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Un cinéaste immortalise un lancement qui a marqué l’histoire

Gabriel Dupras a suivi les fuséologues étudiants du Club spatial de Concordia de Montréal à Mistissini
23 octobre 2025
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Par Ian Harrison, B. Comm. 2001


Gabriel est dehors, vêtu d'une veste et d'une casquette de baseball, tenant une caméra. Étudiant en design à la Faculté des beaux-arts, Gabriel Dupras a découvert le Club spatial Concordia alors qu’il cherchait un sujet pour un grand projet trimestriel.

Le 15 août 2025, à l’aube, lorsque la fusée Starsailor a décollé depuis un emplacement situé dans le nord du Québec au milieu des cris d’enthousiasme des membres du Club spatial de l’Université Concordia, Gabriel Dupras, B. Bx-arts 2021, était sur les lieux pour capter l’événement avec sa caméra.

Pendant sept ans, le cinéaste a suivi les activités du Club spatial de Concordia, qui avait l’ambition de réaliser ce qu’aucun autre groupe étudiant n’avait tenté jusque-là : concevoir, construire et lancer une fusée à carburant liquide capable d’atteindre l’espace. Son documentaire réalisé grâce au sociofinancement, intitulé 6 Months to Launch: An Underdog’s Journey Toward Space, raconte cette aventure de l’intérieur.

« Ce qui m’a le plus frappé, c’est à quel point ce moment a été unificateur, relate Gabriel Dupras. Plus qu’un lancement, il s’agissait d’une manifestation de solidarité, d’une affirmation de l’importance de l’apprentissage et d’une marque de confiance en ce que les jeunes peuvent accomplir. »

Le long métrage retrace le parcours de l’équipe, depuis les premiers plans conçus à l’École de génie et d’informatique Gina-Cody jusqu’au décollage de la fusée, dans un lieu situé à proximité de la communauté crie de Mistissini. Tout au long du processus, Gabriel Dupras a filmé les longues nuits passées à faire des essais, les échecs et la détermination d’un groupe d’étudiantes et étudiants unis par un objectif commun.

Bien que la plupart des membres du Club spatial de Concordia étudient en génie, le groupe comprend des talents issus de toutes les disciplines, notamment de l’École de gestion John-Molson.

Étudiant en design à la Faculté des beaux-arts, Gabriel Dupras a découvert le Club spatial Concordia presque par hasard, alors qu’il cherchait un sujet pour un grand projet trimestriel.

« J’ai aperçu un kiosque d’information du club sur le campus et je me suis dit : « L’espace fait partie des domaines étudiés à Concordia? Vraiment? », se souvient-il.

Après avoir visité les locaux de travail de l’équipe, il a demandé au groupe : « Qui documente tout cela? Qui couvre vos activités? » Lorsqu’on lui a répondu que personne ne remplissait cette fonction, il a fait une promesse : « À partir de maintenant, je m’en charge. »

34 personnes posent devant un échafaudage qui soutient la fusée Starsailor. L'équipe Starsailor le Club spatial Concordia

Starsailor mesure près de 13 mètres et génère une poussée de 35 kilonewtons, ce qui en fait la fusée construite par des étudiants la plus puissante à prendre son envol, selon Transports Canada. La mission marque plusieurs premières : c’est la première fusée à carburant liquide construite par des étudiants à tenter d’atteindre l’espace, le premier lancement spatial depuis le sol canadien en plus de 25 ans et la première fois qu’un projet de ce type est réalisé par une équipe universitaire.

Le soutien de donateurs tels que Lorne Trottier, D. Sc. 2018, et la Fondation familiale Trottier, ainsi que Gina Cody, M. Ing. 1981, Ph. D. 1989, chancelière de Concordia, a été déterminant. C’est entre autres grâce à ce soutien que la division Fuséologie du Club spatial de Concordia a atteint d’importants jalons, comme le record établi lors de la mise à l’essai du moteur, en 2021.

Aux premières loges de l’histoire

La captation du lancement de Starsailor a nécessité une importante planification et une extraordinaire capacité d’improvisation, note Gabriel Dupras.

« J’ai dû faire le sacrifice suprême, plaisante-t-il. Je n’ai pas vu le lancement de la fusée de mes propres yeux, parce que je devais filmer les réactions d’Oleg Khalimonov [responsable du programme] et d’Henri Massicotte [chef du génie], ce qui exigeait que je tourne le dos à la fusée. »

Gabriel Dupras et sa petite équipe ont passé près d’un mois dans ce lieu reculé, sans électricité et sans réception de téléphone portable, dans des logements de fortune à l’alimentation en eau aléatoire, tout en captant chaque moment de la mission.

Fait important, le film explore également la collaboration entre le Club spatial et les membres de la nation crie de Mistissini.

Gabriel Dupras salue la générosité de la communauté : « Ils ont été très enthousiasmés par le projet. Nombre d’entre eux nous ont aidés – des gens nous ont aidés à déplacer des conteneurs d’expédition, nous ont prêté du matériel ou ont partagé des repas. En tant que propriétaires des terres, ils ont rendu tout cela possible. »

Pour pouvoir porter cette aventure à l’écran, Gabriel Dupras a lancé une campagne Kickstarter dont l’issue a dépassé l’objectif initial de 10 000 $ : un impressionnant total de 15 000 $ a été recueilli. Les fonds ont été utilisés pour couvrir les frais liés au matériel et à l’équipe, et le cinéaste cherche maintenant du financement supplémentaire pour pouvoir réaliser la postproduction et le montage.

En fin de compte, résume Gabriel Dupras, 6 Months to Launch racontera non seulement une mission étudiante historique, mais aussi un moment d’optimisme ancré dans la culture de collaboration et de curiosité qui caractérise l’Université Concordia.

Et le cinéaste est loin d’avoir terminé son travail. Il continue de suivre de près le Club spatial de Concordia.

« Je pourrais continuer de filmer à l’infini, affirme-t-il. Les membres de l’équipe ont encore beaucoup à dire, et de nouveaux développements se préparent pour les mois à venir – je voudrais intégrer tout ça dans la version finale du film. »



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