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L’aménagement de quartiers durables et à l’épreuve des catastrophes est un travail de longue haleine, montre une nouvelle étude de l’Université Concordia

Caroline Hachem-Vermette estime que les communautés de demain devront veiller à pouvoir fonctionner malgré les pannes de courant
3 octobre 2023
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Aerial view of a neighbourhood

Les villes seront à l’avant-garde de l’adaptation climatique au cours des prochaines années et décennies. Les quartiers seront appelés à proposer des solutions locales aux problèmes collectifs. La production d’énergie renouvelable distribuée, soit une énergie solaire, éolienne ou autre qui est générée à l’échelle locale, fait partie des mesures qui permettront d’atteindre les cibles de carboneutralité en ville.

Or, même ces quartiers capables de produire de l’électricité demeureront vulnérables aux pannes causées par des catastrophes naturelles comme les ouragans, les feux et les inondations. Tous ces événements risquent de devenir plus fréquents en raison des changements climatiques. Comment les quartiers durables pourront-ils donc composer avec les pressions que subissent leurs réseaux énergétiques?

Caroline Hachem-Vermette est professeure agrégée au Département de génie du bâtiment, civil et environnemental de l’École de génie et d’informatique Gina-Cody. Dans une nouvelle étude, elle se penche sur les conceptions susceptibles d’atténuer la vulnérabilité énergétique des quartiers lors de pannes de courant, ainsi que sur les caractéristiques de conception indispensables pour offrir un refuge aux populations locales.

Caroline Hachem-Vermette : « Mes travaux de recherche sont au cœur des initiatives de décarbonisation des quartiers. » Photo: David Ward

L’article est paru dans la revue Renewable and Sustainable Energy Reviews. La Pre Hachem-Vermette et son coauteur Kuljeet Singh de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard y analysent la conception et les caractéristiques énergétiques de divers types de bâtiments et de quartiers pour évaluer leurs vulnérabilités et leur accès à des sources d’énergie de remplacement et renouvelable. Les auteurs étudient plusieurs scénarios avec des durées de panne variables pour déterminer le type d’intervention le plus bénéfique pour les populations touchées.

« Nous avons travaillé à l’échelle d’un quartier, car cela nous permet d’étudier des caractéristiques et des détails plus difficiles à cerner à l’échelle d’une ville », explique la Pre Hachem-Vermette.

« Conçu comme une unité autonome sur le plan des commodités et des services de base, le quartier est un concept fondamental en urbanisme. Le quartier est l’unité de base pour la conception et l’aménagement urbains. Il est utile pour comprendre diverses stratégies de durabilité et de résilience. »

Une approche intégrée est nécessaire

De conception conforme aux pratiques durables, les quartiers théoriques évoquaient les quartiers types d’une municipalité canadienne : usage résidentiel à faible densité; usage mixte résidentiel et commercial et au détail; usage résidentiel à haute densité; usage mixte résidentiel et industriel à haute densité. De plus, les chercheurs ont évalué les types de réseaux énergétiques qui étaient les principales sources d’électricité et d’énergie thermique des quartiers.

Ces facteurs ont été analysés selon divers scénarios de pannes de courant qui duraient entre un jour et plus de trois semaines. Ils ont fourni des estimations fiables sur la vulnérabilité aux coupures de courant de même que sur les meilleures mesures à adopter pour atténuer les effets des catastrophes sur les populations locales.

En conclusion de l’étude, les chercheurs formulent plusieurs recommandations pour améliorer la résilience des quartiers sinistrés. Ils exhortent les autorités municipales aux adaptations suivantes : donner aux grands bâtiments, comme les écoles, les moyens de produire de l’énergie afin de devenir autonomes en énergie et de pouvoir servir de refuges temporaires; modifier les normes de conception des refuges pour accroître leur capacité d’accueil maximale tout en offrant une bonne qualité de l’air à l’intérieur, des espaces sains pour l’habitation, la préparation d’aliments et la récréation; enfin, intégrer des méthodes de conception spatiale des quartiers pour garantir l’accès aux routes, aux refuges potentiels et aux hôpitaux, de même qu’à l’aménagement d’installations du réseau énergétique.

La Pre Hachem-Vermette souligne que beaucoup d’autres recherches sont nécessaires dans un contexte où les villes se tournent vers des pratiques entièrement durables pour affronter des conditions météorologiques de plus en plus extrêmes. Néanmoins, elle est persuadée que des initiatives comme PLAN/NET-ZÉRØ de Concordia et la subvention de 123 millions de dollars du Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada annoncée plus tôt cette année peuvent aider le milieu de la recherche à faciliter le passage de la société vers des sources d’énergie renouvelable.

« Mes travaux de recherche sont au cœur des initiatives de décarbonisation des quartiers, explique-t-elle. Je suis formée en architecture, en urbanisme et en génie du bâtiment, ce qui me permet de rapprocher ces disciplines dans mon travail. C’est en comblant les lacunes à l’interface de ces disciplines que nous trouverons des solutions durables et résilientes. »

Lisez l’étude citée (en anglais seulement) : Role of neighbourhood spatial and energy design in reducing energy vulnerability during power disruption



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