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Une chercheuse postdoctorale de l’Université Concordia allie le pouvoir des savoirs autochtones à celui de la science occidentale

Thaïs Bernos collabore avec la nation crie de Mistissini afin de trouver des façons novatrices de gérer les pêches dans le respect les valeurs autochtones
12 mars 2024
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Image en diptyque de la même femme aux longs cheveux bruns et bouclés, au bord d'une rivière et tenant un poisson dans ses mains
Thaïs Bernos : « Nous devons conjuguer le pouvoir des savoirs autochtones avec celui de la science occidentale dans les domaines particuliers de la pêche et de la génomique, pour en arriver à de meilleures solutions aux problèmes actuels. »

Thaïs Bernos, chercheuse postdoctorale au Département de biologie de l’Université Concordia, innove dans le domaine de la recherche sur la pêche en collaborant avec les communautés autochtones.

En travaillant en collaboration avec les membres de la nation crie d’Eeyou Istchee, dans le nord du Québec, Thaïs Bernos cherche à puiser à de multiples systèmes de connaissances afin de mieux comprendre les relations entre les espèces de poissons culturellement importantes et les populations qui en dépendent.

« Je fais partie du projet FISHES, une importante collaboration entre les communautés autochtones et des équipes de recherche issues de différentes universités », explique-t-elle.

« Je ne suis habituellement en contact qu’avec des poissons dans le cadre de mon travail, mais comme mon rôle au sein du projet FISHES consiste à établir un lien entre les savoirs autochtones et la science occidentale, je travaille surtout avec des gens. »

Thaïs Bernos travaille en étroite collaboration avec la communauté crie de Mistissini, qui habite, possède et gère certains des plus vastes écosystèmes d’eau douce et de forêt boréale du Québec.

Ensemble, les partenaires réalisent des recherches qui permettent de jeter des ponts entre, d’une part, l’immense savoir écologique acquis par les Cris grâce aux liens étroits entretenus pendant des millénaires avec leur territoire et ses habitants et, d’autre part, les savoirs scientifiques obtenus au moyen de méthodes de pointe en génomique.

« Nous devons conjuguer le pouvoir des savoirs autochtones avec celui de la science occidentale dans les domaines particuliers de la pêche et de la génomique, pour en arriver à de meilleures solutions aux problèmes actuels comme celui des changements climatiques », affirme Thaïs Bernos.

Unis par une même conviction

Le projet collaboratif a trois principaux objectifs :

  • Fournir de l’information dans le cadre d’initiatives communautaires axées sur la gestion et la sauvegarde de la diversité des touladis et de leur patrimoine bioculturel, dans l’intérêt de la communauté et de la planète.
  • Établir une structure opérationnelle visant à évaluer la diversité bioculturelle des espèces pêchées.
  • Formuler un cadre stratégique permettant de respecter les savoirs autochtones et d’améliorer la gestion de la diversité bioculturelle.

« Nous sommes unis par une même conviction : il nous faut mieux protéger les poissons et faire en sorte qu’ils continuent à procurer leurs bienfaits – culturels, alimentaires, sanitaires – aux communautés autochtones », poursuit Thaïs Bernos.

« Nous avons pour but de trouver des façons novatrices de gérer les pêches, en respectant les valeurs et les objectifs des Cris. »

Des dialogues et des échanges de connaissances stimulants

« Avec ma collègue Pamela, qui est elle-même Crie et travaille pour la nation crie de Mistissini, nous organisons des ateliers auxquels sont conviés des personnes aînées, des experts et des membres de la communauté. »

Les dialogues et les échanges de connaissances stimulants qui ont lieu lors des ateliers constituent le fondement des recherches de Thaïs Bernos. Ensemble, les personnes participantes tentent de trouver des moyens qui permettraient aux communautés locales – dont le bien-être culturel et alimentaire dépend de l’approvisionnement en poissons – de réduire les incidences défavorables de facteurs tels que les changements climatiques sur les populations de poissons.

« Les gens décrivent leur vision de la diversité biologique à partir de leur propre conception du monde, et je leur explique ce que les technologies génomiques nous permettent de constater. »

« Les participants témoignent des changements qu’ils ont observés quant à l’état des populations de poissons et à l’eau du lac Mistassini, sur les rives duquel ils ont grandi, et décrivent une culture de la pêche en constante évolution. Par exemple, ils discutent des espèces pêchées, mais aussi des techniques employées et des valeurs qui s’y rattachent. C’est une expérience extrêmement enrichissante. »

Collaborer afin d’évoluer et de progresser

Native d’Afrique de l’Ouest, Thaïs Bernos a passé ses années formatrices en Belgique, en France, à Montréal, à Toronto et à Madagascar. Ses explorations scientifiques l’ont ramenée au Québec, où elle a poursuivi ses études postdoctorales. « Le Québec m’a attirée en raison de sa mosaïque culturelle à nulle autre pareille », fait-elle valoir.

Résolue à comprendre et à préserver des pratiques culturelles uniques, elle a acquis une place centrale dans le paysage québécois de la recherche.

« Je crois que les étudiants venus de l’étranger peuvent avoir une incidence extrêmement favorable sur le milieu universitaire et le tissu social du Québec », avance-t-elle.

« La collaboration interculturelle est essentielle pour trouver des solutions aux problèmes auxquels nous faisons tous face. Je salue Concordia pour avoir favorisé un environnement où la diversité linguistique et culturelle, loin d’être un obstacle, constitue un atout pour la croissance et le progrès de notre société. »


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