs indépendants, les organismes sans but lucratif, les entreprises et les Premières Nations.

Ces personnes viennent de tout le Québec, car les chauves-souris se trouvent partout, à l’exception de la moitié nord de la province. Jusqu’à présent, nous avons publié une stratégie de rétablissement pour les trois espèces de chauves-souris les plus menacées parmi les huit qui existent au Québec, et nous travaillons actuellement sur une autre. L’équipe mène des activités de sensibilisation, de recherche et de conservation, notamment en distribuant des abris pour chauves-souris, en surveillant les colonies et les tendances générales dans la population ainsi qu’en aidant les citoyens à composer avec les chauves-souris.

 

Rejoignez Louis Lazure le 2 décembre prochain lors de son activité en ligne The raccoon next door : A discussion on animal intelligence and human-wildlife coexistence.

Pourriez-vous être la prochaine chercheuse engagée ou le prochain chercheur engagé de Concordia? Les doctorantes et doctorants peuvent maintenant s’inscrire à la formation qualifiante en communication – la date limite pour ce faire est le 26 janvier 2022.

Apprenez-en davantage sur le Département de biologie de l’Université Concordia.



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