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Un chercheur de Concordia développe une méthode pour élaborer des budgets de construction réalistes et fiables

Mohammadjavad Arabpour Roghabadi utilise les corrélations entre les éléments du coût de revient pour évaluer des plans de prévoyance et éviter des dépassements de coûts dans le cadre de projets de construction
20 août 2020
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« Notre méthode offre une grande flexibilité dans l’estimation des coûts imprévus d’un projet de construction », souligne Mohammadjavad Arabpour Roghabadi.
« Notre méthode offre une grande flexibilité dans l’estimation des coûts imprévus d’un projet de construction », souligne Mohammadjavad Arabpour Roghabadi.

Conflit de travail. Mauvais temps. Approbation municipale reportée. Un projet de construction peut être retardé pour quantité de raisons. En l’absence d’une planification adéquate, un tel retard peut se révéler extrêmement coûteux.

Doctorant au Département de génie du bâtiment, civil et environnemental de l’Université Concordia, Mohammadjavad Arabpour Roghabadi axe sa recherche sur les corrélations entre les éléments du coût de revient – c’est-à-dire les volets d’un projet auxquels sont associées des dépenses – en vue d’aider les gestionnaires de projets à établir des budgets de prévoyance plus précis et à éviter ainsi d’onéreux dépassements de coûts. 

Nous optimisons les possibilités d’exécution réussie des projets de construction.

Quel est le rapport entre cette image et vos travaux à Concordia?

Mohammadjavad Arabpour Roghabadi : L’image illustre l’importance de prendre en considération les corrélations entre les éléments du coût de revient au moment d’établir le budget de prévoyance d’un projet de construction.

Elle reflète une étude de cas portant sur un immeuble de bureaux de quatre étages, situé à Montréal, dont le coût de construction original s’élève à 1 400 000 $. Un budget de prévoyance assurerait, sept fois sur dix, d’éviter tout surcoût dans la réalisation du projet.

Le graphique (a) donne un aperçu des dépenses imprévues quand les corrélations entre les éléments du coût de revient ne sont pas prises en considération. En revanche, le graphique (b) fournit une estimation des faux frais lorsqu’on tient compte de ces corrélations. Comme le budget de prévoyance réel aux fins des dépenses imprévues illustré par le graphique (c) se rapproche le plus de l’estimation des faux frais – graphique (b) –, nous pouvons conclure que les prévisions du budget de prévoyance sont plus exactes lorsque sont considérées les corrélations entre les éléments du coût de revient.

Quels résultats attendiez-vous de vos travaux?

M. A. R. : Mes travaux sur l’estimation des dépenses imprévues ont mené à la création d’un processus d’évaluation réaliste et fiable des coûts des projets de construction. Cette approche propose une solution efficace au problème des dépassements de coûts, un phénomène actuellement bien présent dans les pratiques sectorielles.

L’exactitude de l’estimation des dépenses imprévues repose principalement sur le calcul des corrélations entre les éléments du coût de revient. Cet exercice exige cependant de disposer d’une grande quantité de fiches historiques de données relatives au coût – ce qui n’est souvent pas le cas. Sans accès à ces fiches historiques, les entrepreneurs se fient à leur instinct et à leur expérience pour évaluer qualitativement les corrélations entre les éléments du coût de revient.

Ma recherche vise à développer une méthode qui permettra aux entrepreneurs d’estimer les dépenses imprévues en se fondant soit sur des fiches historiques de données relatives au coût (si tant est qu’elles existent), soit sur leur expérience et leur jugement personnels. Par conséquent, cette méthode offrira une grande flexibilité dans l’évaluation des faux frais d’un projet de construction, et ce, même si l’entrepreneur ne dispose pas de fiches historiques de données relatives au coût.

Quels pourraient être les effets concrets de vos travaux dans la vie des gens?

M. A. R. : Incontournable, l’évaluation des dépenses imprévues permet d’optimiser les possibilités d’exécution réussie des projets de construction et de réduire les répercussions négatives de risques de nature variée : sociale – des protestations, par exemple; environnementale, y compris la présence de combustibles fossiles; sécuritaire, notamment en matière de circulation; et politique, comme la croissance économique.

Quels sont les principaux obstacles auxquels vous vous heurtez dans le cadre de vos travaux de recherche?

M. A. R. : La collaboration entre le milieu universitaire et l’industrie de la construction n’est pas toujours adéquate. Dans ce secteur, il a toujours été ardu de concrétiser des résultats de recherche universitaire.

Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de votre sujet de recherche au départ?

M. A. R. : Je me suis intéressé à la question après avoir pris connaissance de travaux qu’avait entrepris à ce sujet Osama Moselhi, mon superviseur. Je me demandais quelle serait l’incidence de l’évaluation des risques et de l’estimation des dépenses imprévues des projets de construction sur la croissance économique et le bien public. La recherche et la modélisation des causes sous-jacentes aux problèmes de dépassement de coûts dans la réalisation d’installations bâties m’ont incité à pousser plus loin mes travaux.

Quel conseil donneriez-vous aux étudiants en STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) qui aimeraient se lancer dans ce type de recherche?

M. A. R. : Préparez-vous à déployer beaucoup d’efforts si vous voulez réussir. L’industrie de la construction est un milieu tout indiqué pour ceux et celles qui ne craignent pas de mettre la main à la pâte.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus à Concordia?

M. A. R. : La communauté de Concordia se distingue par sa grande diversité. Je suis étonné de voir des personnes d’origines ethniques et d’horizons aussi variés collaborer si activement, et ce, sans manifester de préjugés ni se sentir discriminées.

L’Université offre un havre sûr aux étudiantes et étudiants qui souhaitent poursuivre leurs rêves et mettre leur talent au service de la société. On y trouve une grappe de recherche de calibre mondial en génie et en gestion de la construction de même que des laboratoires et des centres de recherche spécialisés dans ces domaines.

Je suis très heureux d’être ici et d’étudier sous la supervision d’Osama Moselhi. Non seulement il me guide dans mes travaux, mais il m’encourage à travailler dur et à avancer toujours plus loin sur le chemin de l’excellence. 

Vos recherches bénéficient-elles du financement ou du soutien de partenaires ou d’organismes?

M. A. R. : Je tiens à souligner les efforts déployés par mon superviseur afin que j’obtienne le soutien financier du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et de l’organisme Mitacs.

Je veux aussi remercier l’École de génie et d’informatique Gina-Cody, qui m’a octroyé la bourse d’excellence pour étudiants internationaux ainsi que la bourse de conférence et d’exposition.

Enfin, je suis reconnaissant à Mitacs, qui m’appuie financièrement, de même qu’à l’entreprise qui participe à ma recherche.


Apprenez-en davantage sur l’
École de génie et d’informatique Gina-Cody de l’Université Concordia.

 



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