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Le Centre étudiant Otsenhákta de l’Université Concordia met à l’honneur les contributions des diplômées et diplômés autochtones et de leur communauté

« Nos diplômées et diplômés jouent un rôle de premier plan à titre de mentors »
26 juin 2025
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A group of people, all wearing convocation sashes.

Le Centre étudiant Otsenhákta de l’Université Concordia a tenu le 6 juin dernier sa collation des grades annuelle pour les diplômées et diplômés membres des Premières Nations, inuits et métis de tout l’établissement.

Cette année, étaient à l’honneur des personnes autochtones diplômées de tous les niveaux d’études, du programme de transition autochtone Kaié:ri Nikawerá:ke jusqu’au doctorat. À l’occasion de la cérémonie, chaque personne diplômée a reçu une étole à porter devant sa famille, ses amis et les membres des diverses communautés qui s’étaient réunis pour l’occasion. Tom Dearhouse, aîné de la communauté kanien'kehá:ka, a ouvert et clôturé l’événement, qui s’est terminé par une danse où les personnes participantes, se tenant par la main, se sont déplacées en cercle en signe de célébration.

« Cette danse a clos magnifiquement la soirée, affirme Savannah Matteini-Gabriel, coordinatrice de l’engagement des étudiantes et étudiants autochtones. Nous étions tous rassemblés – diplômées et diplômés, professeures et professeurs, proches et membres de la communauté. C’était vraiment agréable de voir tous les visages souriants. »

Chaque année, on invite des étudiantes ou étudiants du premier cycle ou des cycles supérieurs à parler de leur trajectoire personnelle. Cette année, il s’agissait de Natasha Ita MacDonald (M.A. 2001, Ph. D. 2025) et d’Aidan Tecumsah Condo (B.A. 2025).

« C’est très inspirant d’entendre ces personnes relater leur parcours de résilience, mais aussi parler de leur avenir et de leur rôle de leadership comme mentors, souligne Allan Vicaire, conseiller principal aux directions autochtones.

« Nos diplômées et diplômés redéfinissent l’éducation – non pas pour elles-mêmes et eux-mêmes, mais pour leurs communautés d’appartenance. »

De gauche à droite : Sebastian Bob, Savannah Matteini-Gabriel, Manon Tremblay, Natasha Ita MacDonald, Bo Kim, Allan Vicaire. De gauche à droite : Sebastian Bob, Savannah Matteini-Gabriel, Manon Tremblay, Natasha Ita MacDonald, Bo Kim, Allan Vicaire.

Natasha Ita MacDonald

Natasha Ita MacDonald est Inuk, originaire de Kuujjuarapik, au Nunavik. Après avoir travaillé 20 ans dans l’autonomisation des professionnelles et professionnels autochtones, elle est revenue à Concordia pour se recentrer sur sa passion : l’éducation.

Ses recherches doctorales portent sur la manière dont les connaissances traditionnelles inuites peuvent contribuer à préserver l’inuktitut et la culture inuite, à une époque où les membres des communautés du Nunavik utilisent souvent l’anglais, deuxième langue en importance dans cette région.

En mars, elle a soutenu sa thèse à Montréal, au Centre Nunavik Sivunitsavut, qui offre un programme postsecondaire adapté à la culture inuite. Natasha Ita MacDonald a invité les membres de sa communauté à assister à sa soutenance, y voyant une occasion de partager avec elle le fruit de ses recherches.

« Je voulais que les personnes inuites se voient dans cet espace et comprennent le processus, pour le démystifier, explique-t-elle. Pour moi, il ne s’agissait pas seulement d’obtenir un diplôme. Je voulais montrer à ma communauté que nos savoirs sont importants et qu’ils méritent d’être diffusés. »

La soutenance a commencé par une cérémonie qui consiste à allumer une lampe à l’huile de baleine, appelée qulliq. Natasha Ita MacDonald s’est efforcée de présenter ses recherches de manière à ce que les personnes inuites présentes puissent apprécier l’apport de leurs connaissances traditionnelles dans les conclusions.

