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Article de blog

Combler l'écart de compétences en associant gestion et sûreté de l'aviation

Pour la plupart, les spécialistes de l’aéronautique possèdent des connaissances sectorielles soit en gestion, soit en sûreté de l’aviation. Rares sont ceux qui maîtrisent ces deux aspects.

Avec la croissance continue et rapide du secteur de l’aviation civile et la mise en marché de nouvelles technologies, la sûreté de l’aviation revêt une importance de plus en plus cruciale. Bien que cette question fasse l’objet d’une attention particulière, il semble y avoir un écart de compétences à la jonction de l’expertise en sûreté de l’aviation et de l’expérience en gestion. Si bon nombre de personnes s’avèrent chevronnées et qualifiées dans l’un ou l’autre de ces domaines, rares sont celles qui évoluent avec aise dans ces deux sphères d’activité. En outre, l’acquisition et le perfectionnement de ces deux compétences ne suivent généralement pas le même rythme. Ainsi, après son entrée en fonctions dans l’industrie, le travailleur conserve souvent le même niveau de qualification en gestion, tandis qu’il enrichit et actualise ses connaissances en sûreté de l’aviation tout au long de sa carrière.

Tara Devine

Apportant aux spécialistes du secteur un perfectionnement de haut calibre, le Cours en gestion de la sûreté de l’aviation (« AVSEC PMC », acronyme d’Aviation Security Professional Management Course) permet à ces derniers de combler l’écart de compétences entre cet aspect de leur travail et leur expertise en gestion. Offert en collaboration avec l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et le Centre des dirigeants John-Molson, l’AVSEC PMC contribue depuis 2004 à l’essor de la sûreté de l’aviation civile.

« À mon avis, les participants tirent avantage de ce programme qui propose deux modules de formation bien distincts », affirme Tara Devine, qui a terminé l’AVSEC PMC en 2007 et qui donne maintenant des cours de sûreté de l’aviation dans le cadre de celui-ci. « Non seulement ils acquièrent des connaissances en sûreté de l’aviation, mais ils se familiarisent avec divers outils de gestion. »

J’ai constaté que tous les participants, même ceux qui possèdent une grande expérience dans le domaine ou qui croient tout savoir en matière de gestion ou de sûreté de l’aviation, y enrichissent leurs connaissances 

– Brian Legge, formateur

De fait, l’AVSEC PMC se décline en deux volets : sûreté de l’aviation, d’une part; et gestion, d’autre part. Précisons que l’enseignement prodigué s’inscrit strictement dans le contexte de l’aviation civile. Ce programme d’apprentissage mixte des plus rigoureux s’étend sur trois mois. Il comprend deux semaines de formation présentielle – soit l’une au début du trimestre et l’autre, à la fin – et environ deux mois et demi de cours en ligne. Se distinguant à plusieurs égards, notamment par son offre de cours, l’AVSEC PMC constitue actuellement le seul programme du genre à transmettre des compétences à la fois en sûreté de l’aviation et en gestion, et ce, dans le contexte de l’aviation civile.

Première semaine de la séance en présentielle (Port d'Espagne–Montréal 2019). Formateurs: Luca Boccadoro (arrière gauche) et Jean-Marc Trottier (arrière droit)

Par sa conception même, l’AVSEC PMC assure aux participants un gain en matière d’acquisition de connaissances, et ce, peu importe leur champ d’expertise principal. Ainsi, chaque cours est donné par deux enseignants : l’un, spécialiste de la gestion, saisit parfaitement la notion de sûreté de l’aviation; l’autre, expert de cette question, comprend bien les principes de gestion abordés dans le cadre du programme. « J’ai constaté que tous les participants, même ceux qui possèdent une grande expérience dans le domaine ou qui croient tout savoir en matière de gestion ou de sûreté de l’aviation, y enrichissent leurs connaissances », souligne Brian Legge, qui a suivi la formation en 2017 et qui donne maintenant des cours de gestion dans le cadre de celle-ci.

L’AVSEC PMC ne porte pas sur la sûreté de l’aviation comme telle, mais plutôt sur le déploiement de la sûreté de l’aviation. La sûreté de l’aviation repose sur des personnes qui empêchent d’autres personnes de causer du tort à autrui. Cela n’a rien à voir avec l’installation de clôtures ou l’érection de barrages routiers. 

