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Communiqué de presse

Les technologies : encore loin de remplacer le rituel du retour à l’école

Selon une recherche menée à Concordia, la « salle de classe » d’aujourd’hui s’impose plus que jamais en taille et en qualité, pour toutes les bonnes raisons.

Montréal, le 25 août 2015 – Au moment du retour en classe, les étudiants peuvent compter sur une certitude : les technologies seront toujours un petit peu plus avancées qu’elles ne l’étaient l’année précédente. Après tout, l’expérience d’apprentissage au XXIe siècle est sans cesse améliorée par l’apport de gadgets et de logiciels. Et c’est sans compter la capacité de se brancher sur le monde, au-delà des murs de l’école.

Dans une récente étude menée à l’Université Concordia, des chercheurs en sont venus à la conclusion que ces avancées technologiques profitaient également à l’enseignement formel offert dans les établissements postsecondaires. Toutefois, il n’existe encore aucun substitut à l’engagement des étudiants au quotidien et à la collaboration entre pairs.

Publié dans la revue Computers & Education, le compte rendu de cette recherche est l’aboutissement de 20 ans d’analyse de données recueillies dans le cadre de 1 105 cours depuis 1990, année de naissance du Web.

Tous trois chercheurs à Concordia, MM. Robert Bernard, Eugene Borokhovski et Richard Schmid faisaient partie d’une équipe dont l’objectif était de déterminer dans quelle mesure les choses avaient changées au cours des deux dernières décennies : des présentations PowerPoint à la réalité virtuelle; de l’époque où les ordinateurs fonctionnaient au moyen de disquettes, jusqu’à aujourd’hui, où pratiquement chaque étudiant possède un téléphone intelligent.

Ils ont constaté que, parmi les effets positifs des technologies sur l’enseignement, les plus évidents concernent les outils cognitifs – qui servent à montrer aux apprenants les notions étudiées – par exemple, une démonstration sur la division cellulaire, ou encore sur les particularités d’un organe interne chez un patient.

De tels outils permettent aux étudiants d’explorer la matière plus en profondeur, notamment au moyen de simulations, de jeux et d’environnements d’apprentissage virtuels.

« Aujourd’hui, il y a peu de limites aux images et aux objets que les apprenants peuvent visualiser ou manipuler. N’eût été les avancées technologiques, de telles activités de formation seraient impossibles, affirme Robert Bernard. Grâce aux technologies, nous pouvons faire exploser accidentellement un laboratoire sans tuer personne. »

L’Internet a également permis aux étudiants de prendre les commandes quand vient le temps d’explorer de l’information et des idées. Mais quelle somme d’information au juste peut-on absorber uniquement en regardant des pages Web au hasard?

Selon Eugene Borokhovski, les directives les meilleures sont structurées et pertinentes. « Lorsque vous échangez des idées et que vous expérimentez avec vos pairs, l’encadrement d’un enseignant vous pousse à être proactif, et ce, à un degré que vous ne pouvez atteindre seul. »

Les chercheurs de Concordia ont en outre observé que la communication face à face entre camarades de classe demeure un aspect essentiel de l’apprentissage au collégial ou à l’université. Garder le contact entre collègues est plus facile que jamais. Toutefois, c’est dans le milieu d’apprentissage commun que les relations se tissent – c’est un phénomène plus difficile à reproduire en ligne.

« Les étudiants apprennent énormément les uns des autres, affirme Richard Schmid. Toutefois, sans tomber dans la parabole des aveugles, la connaissance ne peut uniquement provenir de pairs. Pourtant, une grande partie de l’apprentissage découle de la capacité d’échanger des idées et de les mesurer à celles de ses camarades. »

Par ailleurs, la vie sur le campus comme microcosme de la société en général continue d’exercer une profonde influence sur la croissance de l’individu. « On ne peut sous-estimer la crédibilité qui vient avec l’expérience, explique le chercheur. Cela demeure une étape très importante sur le plan social. »

Alors, même si chaque détail présenté aux étudiants des collèges ou des universités peut tout aussi bien se trouver sur Google, les établissements d’enseignement postsecondaire ne risquent pas de perdre leur valeur inhérente.

« Essayez d’imaginer l’effort nécessaire pour voir au-delà des notions les plus évidentes, ajoute M. Bernard. Si vous voulez vraiment apprendre comment écrire en langage codé ou devenir médecin, ou encore vous attaquer à n’importe quel processus qui exige temps et concentration, il faut savoir qu’il y a une raison pour laquelle ces aptitudes complexes ne viennent pas naturellement à tout le monde. »

« Les gens ont tendance à croire que les technologies rendent tout de plus en plus facile, alors que c’est souvent le contraire », mentionne M. Borokhovski.

« À ses débuts, Internet ajoutait de la valeur au processus d’apprentissage. Toutefois, cette vague ne s’est pas poursuivie avec chaque nouvelle avancée. Aujourd’hui, plutôt que de sauter d’une tendance à l’autre, nous devons aborder l’apprentissage dans une perspective plus large. »


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