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ARTICLE COMMANDITÉ PAR L’UNIVERSITÉ CONCORDIA 

Explorez le pôle d’innovation en santé




Plus qu’un simple enjeu de santé : favoriser l’engAGEment en matière de vieillissement

Pour la première fois, le Canada compte davantage de personnes de plus de 65 ans que de jeunes de moins de 14 ans. Cet important changement démographique indique que les gens vivent plus longtemps et sont en meilleure santé.

ERIK LEIJON DE CONTENT WORKS, UNE DIVISION DE POSTMEDIA
Mise à jour : 9 mars 2020 


À Montréal, le Centre de recherche sur le vieillissement engAGE de l’Université Concordia s’efforce de changer les perceptions sur le vieillissement. Alors que le nombre d’aînés croît de plus en plus au Canada, il y a urgence en matière de recherche. Il convient en effet de ne pas limiter l’examen du vieillissement à un simple enjeu de santé ou au plaisir élémentaire de vivre plus longtemps. De nos jours, le vieillissement sous-entend le vécu d’une existence satisfaisante. 

« En matière de vieillissement, nous avons tendance à faire fi de la pluralité des expériences, affirme Shannon Hebblethwaite, directrice d’engAGE. Nous parlons des personnes âgées de 65 à 100 ans comme si elles formaient un seul et même groupe. Imaginez si nous traitions à l’identique des individus allant du nouveau-né au mi-trentenaire! Nous obtiendrons de meilleurs résultats si nous cessons de les considérer comme un groupe isolé et homogène pour plutôt nous pencher attentivement sur la diversité de leurs problèmes. » 

Selon elle, bon nombre d’études réalisées dans le domaine abordent le vieillissement comme s’il s’agissait d’un problème de santé qu’il suffit de régler. Les membres d’engAGE privilégient plutôt une vue d’ensemble de la question. Pour eux, les aspects physique, cognitif, sensoriel, émotionnel, social et spirituel de la santé contribuent tous au bien-être global d’une personne. De plus, ils tiennent compte des facteurs environnemental, sociétal, politique et financier en présence. 

« Nous voulons former une nouvelle génération d’étudiantes et d’étudiants qui considéreront le vieillissement sous un tout autre angle », explique Mme Hebblethwaite. 

Le centre engAGE fait appel à 32 chercheuses et chercheurs de l’Université, spécialisés dans une vingtaine de disciplines. Ces experts ont constaté que les personnes qui souscrivent volontairement à un engagement constructif en ressentent des bienfaits. 

« À quel genre d’activités, de relations et d’expériences communautaires s’intéressent-elles vraiment?, demande Shannon Hebblethwaite. La réponse à cette question permet de mesurer l’impact réel des interventions lorsqu’un sujet peut apporter une contribution significative à ses yeux. Les effets positifs sur sa santé physique, mentale et cognitive deviennent alors évidents. » 

Shannon Hebblethwaite Shannon Hebblethwaite © CONCORDIA

Afin de mieux comprendre le processus de vieillissement, engAGE examine également les interactions entre diverses facettes du vieillissement. Professeure au Département de psychologie de Concordia, Natalie Phillips a récemment publié – en collaboration – une étude analysant le rapport entre fonctionnement sensoriel (l’ouïe et la vue, par exemple) et cognition.

« Nous le savons, le vieillissement entraîne des changements dans les fonctions cognitives, rappelle la Pre Phillips. De même, nous sommes conscients que les fonctions sensorielles se modifient avec l’âge. Ainsi, l’ouïe devient moins fine. La prise en compte des changements s’effectuant dans les fonctions sensorielles permet d’expliquer certains des effets qui touchent la cognition. C’est que les sens font office de porte d’entrée dans le cerveau. L’intégration de toute information passe par les sens. » 

« Récemment, nous avons observé qu’une personne subissant une perte sensorielle risque davantage de souffrir de démence, continue-t-elle. À cet égard, les résultats parlent d’eux-mêmes. » 

Pourquoi en est-il ainsi? Cette question constitue la prochaine étape de la recherche que mène engAGE. Les chercheurs exploitent à cette fin les données issues de la première année de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV), qui porte sur 50 000 Canadiennes et Canadiens de 45 à 85 ans et en assez bonne santé. 

Non seulement une meilleure compréhension du rapport entre perte sensorielle et démence rend possible la réduction du risque démentiel, mais elle favorise sur le plan sociétal l’apport de moyens pour mesurer l’importance et les avantages de traiter les personnes âgées avec respect et dans la dignité. Après tout, le vieillissement touche tout le monde. 

De simples changements de comportement peuvent aider les personnes dont l’ouïe, la vue ou la mobilité décline à participer plus facilement à la vie communautaire et – élément indispensable – à avoir des échanges enrichissants. 

Natalie Phillips Natalie Phillips © CONCORDIA

« Nous savons que la perte d’audition a une incidence sur le fonctionnement social, la dépression et l’activité physique, souligne la Pre Phillips. Dès lors, le traitement de l’atteinte auditive se révélerait bénéfique pour ces autres facteurs. Si, de toute évidence, il ne s’agit pas d’un problème d’ouïe, mais plutôt des répercussions de celui-ci sur plusieurs aspects importants, pourquoi ne chercherions-nous pas à améliorer le bien-être sensoriel des personnes touchées? » 

L’un des principaux éléments du mandat du centre engAGE porte sur la sensibilisation de la communauté et la collaboration directe avec les gens âgés – considérés ici comme des cochercheurs. La création d’occasions – sur le plan tant des activités que de l’engagement utile –peut non seulement contribuer à l’amélioration du bien-être sensoriel de personnes âgées, mais aussi leur permettre de socialiser positivement. 

En janvier, Janis Timm-Bottos, professeure agrégée au Département de thérapies par les arts de Concordia, et les membres de son équipe de recherche à engAGE ont inauguré le laboratoire créatif vivant engAGE au centre commercial Quartier Cavendish de Côte-Saint-Luc. Leur initiative a reçu l’appui financier du Fonds de recherche du Québec (FRQ). Ouvert cinq jours par semaine, l’espace-vitrine accueille – gratuitement et sans rendez-vous – des personnes âgées souhaitant participer à des projets artistico-visuel, musical, littéraire ou médiatique. 

« Au début, les aînés que nous accueillions étaient hésitants, signale Shannon Hebblethwaite. Ils posaient des questions sur notre mandat. Toutefois, après nos explications, ils se montraient très enthousiastes. Certains en avaient même les larmes aux yeux. De notre côté, si nous étions ravis qu’ils apprécient l’accueil qui leur était réservé au labo, nous étions par contre tristes de constater à quel point il leur était difficile de trouver des lieux où se sentir valorisés. » 

« Ces personnes ont tellement à nous apprendre, continue-t-elle. Nul doute, notre laboratoire vivant se révélera un lieu d’innovation des plus intéressants. Grâce à lui, nous débordons des murs de l’Université pour aller là où sont les gens et nous rendre accessibles à eux. » 

Pour en savoir plus sur les travaux interdisciplinaires prometteurs des meilleurs chercheuses et chercheurs au Canada, visitez le pôle d’innovation en santé de Concordia. 

Pour en savoir plus sur les travaux interdisciplinaires prometteurs des meilleurs chercheuses et chercheurs au Canada, visitez le pôle d’innovation en santé de Concordia.

Cet article a été rédigé à la demande de l’Université Concordia par Content Works, la division de Postmedia spécialiste des contenus commerciaux. 

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