Skip to main content

Le Club spatial de Concordia entend viser haut grâce à un généreux don

Groupe Swagelok Québec accorde un soutien vital à un projet de fusée sans précédent
5 décembre 2022
|
Par Doug Sweet


Huit étudiants se regroupent dans l'espace de travail du Club spatial de Concordia au sous-sol de l'édifice Henry F. Hall. Un groupe d’étudiants du Club spatial de Concordia : (dernière rangée, de gauche à droite) Hudson Pastuszko, Alexandre Palamodov, Intisar Salam, Lâm Tùng et Benjamin St. Laurent Recoura; (première rangée) Alex Pugh, Omar Nawaz et Oleg Khalimonov

Quand vous êtes un groupe d’étudiants qui essaient de bâtir – au sous-sol du pavillon Henry-F.-Hall de l’Université Concordia – la fusée la plus grosse, la plus puissante et la plus perfectionnée du Canada à ce jour, toute forme d’aide est plus que bienvenue.

Pour le Club spatial de Concordia, association étudiante multidisciplinaire qui met ses membres au défi de concevoir des engins spatiaux et aérospatiaux, le don en nature d’une valeur de 37 000 $ du distributeur d’équipement industriel spécialisé Groupe Swagelok Québec s’est révélé un important levier.

Grâce à cette récente contribution à la Campagne pour Concordia : Place à la nouvelle génération, l’équipe férue de projets spatiaux et aérospatiaux a pu construire un banc d’essai essentiel au lancement de son moteur-fusée – une bête produisant plus de 40 000 newtons (9 000 livres de poussée), soit plus que la première fusée Space X. Qui plus est, une mise à l’épreuve de l’engin à l’été 2021 a permis d’établir un record mondial : celui du plus gros moteur-fusée jamais conçu, construit et mis à feu par des étudiants.

« Je connais la chanson », affirme André Ouellet, président de Swagelok Québec. « Je sais comment il est difficile d’obtenir du financement ou certaines pièces d’équipement, particulièrement dans un domaine aussi complexe que la fuséologie. »

Pour M. Ouellet, faire un don de diverses pièces d’équipement de précision – vannes, raccords, régulateurs de pression, dispositifs de mesure, tuyauterie flexible, etc. – assorties du soutien technique connexe était une façon de vivre par procuration la passion, l’audace et le rêve des étudiantes et étudiants.

Ayant lui-même étudié en génie à l’Université Laval, puis en gestion à l’Université de Sherbrooke, André Ouellet a bien connu les obstacles que doivent surmonter les étudiantes et étudiants qui cherchent à financer d’ambitieux projets. Il se considère comme « un homme passionné », qui sait apprécier l’audace et l’ingéniosité étudiantes.

André Ouellet a les cheveux courts et grisonnants, porte des lunettes et est vêtu d'une chemise noire boutonnée André Ouellet, président de Groupe Swagelok Québec

Un exploit d’une grande complexité

La devise du Club spatial de Concordia, ad astra per doctrinam – ou « vers les étoiles par l’enseignement » –, incarne bien cette passion pour le cosmos, guidée par la science, qui a inspiré des générations d’astronautes, d’ingénieurs, d’astronomes et de personnalités du monde de l’astrophysique, de Carl Sagan à Neil deGrasse Tyson. Or, la différence entre l’adepte ordinaire de Star Trek et l’association étudiante de quelque 200 membres reste que ces derniers sont de véritables scientifiques fuséologues. La fusée porte-étendard du groupe s’appelle StarSailor.

André Ouellet n’accepte pas toutes les demandes que lui présentent les organisations étudiantes. Toutefois, le projet du Club spatial de Concordia a capturé son imagination, et ce, dès le début – « Wow! », se rappelle-t-il s’être dit. « C’est super! C’est en plein dans mes cordes. Je crois avoir la capacité de changer un peu les choses pour ces étudiants, tout en leur permettant de gagner en confiance. Ce qu’ils réussissent à accomplir est d’une grande complexité. »

M. Ouellet est entré au service de Swagelok Québec en 1994. Il venait tout juste de terminer l’université en pleine période de récession. Il a d’abord travaillé comme représentant technique, puis a gravi les échelons. En 2000, il a quitté Swagelok pour un poste de directeur régional des ventes pour ce qu’on appelait à l’époque Gaz Métro, fonction qu’il a occupée jusqu’en 2008. Puis, il a réintégré Swagelok à titre de vice-président – Ventes et marketing avant de devenir directeur général, et enfin président.

Le groupe qu’il dirige est un distributeur indépendant et un concepteur de solutions sur mesure – soit des produits, des assemblages et des services pour systèmes fluides – destinées à une variété de secteurs, du pétrole et du gaz à l’industrie chimique et pétrochimique en passant par les semiconducteurs et le transport. Issue de la société du même nom dont le siège social est situé aux États-Unis, l’entreprise mène des activités dans le monde entier.

Un banc d'essai mobile de moteur de fusée avec l'inscription "Trailer Tom" sur son côté Le banc d’essai de moteur-fusée mobile Trailer Tom – dont le nom évoque une chanson de David Bowie –, construit par les membres du Club spatial de Concordia grâce à un don en nature sous forme de matériaux et de pièces d’équipement d’une valeur de 37 000 $, consenti par Swagelok Québec.

« Pour ce qui est de StarSailor, il pourrait s’agir du premier objet que Concordia réussit à lancer dans l’espace », souligne Oleg Khalimonov, étudiant du premier cycle en génie mécanique, capitaine d’équipe au sein de la division Fuséologie du Club spatial de Concordia et concepteur en chef. M. Khalimonov se consacre au projet depuis ses débuts, en 2019. Or, un an auparavant, l’équipe avait remporté la première place dans deux catégories lors d’un concours auquel participaient des étudiantes et étudiants en génie de l’Université de Stanford, de l’Institut de technologie du Massachusetts, de l’Institut de technologie de la Californie et de l’Université McGill.

StarSailor est une fusée dite suborbitale. Bien que l’engin ne soit pas en mesure de placer un objet en orbite autour de la Terre, il dispose toutefois d’une capacité d’emport de 65 kilos et est conçu pour parcourir 135 kilomètres à la verticale (la station spatiale internationale se déplace à une altitude d’environ 400 kilomètres).

« Quelque 500 étudiantes et étudiants ont participé au projet », fait remarquer Oleg Khalimonov. L’équipe a non seulement construit un banc d’essai et la fusée elle-même – qui mesure 15 mètres de haut et pèse 800 kilos –, mais aussi Big Ben, une plateforme de lancement mobile doublée d’une tour de 25 mètres de haut qui permettra à l’équipe de lancer sa fusée à partir de presque n’importe où. Le lancement pourrait avoir lieu aussi tôt qu’à l’été 2023.

« Le généreux don de Swagelok nous a permis de construire notre banc d’essai », fait valoir M. Khalimonov. « C’est un appui considérable! Nous avons ainsi pu mettre au point le banc d’essai pour moteur de fusée conçu par des étudiants le plus avancé du monde. »



Sujets tendance

Retour en haut de page

© Université Concordia