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« Rendre possible l’impossible » : un don de Posalux SA stimule l’innovation en micro-usinage à Concordia

L’intérêt pour la gravure sur verre par étincelage assisté par attaque chimique découle de la demande mondiale pour des produits personnalisés
19 janvier 2023
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Par Doug Sweet


Un diptyque de deux hommes, l'un portant un costume et une cravate avec le logo de Posalux SA en arrière-plan et l'autre portant une chemise bleue Marco Nadalin, responsable du développement des affaires à Posalux, et Rolf Wuthrich, professeur agrégé à l’École de génie et d’informatique Gina-Cody | Photo par Posalux SA

Si vous pensez au sens du mot « précision », l’image qui vous vient sans doute à l’esprit est celle d’une montre suisse. Or, quand il est question des recherches de grande précision que mène Rolf Wuthrich, professeur agrégé au Département de génie mécanique, industriel et aérospatial et au Département de génie chimique et des matériaux de l’Université Concordia, ce lien métaphorique a une résonance toute particulière.

Le Pr Wuthrich est originaire de la Suisse, mais ne fabrique pas de montres. En revanche, grâce à un généreux don versé par l’entreprise helvète Posalux SA – chef de file des solutions machine personnalisées pour les microtechnologies destinées à la production de masse – dans le cadre de la Campagne pour Concordia : Place à la nouvelle génération, il emploie dans ses travaux un processus appelé usinage par étincelage assisté par attaque chimique. Cette technologie permet de graver le verre à l’échelle micrométrique. Elle pourrait mener, entre autres innovations, à une nouvelle génération de cadrans de montres personnalisés, élargissant le marché des produits de haute horlogerie au-delà de son créneau de luxe. « Elle pourrait également transformer le marché des fonds d’écran de téléphones intelligents en permettant leur personnalisation », avance le Pr Wuthrich.

« De plus en plus, les gens recherchent des produits au caractère unique », souligne-t-il. « C’est un marché mondial, qui connaît une croissance fulgurante. »

Posalux est une entreprise d’envergure internationale dont le siège est situé dans la petite ville suisse de Bienne – haut lieu de l’industrie et de la fabrication de précision au pays – aussi connue comme la « Silicon Valley » helvète. Rolex y fabrique certaines pièces de ses montres. Le Groupe SWATCH a également élu domicile dans ce centre franco-germanophone. Spécialisée dans la micromachinerie, Posalux se concentre particulièrement sur la mise au point de produits de haute technologie pour l’industrie.

Un tel appareil – de la taille d’une grosse armoire et valant au moins 200 000 $ – se trouve dans le laboratoire du Pr Wuthrich, à Concordia, où l’on attend une mise à jour qui permettra de convertir l’alimentation électrique nord-américaine à la tension normale du courant en Europe. La machine est capable de graver du verre traité au moyen d’outils d’une taille allant de 30 à 100 microns. (Un micron équivaut à 0,001 millimètre, ou environ 0,000039 pouce.)

Les outils de gravure sont incroyablement fragiles. « Il suffit de les regarder pour qu’ils se brisent », affirme le Pr Wuthrich. Alors, quand on les déplace sur la surface de verre – que ce soit pour tracer des lignes ou percer de minuscules trous –, on doit le faire avec une extrême prudence, et à une température très élevée, soit de 500 à 600 degrés Celsius.

Une machine de la taille d'une grande armoire se trouve dans le laboratoire de Rolf Wuthrich à l'Université Concordia L’appareil offert par le fabricant suisse Posalux | Photo par Doug Sweet

Créer pour ouvrir de nouvelles avenues commerciales

Posalux ne s’est pas limité à faire don d’un de ses appareils. L’entreprise a également décidé de soutenir plusieurs doctorants à Concordia, en plus de fournir un soutien additionnel pour la recherche.

« Nous entretenons une collaboration de longue date avec Concordia », fait remarquer Marco Nadalin, responsable du développement des affaires à Posalux. « Par ces recherches, nous espérons élaborer une solution industrielle qui ouvrira de nouvelles avenues commerciales. »

« Il est important pour Posalux de cultiver des liens avec le milieu de la recherche », fait valoir M. Nadalin au nom de l’entreprise fondée il y a près de 80 ans. « Nous sommes nés de l’industrie de l’horlogerie. Notre première machine servait à enduire de radium les aiguilles et les cadrans des montres. » L’entreprise s’est diversifiée depuis, notamment en investissant les secteurs de l’automobile et de l’électronique.

« Nous avons mis au point une nouvelle technologie afin de rendre possible l’impossible », ajoute-t-il. « Nous ne sommes pas des suiveurs; nous introduisons souvent des technologies de rupture dans des secteurs où nous voulons créer de nouveaux débouchés. »

Le don en nature et le soutien de Posalux « nous permettent de poursuivre nos recherches », indique le Pr Wuthrich, précisant que la machine qui occupe un espace substantiel dans ses locaux est un prototype conçu pour l’industrie, et non pour un laboratoire. Ainsi, les résultats de la recherche peuvent être appliqués plus rapidement et facilement en contexte industriel. C’est un exemple de transfert technologique – un concept enseigné dans toutes les écoles de génie, y compris à l’École de génie et d’informatique Gina-Cody.

« Notre mission consiste à enseigner aux ingénieurs de la prochaine génération en quoi consistent les besoins de l’industrie, afin qu’ils puissent mener des recherches appliquées au profit de la société », conclut le Pr Wuthrich.



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