« Les résultats que j’ai présentés tenaient compte des rétroactions que j’avais reçues de personnes inuites. C’était un moment précieux. »

Natasha Ita MacDonald applique aujourd’hui le fruit de ses recherches doctorales à un projet novateur : l’élaboration du plan d’action de l’Université de l’Inuit Nunangat, première université de l’Arctique détenue et gérée par des personnes inuites, et qui ouvrira ses portes en 2030.

« Nous créons toutes les facettes de cet établissement dans une perspective de décolonisation, dit-elle. La conception se fait entièrement dans le respect des façons de faire des communautés inuites concernant l’apprentissage, la production des connaissances et le mode de vie. »

Natasha Ita MacDonald encourage les étudiantes et étudiants autochtones qui s’y inscriront à établir leur programme selon leur mode d’apprentissage et leurs connaissances culturelles.

« Il est important pour moi que ces personnes sachent qu’elles peuvent se détacher des vieilles façons de faire. Nous ne sommes pas forcés de rentrer dans le même moule. »

« Je savais que si je devais représenter globalement les peuples autochtones, je devais mieux comprendre les autres cultures autochtones et leur mode de vie. », explique Aidan Tecumsah Condo. « Je savais que si je devais représenter globalement les peuples autochtones, je devais mieux comprendre les autres cultures autochtones et leur mode de vie. », explique Aidan Tecumsah Condo.

Aidan Tecumsah Condo

D’ascendance mi’gmaq, Aidan Tecumsah Condo est membre de la communauté de Gesgapegiag, en Gaspésie. Dès son plus jeune âge, il a su qu’il voulait faire carrière en droit, et plus particulièrement en droit autochtone. C’est à Concordia qu’il a suivi le programme d’études des peuples autochtones. Il a choisi cette université pour rester proche de sa communauté tout en rencontrant des étudiantes et étudiants autochtones provenant d’autres nations.

« Je savais que si je devais représenter globalement les peuples autochtones, je devais mieux comprendre les autres cultures autochtones et leur mode de vie. À Concordia, il y a des Autochtones de partout au pays – des Prairies, de la côte ouest, du Nord. Malgré nos différences, nous avons certaines choses en commun. J’ai pu ainsi nouer de belles amitiés. »

Aidan Tecumsah Condo a combiné sa majeure en études sur les peuples autochtones avec une mineure en droit et société. Cette interdisciplinarité lui a permis d’explorer certains domaines comme les sciences politiques, l’histoire, la sociologie et l’anthropologie. « J’ai reçu une éducation très complète », commente-t-il. Cet automne, il entamera des études en droit à l’Université de Toronto.

Il a également exercé son leadership à titre de membre du personnel du Bureau des directions autochtones et de président des projets communautaires de la société Garnet Key. À ce dernier poste, il a mené une campagne axée sur les questions autochtones et a organisé des événements au bénéfice de certains organismes, par exemple Résilience Montréal.

C’est dans ce contexte qu’il a eu la chance de vivre des expériences incomparables, notamment l’observation d’un juge dans le cadre d’un programme de la Cour du Québec, la participation à une table ronde avec l’honorable Nicole Duval Hesler dans le cadre du programme de juriste en résidence, et la remise de la médaille Loyola à l’honorable Murray Sinclair.

« Ce qui m’a le plus marqué, c’est de pouvoir échanger personnellement avec Murray Sinclair. Je lui ai demandé conseil à propos de mes aspirations professionnelles et lui ai posé des questions concernant le droit. J’ai passé un moment très agréable avec lui. »

Aidan Tecumsah Condo encourage les étudiantes et les étudiants à sortir de leur zone de confort, et plus particulièrement les étudiantes et étudiants autochtones à aller voir du côté du Centre étudiant Otsenhákta, qui leur propose des occasions et leur offre du soutien tout au long de leurs études.

« Je n’aurais pas du tout eu le même parcours si je n’étais pas sorti des sentiers battus, analyse-t-il. Si vous avez des doutes, il y a des personnes qui sont là pour vous accompagner et vous encourager à emprunter de nouvelles avenues. Voici mon conseil : dites oui. »


Célébrez le Mois national de l’histoire autochtone
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Étudiantes et étudiants autochtones : rendez-vous au Centre étudiant Otsenhákta.

 



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