Joe Canavan, B. Admin. 1984, est un planificateur stratégique au service non seulement des entreprises, mais aussi de sa propre vie.
« Régulièrement, je m’absente quelques jours pour élaborer des plans sur dix ans et établir des objectifs sur un horizon d’un, trois, cinq et sept ans », confie ce natif de Toronto et vétéran du secteur des services financiers. « J’ai toujours pensé que fixer des objectifs clairs et précis par écrit était essentiel à la réussite. »
Par ailleurs, Canavan poursuit une mission professionnelle fondamentale : aider à assurer la richesse et la prospérité des familles canadiennes. Il se fixe cette mission pour la première fois durant ses études de premier cycle à l’Université Concordia, où il a été attiré par la solide réputation de la Faculté de commerce et d’administration, aujourd’hui l’École de gestion John-Molson.
Lorsque Canavan obtient son diplôme dans les années 1980, la plupart des familles canadiennes investissent dans des placements à très faible risque et à faible rendement, comme les obligations d’épargne du gouvernement. Bien que Canavan ait étudié des stratégies d’investissement plus sophistiquées à Concordia, il ne peut cependant les appliquer que dans des établissements pour la plupart destinés à des clients fortunés.
Dans ce contexte, la société Fidelity Investments Canada, qui essaie de proposer des fonds communs de placement aux Canadiens ordinaires, fait partie des exceptions. Or, les résultats ne sont pas au rendez-vous, ce qui force l’entreprise à licencier 90 pour cent de son personnel. Selon Canavan, l’approche de Fidelity était peut-être imparfaite, mais sa vision était pertinente.
« J’ai regardé autour de moi : il y avait beaucoup plus de Volvo que de Ferrari, se souvient-il. Je me suis dit qu’il devait exister un moyen de créer une entreprise viable qui aiderait des personnes ordinaires à investir de façon plus active. Ma vision était de faire du Canada une nation d’investisseurs. »
Canavan se joint finalement à l’équipe de Fidelity à titre de directeur des ventes nationales. Durant les cinq années qui suivent, il aide la société à faire passer sa valeur de 60 millions à 6 milliards de dollars.
Fort de cette réussite, Canavan bâtit sa carrière en lançant de nouvelles entreprises de gestion d’actifs – dont GT Global, qui fait aujourd’hui partie d’Invesco, et Synergy Asset Management, qui fait aujourd’hui partie de Financière CI – et en redressant celles qui sont en difficulté, comme Gestion de patrimoine Assante.
Par la suite, il siège au conseil d’administration de nombreux organismes caritatifs. Plusieurs d’entre eux, dont la Jays Care Foundation, Trails Youth Initiatives et la Fondation de l’aide à l’enfance du Canada, visent à donner aux enfants et aux jeunes adultes les moyens d’avoir un avenir florissant.
Compte tenu de sa longue expérience, Canavan tient à se prononcer sur la question de l’enseignement postsecondaire et des récentes décisions du gouvernement du Québec concernant les droits de scolarité pour les étudiants des autres provinces et de l’étranger.
« Si vous voulez mon avis, c’est un manque de vision, estime-t-il. Cela nuira à la qualité de l’éducation, à la diversité ainsi qu’à la capacité du Québec à attirer autant de jeunes personnes ambitieuses ».
« Offrir une formation à un jeune, c’est lui donner les moyens de réussir dans la vie. C’est un coup de main, pas la charité. »
Aujourd’hui, Canavan contribue à l’essor de la prochaine génération en investissant dans les jeunes entreprises canadiennes, en particulier les sociétés de technologie financière.
Son portefeuille, qui comprend Homewise, Koho et Wealthsimple, réalise sa vision d’un élargissement de l’éventail d’options d’investissement et de services financiers accessibles à la classe moyenne.
Outre l’argent, il investit également son temps et son expertise dans les entrepreneurs locaux.
« Le mentorat auprès des jeunes me permet de rester dans le coup et d’être à la fine pointe de l’innovation – c’est donc bénéfique pour moi aussi », explique-t-il.
« Le cheminement que j’ai amorcé à Concordia et qui m’a conduit jusque-là a été incroyable. Mes expériences dans les domaines de l’éducation, des affaires et de la philanthropie se sont enrichies mutuellement. C’est un cycle vertueux de positivité. »