Une ancienne chercheuse engagée a un nouveau poste : professeure d'éducation artistique

Après un long et fructueux parcours universitaire à Concordia, Lea Kabiljo prend le chemin de Québec. L’ancienne chercheuse engagée et membre principale du Centre d’histoire orale et de récits numérisés (CHORN) a en effet été nommée professeure adjointe à l’École d’art de l’Université Laval, à Québec, avant sa collation des grades qui aura lieu au printemps.

M^me Kabiljo (B. Bx-arts 2004, M.A. 2009, Ph. D. 2024) possède déjà une vaste expérience de l’enseignement au sein de la communauté ainsi qu’aux niveaux secondaire et universitaire. Dans sa pratique comme dans son rôle de mentore auprès des futurs éducateurs et éducatrices, elle accorde une attention particulière au développement des compétences socioémotionnelles.

M^me Kabiljo est la première à admettre qu’elle n’aurait jamais cru se rendre jusque là où elle en est. Elle est reconnaissante à Concordia de lui avoir ouvert les yeux sur les nombreuses possibilités qui s’offraient à elle afin de poursuivre et de combiner ses passions.

« Je l’ai tout naturellement choisi »

Après avoir obtenu un DEC en photographie au Collège Dawson, Lea Kabiljo a découvert avec enthousiasme le Département d’éducation artistique de l’Université Concordia.

« J’avais toujours eu de l’intérêt pour l’éducation et le travail auprès des jeunes. Par ailleurs, je venais de terminer un diplôme en photographie et j’aimais l’art », confie-t-elle.

« Quand j’ai découvert qu’il existait un programme qui combinait ces deux aspects, je l’ai tout naturellement choisi. »

Une fois son baccalauréat ès beaux-arts en poche, Lea Kabiljo a enseigné au secondaire pendant un an avant de prendre la décision de retourner à Concordia pour y suivre à temps partiel une maîtrise en éducation artistique.

« J’ai aimé mon expérience de l’enseignement, mais être une nouvelle enseignante était difficile, et la dynamique du monde universitaire me manquait. »

Petit et convivial, le département est devenu un second foyer. Lea Kabiljo s’y est sentie épaulée tant par le corps professoral que par ses pairs. « Tout le monde se connaissait et on nous encourageait à nous entraider au sein de la cohorte. Il y avait un vrai esprit de camaraderie. »

La professeure Lorrie Blair a eu une influence particulièrement importante sur le parcours universitaire de Lea Kabiljo. En la guidant à travers les défis des études supérieures et de l’enseignement à plein temps, la P^re Blair a forgé une relation solide avec son étudiante, devenant même par la suite sa directrice de thèse.

Selon M^me Kabiljo, le fait d’avoir choisi le département pour ses études doctorales lui a fait du bien, « comme si elle revenait à quelque chose d’important ».

Écouter leur vécu

Lea Kabiljo s’estime chanceuse d’avoir eu trois mentors qui l’ont particulièrement soutenue tout au long de ses études doctorales.

Sensible à l’intérêt de M^me Kabiljo pour l’art socialement engagé, Kathleen Vaughan lui a proposé que son projet de doctorat inclue un volet de recherche-création, permettant ainsi à la doctorante de renouer avec sa passion pour la photographie.

En outre, l’étudiante est reconnaissante à la professeure Vaughan de l’avoir initiée aux pratiques de l’histoire orale.

« En fonction de ce qu’elle savait de mes centres d’intérêt en recherche, elle m’a suggéré de suivre un cours avec Steven High sur les méthodes liées à l’histoire orale », se souvient-elle.

N’ayant aucune connaissance préalable de ces méthodes, la doctorante s’est rendu compte, au fil du trimestre, que l’histoire orale avait toujours été présente dans sa vie – tant sur le plan personnel que professionnel – et que le professeur High deviendrait bientôt un troisième membre important de son jury de thèse.

« J’ai toujours été intéressée par les gens et j’ai toujours aimé les entendre raconter leur vécu. Quand j’ai réalisé que cette approche de recherche était reconnue, mon projet a commencé à évoluer. Alors qu’elle ne faisait pas partie du plan initial, l’histoire orale est devenue avec le temps un élément à part entière de mon travail. Et le CHORN s’est transformé en un autre foyer pour moi. »

Lea Kabiljo a également agi comme intervieweuse principale dans le cadre de la récente collaboration entre Concordia et la Fondation Riopelle, Raconte-moi Riopelle, une rétrospective de la vie et de la carrière de Jean-Paul Riopelle à travers les récits des personnes qui l’ont côtoyé.

Représenter les autres avec respect et dignité

Lea Kabiljo a pleinement profité des possibilités qui s’offrent aux personnes étudiant à Concordia. À titre de chercheuse engagée en 2019, elle a reçu de nombreuses bourses de voyage et a participé à des colloques internationaux qui lui ont permis de faire connaître ses recherches. Elle a en outre été invitée à plusieurs reprises à donner des cours de réserve dans son département.

La thèse qu’elle a récemment soutenue présente une application pratique de l’histoire orale en tant que pédagogie dans le domaine de l’éducation artistique. Le document propose un modèle de programme multidisciplinaire axé sur l’écoute active, le partage de l’autorité, la reconnaissance et la compréhension de l’expérience des autres ainsi que la représentation des autres dans le respect et la dignité.

Le 21 mars, Lea Kabiljo a reçu le Prix d’excellence 2024 en histoire orale du CHORN, en reconnaissance de sa thèse de doctorat exceptionnelle intitulée Beyond the Interview: Oral History x Photography Research-Creation methodology for the enhancement of social-emotional competences for teacher candidates in art education.

Entrée officiellement en fonction à l’Université Laval, M^me Kabiljo souligne que Concordia fera toujours partie de son parcours professionnel. « J’espère que nous aurons l’occasion de collaborer », conclut-elle.

Apprenez-en plus sur le Centre d’histoire orale et de récits numérisés et sur le Département d’éducation artistique de l’Université Concordia.