Comment Emma Chen a trouvé son domaine de recherche — et une communauté — à Concordia

Adolescente, Emma Chen, B. Sc. 2021, M. Sc. 2023, suivait une formation d’élite en danse moderne dans un conservatoire de New York. Or, après avoir subi plusieurs blessures, elle a décidé de se tourner vers un programme d’études en sciences de l’exercice.
« J’y ai vu un moyen de rester près de la danse sans pour autant devenir une danseuse professionnelle », témoigne-t-elle.
Aujourd’hui, elle élabore des approches fondées sur la danse ayant pour but de réduire le risque de chutes chez les personnes âgées.
Chaque année, environ un tiers des personnes aînées subissent une chute. Ces accidents entraînent souvent une hospitalisation prolongée et une perte d’autonomie, et peuvent même être fatals.
L’exercice physique peut toutefois réduire le risque de chute, et c’est là que la recherche de Chen entre en jeu.
« Les danseurs ont une excellente conscience corporelle, un grand sens de l’équilibre et beaucoup de force », résume la chercheuse, qui a été nommée lauréate du concours Ma thèse en trois minutes de l’Université Concordia, en mars dernier.
« Je cherche à exploiter les bienfaits du ballet pour accroître le niveau d’activité physique tout en créant un programme amusant axé sur la prévention des chutes ».
Dans le cadre de sa maîtrise en sciences de la santé et de l’exercice à Concordia, Chen a donné des cours de ballet deux fois par semaine à des femmes âgées, puis a évalué l’effet de ces séances d’entraînement sur leur stabilité posturale et leur équilibre dynamique.
Les cours étaient offerts en mode virtuel, éliminant ainsi les obstacles liés à la santé, au transport et à la situation géographique des personnes participantes, qui venaient de partout au Québec et en Ontario.
Son projet a bénéficié du soutien financier du Fonds de recherche du Québec et des Instituts de recherche en santé du Canada.

Aujourd’hui chercheuse doctorante, Chen poursuit ses recherches sur la prévention des chutes par la pratique de la danse. Elle siège également au conseil d’administration du Centre de recherche sur le vieillissement engAGE de Concordia, où elle s’attache notamment à cultiver des liens entre les membres de l’effectif étudiant et la communauté élargie.
En outre, Chen compte élargir son offre afin de proposer ses cours de danse axés sur le vieillissement au sein de divers organismes montréalais, ce qui signifie qu’elle n’assumera plus à elle seule la prestation des cours.
Parallèlement, son expérience l’a amenée à perfectionner sa connaissance du français. En effet, bien que ses parents soient originaires de Montréal, Chen a grandi à Kingston, en Ontario, et n’a donc bénéficié que d’une exposition limitée à cette langue dans son parcours scolaire et au contact de sa parenté belge.
« Je connaissais un peu les bases, mais je ne maîtrisais pas très bien cette langue avant de m’installer à Montréal, précise-t-elle. Je n’aurais pas pu enseigner en français comme je le fais maintenant. »
Elle ajoute qu’une forte proportion du personnel enseignant et de l’effectif étudiant du Département de santé, de kinésiologie et de physiologie appliquée de Concordia sont de langue maternelle française, ce qui lui a donné de nombreuses occasions de s’exercer dans sa deuxième langue.
La chercheuse est d’avis que pour assurer la vitalité d’une communauté universitaire, il faut accueillir des étudiantes et étudiants venus d’ailleurs, car la recherche scientifique se nourrit des échanges entre des personnes d’horizons divers.
« C’est d’ailleurs pour la même raison que les congrès scientifiques sont utiles, souligne-t-elle. Vous entendez des gens du monde entier parler de la manière dont leurs systèmes fonctionnent. C’est l’occasion de découvrir des options que vous n’aviez jamais envisagées. ».
Du point de vue des étudiantes et étudiants, le fait de venir d’une autre province ou d’un autre pays se révèle une expérience aussi difficile que passionnante, estime Chen.
« Lorsque nous nous trouvons confrontés à des différences culturelles et éloignés de notre famille, nous finissons par nous tourner vers d’autres personnes dans la même situation, témoigne-t-elle. Comme nous avons besoin les uns des autres, nous créons de bons liens d’amitié et formons ainsi une communauté. »
Découvrez comment vous pouvez appuyer les futurs étudiants et étudiantes de Concordia venant des autres provinces canadiennes.