– Jean-Marc Trottier, formateur

Jean-Marc Trottier

Par ailleurs, l’AVSEC PMC revêt un aspect complexe, d’une importance cruciale : ses participants doivent assimiler des concepts; il ne s’agit pas pour eux de mémoriser des données factuelles. « Il faut comprendre que la sûreté de l’aviation ne s’applique pas uniformément à tous les pays, à toutes les régions, à tous les aéroports », précise Luca Boccadoro, qui a terminé le programme en 2006 et qui donne maintenant des cours de sûreté de l’aviation dans le cadre de celui-ci. De fait, les participants doivent absolument développer une compréhension parfaite des concepts sous-tendant le pourquoi et le comment des processus. Seulement alors sauront-ils les mettre en œuvre dans leur milieu de travail et conformément à sa logique. L’AVSEC PMC « ne porte pas sur la sûreté de l’aviation comme telle, mais plutôt sur le déploiement de la sûreté de l’aviation, explique Jean-Marc Trottier, qui y enseigne depuis longtemps. La sûreté de l’aviation repose sur des personnes qui empêchent d’autres personnes de causer du tort à autrui. Cela n’a rien à voir avec l’installation de clôtures ou l’érection de barrages routiers. »

Je voulais entrer en contact avec des collègues des quatre coins du monde, tirer profit de leur expérience, voir comment ils procédaient et réseauter avec certains d’entre eux

– Bruno Thuot, participant

Bruno Thuot

Directeur de l’entretien des aéronefs au Service de l’air de la Gendarmerie royale du Canada, Bruno Thuot a suivi l’AVSEC PMC en 2017. Lorsqu’il s’y est inscrit, il nourrissait deux attentes : la première – et la plus évidente – était d’actualiser et de renforcer son expertise en sûreté de l’aviation; la seconde était de se créer un réseau de relations professionnelles. « Je voulais entrer en contact avec des collègues des quatre coins du monde, tirer profit de leur expérience, voir comment ils procédaient et réseauter avec certains d’entre eux », indique-t-il avant de faire remarquer qu’il a atteint ses objectifs.

L’enseignant Brian Legge est du même avis : le réseautage est l’un des principaux éléments du programme. « Selon moi, deux des avantages majeurs que retirent les participants de l’AVSEC PMC ne se rattachent pas à la matière enseignée; ils résident plutôt dans les liens qu’ils nouent et dans l’accès dont ils bénéficient – à la fin de leur formation – aux spécialistes de la sûreté de l’aviation », soutient-il. En plus des contacts qu’ils établissent avec leurs camarades de classe, les participants qui terminent leur formation avec succès peuvent accéder au forum de l’AVSEC PMC. Au moyen de cette tribune virtuelle, ils communiquent entre eux et ils échangent sur des enjeux, des tendances et des dossiers propres à l’industrie. Ce faisant, ils favorisent une interconnectivité sectorielle encore plus grande.

Un itinéraire renouvelé

Walter D. Parks III

Récemment, le contenu de l’AVSEC PMC a été actualisé – ou renouvelé, pour reprendre le mot de Walter D. Parks III, fonctionnaire supérieur à l’OACI dans le domaine de la sûreté de l’aviation. « Je préfère employer “renouvelé”, dit-il, parce qu’il ne s’agissait pas d’une simple mise à jour. Nous ne nous sommes pas limités à passer d’une modification à la suivante : nous avons renouvelé le concept. » Pour les gestionnaires s’occupant de questions relatives à la sûreté de l’aviation, la réussite du programme représente un atout; elle est même parfois obligatoire. L’AVSEC PMC doit donc conserver sa pertinence au point de vue sectoriel et sur le plan des meilleures pratiques de l’industrie. Dès lors, le renouvellement du programme a été pensé de manière à mieux traduire la situation actuelle et les tendances et pratiques en matière de sûreté de l’aviation, ainsi qu’à privilégier les meilleures méthodes de gestion pédagogique. Enfin, les ressources offertes en ligne dans le cadre du programme ont été revues et améliorées.

De plus, l’AVSEC PMC intègre un nouvel élément : le Plan pour la sûreté de l’aviation dans le monde. Mise en œuvre par l’OACI en 2017, cette stratégie vise – selon le site Web de l’organisation – à prendre « en considération les besoins des États et de l’industrie en orientant toutes les initiatives de renforcement de la sûreté de l’aviation au moyen d’un ensemble de mesures, de tâches et de cibles prioritaires convenues à l’échelle internationale ». 

Tout participant qui termine avec succès l’AVSEC PMC aura développé ses compétences en gestion (minimalement au niveau exigé d’un cadre intermédiaire) et sera devenu expert des concepts associés à la sûreté de l’aviation. « Ce n’est pas juste une formation à laquelle on s’inscrit et on assiste en vue de n’obtenir rien de plus qu’un chiffon de papier, précise Luca Boccadoro. Au contraire, à la fin du programme, chaque participant a le sentiment d’avoir accompli quelque chose d’extraordinaire lorsqu’il constate l’étendue des connaissances qu’il a acquises en cours de route, qu’il prend conscience des efforts intenses qu’il a déployés et qu’il mesure à quel point les principes de sûreté et de gestion véhiculés dans le cadre de la formation influenceront à tout jamais l’exercice de ses activités professionnelles. »

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