L’Institut des villes nouvelle génération de l’Université Concordia innove en se dotant d’un système d’éclairage intérieur adapté à l’horloge biologique

La lumière naturelle est le meilleur allié des photographes, la plus importante source d’énergie des plantes et un immense bienfait dans la vie du personnel de bureau. Or, l’éclairage ne figure pas parmi les principales préoccupations des gens en général. Pourtant, les recherches montrent qu’il peut améliorer l’humeur, accroître la concentration et réguler le sommeil.

C’est pourquoi l’Institut des villes nouvelle génération de l’Université Concordia a récemment installé un système d’éclairage centré sur l’humain. Il est ainsi devenu l’un des premiers lieux de travail en Amérique du Nord à se doter de cette technologie.

« Nous voulions rehausser la qualité de vie des gens et agrémenter leur quotidien au travail, alors qu’ils sont “enfermés” dans des lieux privés de lumière naturelle, explique Michael Bossert, chef de l’innovation en recherche et du développement des affaires à l’Institut des villes nouvelle génération. L’accès à de l’air frais et à un éclairage adéquat selon la tâche à réaliser est directement lié à l’habitabilité des lieux et au bien-être des gens. »

Comme le terme l’indique, l’« éclairage centré sur l’humain » prend en compte les facteurs biologiques humains. Il reproduit le cycle de la lumière naturelle, du lever au coucher du soleil, et ses répercussions sur le rythme circadien.

Ce type d’éclairage modifie la longueur d’onde correspondant à la température de couleur et l’intensité de l’éclairage au fil de la journée, au moyen de capteurs intelligents et de commandes. L’objectif consiste à tenir compte du rythme circadien pour accroître le rendement et la productivité, tout en influant positivement sur la santé, le sommeil et l’humeur en général.

Lumière naturelle et humains

La vie quotidienne des humains a changé radicalement au cours des 10 000 dernières années, ce qui n’est pas le cas de leurs fonctions biologiques, y compris de la façon dont ils réagissent à la lumière. L’horloge circadienne a évolué selon le rythme des journées : du lever du soleil au clair de lune, puis à la lueur des feux que les gens allumaient.

Par rapport à nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, nous passons beaucoup de temps à l’intérieur sous un éclairage artificiel, ce qui peut perturber la sécrétion hormonale, la qualité du sommeil et bien d’autres fonctions biologiques.

« Nous voulions que l’éclairage reproduise le cycle de la nature, précise M. Bossert. Le plafond blanc reflète la lumière, comme le fait le ciel. »

À la fin des années 1990, les scientifiques ont découvert un nouveau type de photorécepteurs dans l’œil humain, qui réagit à l’intensité et à des longueurs d’onde précises de la lumière. Ces photorécepteurs jouent un rôle central dans la régulation du rythme circadien.

Michael Bossert souligne que l’éclairage centré sur l’humain permet aux gens de décider des périodes pendant lesquelles stimuler ces photorécepteurs.

« Au moment où il faut se concentrer, nous pouvons régler l’éclairage pour obtenir une lumière vive blanche enrichie de bleu, affirme-t-il. En revanche, pour créer une ambiance feutrée propice au calme, il faut ajuster l’éclairage pour produire une lumière chaude aux tons orangés, en plus de réduire l’intensité. »

Des études réalisées en Europe, aux États-Unis et en Asie ont montré les avantages importants des systèmes d’éclairage centré sur l’humain. En milieu de travail, les employés affichent une productivité accrue, disent avoir plus d’énergie et expriment une plus grande satisfaction au travail.

Dans le milieu des soins de santé, ce type d’éclairage améliore le sommeil des patients, les rend plus calmes et accélère leur rétablissement. Les personnes atteintes de démence ont moins de troubles du sommeil et indiquent que leur bien-être est plus élevé.

En milieu scolaire, les élèves disent avoir plus d’énergie et de facilité à se concentrer tout au long de la journée.

Faire entrer les appareils d’éclairage centré sur l’humain dans le marché nord-américain

Comme l’indique M. Bossert, les systèmes d’éclairage centré sur l’humain sont beaucoup plus répandus en Europe, où ils font l’objet d’une fabrication industrielle et sont commercialisés. 

En Amérique du Nord, il demeure difficile d’adopter ce type de technologie, car il n’existe actuellement aucun fabricant en série parmi les entreprises du secteur de l’éclairage. Dans les lieux qui sont dotés de systèmes d’éclairage centré sur l’humain, il s’agit bien souvent de solutions sur mesure qui s’accompagnent de commandes compliquées, à la manière de l’éclairage scénique.

Grâce à une subvention de la Fondation canadienne pour l’innovation, l’Université Concordia a pu importer un système d’éclairage centré sur l’humain de l’entreprise européenne LEDVANCE, après avoir obtenu une certification spéciale pour le marché de l’Amérique du Nord.

Le système occupe une place centrale dans le nouvel espace de travail collaboratif souple de l’Institut des villes nouvelle génération aménagé par Ivona Bossert, chef de la conception et agente de la mobilisation du savoir à l’institut. Ce système d’éclairage unique au Canada permet maintenant de faire la démonstration de cette technologie de l’avenir.

Ivona et Michael Bossert espèrent que les systèmes d’éclairage centré sur l’humain gagneront en popularité à Concordia et ailleurs et feront partie de l’avenir du travail.

Ils croient aussi que les travailleurs par quarts, qui sont parmi les personnes les plus touchées par les perturbations du rythme circadien et les troubles du sommeil, pourraient tirer grand avantage de cette technologie.

« Nous espérons que des systèmes d’éclairage comme celui-là seront installés ailleurs et que cette solution bénéfique deviendra la norme dans les environnements de travail », conclut Michael Bossert.

Les personnes qui souhaitent visiter l’Institut des villes nouvelle génération pour en savoir plus sur l’éclairage centré sur l’humain sont invitées à communiquer avec Michael ou Ivona Bossert à michael.bossert@concordia.ca ou ivona.bossert@concordia.ca.

Apprenez-en plus sur l’Institut sur les villes nouvelle génération de l’Université Concordia.